mercredi 28 février 2007

Premières clartés du matin :Doute,incertitude,perplexité ?

"Le doute (1) est dans l'esprit (...). L'incertitude (2) est aussi dans l'esprit,mais elle vient principalement de la nature des choses qui ne se dévoile pas suffisamment.
En effet le doute a pour objet ce qui est,et l'incertitude ce qui en sera (...) .
L'irrésolution (3) est dans la volonté, et elle naît du doute de l'esprit ou de l'incertitude des événements. (...).
La perplexité (4) est une irrésolution mêlée d'inquiétude (...) parce qu'on se voit en danger de choisir le pire".

Condillac (Etienne Bonnot de) Philosophe français (1715-1780), Traité des sensations et de la logique .

(1) Doute : lorsqu'il s'agit d'opinion, c'est l'état d'un esprit informé, mais qui n'est pas encore en état de prendre parti entre le pour et le contre.
(2)Incertitude : ici la faculté de comprendre reste en suspens, ne prend pas parti par rapport au vrai , par manque d'informations. Incertitude se dit parfois dans une situation d'indécision, d'indétermination .
(3) Irrésolution : qui a peine à se déterminer ; hésitation, indécision .
(4) Perplexité : indétermination pénible dans une situation complexe, embarrassante, dans laquelle on ne sait comment se comporter .

En étant optimiste,perspicace, lucide et averti , ces états d'âme se résorbent souvent . Gerboise

mardi 27 février 2007

Premières clartés du matin :Faits et divers témoignages.

Voici aujourd'hui quelques réflexions personnelles et matinales de Gerboise.

Ce que nous voyons,regardons,ce que nous concevons ou comprenons dépend de notre attente,de ce que nous avons appris à voir, de nos préjugés (1) culturels, de notre éducation. Un profane (2) qui regarde pour la première fois avec une loupe un objet familier découvre un monde inconnu,fantastique (3) dans lequel tous ses repères ont disparus. Il en est de même lorsqu'avec un microscope on observe par exemple une coupe très mince d'une tige de plante dans laquelle on distingue des formes colorées du tissus végétal parmi lesquelles des canaux et une multitude de structures inconnues.
Il en est de même pour tout le monde matériel et vivant qui nous environne que nous regardons avec nos yeux , même sans" lunettes ".
En fonction de ses propres connaissances, observations, lectures, auditions d'exposés de vulgarisation scientifique, le cerveau de l'observateur non spécialiste ajoute plus ou moins d'information à l'image observée et essaye de la compléter en vue de la comprendre.
Il est encore plus difficile d'observer des phénomènes transitoires (4) , quand il faut tenir compte du temps : de la séquence des événements et, surtout , quand ce qui se produit est inattendu. Il ne suffit pas de voir, même de regarder les événements d'une scène en mouvement, des mobiles en déplacement, d'une transformation dont l'évolution est dynamique;
il faut prêter attention à chaque détail ainsi qu'aux relations avec des modifications antérieures et postérieures du système,pour être capable de l'enregistrer consciemment correctement.
Il ne suffit pas d'ouvrir les yeux, encore faut-il avoir une idée de ce que l'on recherche.
Il ne suffit pas de réaliser une expérience et de noter son résultat, il faut encore être capable de l'exprimer avec des mots. La traduction avec le langage, de ce qui a été expérimenté au laboratoire est souvent inadaptée et quelque peu infidèle et fantaisiste. L'initiation à la maîtrise des manipulations techniques en vue de la connaissance scientifique que reçoivent " ceux qui étudient de nos jours", les conditionnent à imiter et à reproduire ce que les ouvrages scientifiques ou d'autres nature (!) et ce que les divers enseignants leur ont appris à tenir pour exact, rigoureux et fidèle . Ainsi, ils ont été privés de l'envie de décrire directement "en leur âme et conscience " saine les choses matérielles et celles de la vie !

(1) préjugé ,opinion préconçue,reçue et adoptée sans vérification,sans examen approfondi,par paresse d'esprit ou déférence excessive à l'autorité,à la façon de penser commune.
(2)profane, ignorant d'un domaine particulier,celui qui n'est pas initié à une science,aux lettres et aux arts.
(3) fantastique, qui semble dans notre contexte ,crée par notre imagination ; extraordinaire,qui étonne, suscite la surprise ou l'admiration.
(4) transitoire ,qui passe ,ne dure pas ,passager :qui n'est pas permanent,est destiné à disparaître sans retour plus ou moins vite.

Petit à petit,des concepts essentiels sont introduits au fil des jours,subrepticement,ou ostensiblement(?)par nous, en vue de vous amener à "avoir bien en main" la maitrise du savoir.
Gerboise.

lundi 26 février 2007

Premières clartés du matin :Être aux écoutes de,aux aguets...(*)

"L'on parle impétueusement dans les entretiens, souvent par vanité ou par humeur, rarement avec assez d'attention : tout occupé du désir de répondre à ce qu'on écoute point, l'on suit ses idées, et on les explique sans le moindre égard pour les raisonnements d'autrui ; l'on est bien éloigné de trouver ensemble la vérité, l'on est pas encore convenu de celle que l'on cherche.
Qui pourrait écouter ces sortes de conversations et les écrire, ferait voir quelquefois de bonnes choses qui n'ont nulle suite ."

Jean de La Bruyère ,moraliste français(1645-1696) , Les Caractères .

(*) être à l'écoute de..., être attentif à remarquer,à recueillir ce qui se dit ou ce qui se passe dans une situation pour en tirer parti . Être aux aguets, il s'agit d'être un observateur en éveil .

Les vrais "auditeurs " de la Télévision qui aimeraient vraiment "écouter" un entretien ,"ouïr quelques significations du discours", qui ne désirent pas être seulement de simples téléspectateurs "en savent quelque chose " !

Bonne journée,et bonne écoute, car "Parler est un besoin, écouter est un art "(Goethe) .
Gerboise.

dimanche 25 février 2007

Premières clartés du matin :Apprendre.

"S'il y a des personnes qui n'étudient pas,ou qui,si elles étudient,ne profitent pas,qu'elles ne découragent point,ne s'arrêtent point ; s'il y a des personnes qui n'interrogent pas pour s'éclairer sur les choses douteuses ou qu'elles ignorent,les hommes instruits,ou si en les interrogeant,elles ne peuvent devenir plus instruites, qu'elles ne se découragent point ;s'il y a des personnes qui ne méditent pas,ou qui,si elles méditent, ne parviennent pas à acquérir une connaissance claire du principe du bien, qu'elles ne se découragent point ;s'il y a des personnes qui ne distinguent pas le bien du mal,ou qui, si elles le distinguent, n'en ont pas cependant une perception claire et nette, qu'elles ne se découragent point ;s'il y a des personnes qui ne pratiquent pas le bien,ou qui,si elles le pratiquent,ne peuvent y employer toutes leurs forces,qu'elles ne se découragent point :ce que d'autres feraient en une fois,elles le feront en dix ; ce que d'autres feraient en cent,elles le feront en mille"

Confucius,philosophe chinois (551-479 av.J.-C.) .Le caractère saillant de la doctrine de ce célèbre homme de culture est un bon sens pratique,utilitaire,et un grand amour de l'humanité. Gerboise.

samedi 24 février 2007

Premières clartés du matin : L' Aperception .

"L'aperception est une forme particulière de l'attention spontanée. C'est l'état d'un homme dont l'attention est éveillée par l'apparition d'une impression ou d'une notion qui semble nouvelle parmi les impressions et les notions préalablement accumulées dans son cerveau .
Cette forme de l'attention ne peut donc naître qu'à la suite d'une certaine préparation,et chez des individus qui possèdent un ensemble de connaissances,de sensations,de souvenirs,d'idées. Le nouveau ne peut frapper l'attention,paraître original,qu'à la condition qu'il y ait quelque chose d'acquis,c'est-à-dire un ensemble de notions et d'impressions formant masse,qui constitue un tout.

-Un astronome a fait du coin du ciel l'objet de ses observations. Il connaît le nombre,la place, l'évolution des astres qui s'y trouvent .
Tout cela est catalogué dans son esprit. Qu'un astre nouveau soit subitement visible,le grand public n'y prendra point garde,à moins que cet astre n'ait une forme ou un éclat étranges. Mais l'astronome l'apercevra du premier coup d'oeil,sans le chercher. Du reste,comment aurait-il cherché ce dont il ignorait l'existence ? Il n'a pas eu besoin de refaire le compte des étoiles,ni de se livrer à des calculs et à des observations : Une seule observation,même superficielle,a suffi pour lui révéler l'existence de ce phénomène nouveau.

-Un berger rassemble son troupeau. Une tête de bétail manque. Le berger s'en aperçoit immédiatement,machinalement. Il n'a pas eu besoin pour cela de faire le compte exact de son troupeau. C'est comme un anneau d'une chaîne qui ferait subitement défaut.

-Dans le premier cas, l'attention a été spontanément éveillée par l'apparition d'un objet qui semble nouveau dans la masse de ses notions acquises.

-Dans le second cas,l'attention a été mise en éveil par un manque,une lacune dans une totalité donnée.

Tout autre que l'astronome et le berger eût dû avoir recours à l'attention volontaire pour découvrir l'objet nouveau ou la lacune imprévue. La faculté de l'aperception,involontaire , spontanée,a épargné à l'astronome et au berger de longs tâtonnements et un travail fastidieux.

Dans l'un et l'autre cas,l'aperception spontanée d'un objet paraissant nouveau ou d'une lacune n'a été possible que parce que le sujet pensant disposait d'un ensemble de notions précédemment acquises,et parce que ces notions formaient des groupes,des séries,des totalités qui lui étaient familiers.
On pourrait croire qu'une impression qui semble nouvelle doive,nécessairement paraître telle. Mais ce n'est pas toujours le cas.
Une notion a beau être nouvelle,apparaître,sembler originale à l'esprit,avoir l'air inaccoutumée,si elle ne rencontre pas des notions acquises,qui l'accueillent et qui l'expliquent,elle reste étrangère à l'esprit pareille à la graine qu'on jetterait à la surface de l'eau,au lieu de la confier à un sol bien préparé.
D'autre part,il n'est nullement nécessaire,pour provoquer l'aperception,que la notion qu'on croît nouvelle corresponde à un fait inouï et extraordinaire . L'aperception s'exerce le mieux sur des notions familières,connues,pourvu qu'elles contiennent quelque élément que l'on considère comme nouveau. Il suffit même qu'une notion ancienne soit renouvelée d'une façon quelconque.

Dans le premier cas,l'esprit aperçoit dans un objet ,qu'il connaissait jusque-là en gros,des particularités qu'il ne soupçonnait pas,ou des nuances qui ont l'air plus délicates.
Dans le second cas,le renouvellement d'une représentation familière est le résultat d'un artifice et,pour tout dire de l'art."

Il existe dans ce texte de Henri Poincaré, une idée essentielle,fondamentale. A vous de la découvrir avant notre prochaine discussion ! Bonne investigation, c'est-à-dire une recherche qui marque surtout la marche de la raison pour arriver méthodiquement jusqu'au coeur de la vérité,surtout en matière de science. Gerboise

vendredi 23 février 2007

Premières clartés du matin :Subtilités de la langue.

Possible , Probable , Incertain

Possible,éventuel (1),qui peut-être ou ne pas être,potentiel (2).Les chances de réalisation du possible sont plus faibles que celles du probable.
Probable,qui sans être absolument certain,peut ou doit être tenu pour vrai plutôt que pour faux ; qu'il est raisonnable de prévoir. Les chances de réalisation du probable sont plus fortes que celles du possible.
Incertain,dont on est pas sûr ; cas où l'on ne sait pas ce que l'on fera ,par rapport à celui où on ne prend pas de résolution.

(1)éventuel :qui est subordonné,dans le futur,à quelque événement incertain,mais qui a plus de chance de ce produire que ce qui est aléatoire,hypothétique .
(2)potentiel : qui existe en puissance ;virtuel:qui a en soi toutes les conditions essentielles à sa réalisation.

Dans notre blog,nous devrons toujours situer les faits,le réel expérimenté en fonction de ces éventualités. A demain,Gerboise.

jeudi 22 février 2007

Premières clartés du matin:Lavoisier,un savant érudit(*)

(*)Un expérimentateur" éclairé",sensible à la réalité des êtres et des choses.

"L'impossibilité d'isoler la nomenclature de la science et la science de la nomenclature tient à ce que toute science physique est nécessairement formée de trois choses :la série des faits qui constituent la science ; les idées qui les rappellent ;les mots qui les expriment. Le mot doit faire naître l'idée ; l'idée doit peindre le fait ;ce sont trois empreintes d'un même cachet ;et ,comme ce sont les mots qui conservent les idées et qui les transmettent,il en résulte qu'on ne peut perfectionner le langage sans perfectionner la science,ni la science sans le langage,et que,quelque certains que fussent les faits,quelque justes que fussent les idées qu'ils auraient fait naître,ils ne transmettraient encore que des impressions fausses,si nous n'avions pas des expressions exactes pour les rendre."

Antoine Laurent de Lavoisier,Chimiste français (1743-1794).Il sera à l'origine de l'usage systématique de la balance, de l 'énoncé du Principe de la conservation de la masse et des éléments chimiques, ainsi que de la promotion de l'étude des fonctions du langage dans la vulgarisation des sciences et des techniques .
Expérimentateur et découvreur de génie,ses réflexions profondes lui permirent de réfuter de nombreuses doctrines dominantes de la science de son époque. Il installa son laboratoire à l'Arsenal qui devint l'un des centres scientifiques les plus réputés d' Europe. Malgré sa contribution immense à l'épanouissement du bien- être de l'humanité,conséquence de ses recherches et de ses idées ,il fut condamné et guillotiné pendant la Terreur. Il en fut de même d'un autre grand homme de science,Condorcet,victime lui aussi de la Révolution. C'est en prison,dans sa cellule qu'il écrivit son oeuvre principale Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain,où,il affirme que le progrès intellectuel et moral de l'humanité peut-être assuré grâce à une éducation bien orientée.

Nous reparlerons de ces deux grands savants ultérieurement.Gerboise.

mercredi 21 février 2007

Premières clartés du matin :Inscrit avec humour au catalogue d'un libraire en 1820.


"Venez, lecteur, chez un libraire
De vous servir toujours jaloux.
Vos besoins, ainsi que vos goûts,
Chez moi pourront se satisfaire.
J'offre la Grammaire aux auteurs,
Des Vers à nos jeunes poètes ;
L'Esprit des lois aux procureurs ;
L'Essai sur l'homme à nos coquettes.
Aux plus célèbres gastronomes,
Je donne Racine et Boileau ;
La Harpe aux chanteurs du caveau ;
Les Nuits d' Young aux astronomes ;
J'ai Descartes pour les joueurs,
Voiture pour toutes les belles,
Lucrèce pour les amateurs,
Martial pour les demoiselles.
Pour le plaideur et l'adversaire,
J'aurai l' Avocat Patelin ;
Le malade et le médecin
Chez moi consulteront Molière.
Pour un sexe trop confiant
Je garde le Berger fidèle ;
Et pour le malheureux amant
Je réserverai la Pucelle..."
Extrait de" Histoire de la librairie" , Editeur , Pierre Waleffe.
Ce livre est particulièrement captivant , le texte est de Maurice Chavardès .
Cette "clarté du matin" est un hommage à tous les bouquinistes et les libraires car nous leur sommes redevables de la découverte de tant de vieux ouvrages et donc nous restons leurs obligés . Gerboise .

mardi 20 février 2007

Premières clartés du matin :Subtilités de la langue.

Apprendre,faire savoir,informer.

"Je vous apprends une nouvelle d'une façon quelconque,soit qu'elle vous intéresse ou non,soit qu'elle soit sûre ou non. (1)

Je vous la fais savoir par une lettre ou un message.(2)

Je vous en informe, si elle vous importe,et si j'ai des renseignements fidèles."(3)

Dictionnaire Littré

(1) annoncer, avertir de, faire connaître,déclarer;
(2) faire savoir ,dire à quelqu'un d'une façon nette et précise, parfois par message, ce qu'on veut qu'il sache afin qu'il en tienne compte.
(3) informer de , adresser un rapport fidèle à quelqu'un sur une chose qui l'intéresse beaucoup.

A demain, Gerboise.

lundi 19 février 2007

Premières clartés du matin :Le Toucher : rencontre,prise de contact avec le monde et les êtres.

"Sentir c'est, par le nez, percevoir le monde au-delà de ce que peut atteindre la main.
Entendre,c'est explorer encore plus loin.
Et voir, ah ! voir... c'est avec les yeux caresser l'univers à des milliers de lieues à la ronde.
Chaque sens nous dit le monde. Son monde. Et le mélange se fait.
Chaque sens repousse les frontières un peu plus loin, faisant l'univers plus vaste,plus varié et plus riche.
Mais toucher,c'est par là que,très simplement,tout a commencé.
Le langage s'en souvient,qui sait tant de choses: <Vraiment,mon ami, je suis touché, très touché de votre attention... >>"

Docteur Frédéric Leboyer.

Toucher,tâter,palper, c'est être aussi en contact avec le monde des objets et de la matière,s'ouvrir à lui ;c'est d'une certaine manière ,expérimenter la consistance des matériaux qui nous entourent ;c'est se constituer des étalons essentiels pour connaître , évaluer,(savoir sur le bout des doigts !) estimer, jauger la nature des choses et des êtres...

Il est nécessaire que j'arrête là,pour aujourd'hui ces considérations tactiles... Gerboise

samedi 17 février 2007

Premières clartés du matin :Connaissance et Rationalité

"...Le mot tout (1) est utilisé délibérément. Car il est évidemment impossible pour un individu de connaître toutes les alternatives ou toutes leurs conséquences,et cette impossibilité est une objection très importante au comportement établi sur le modèle de la rationalité (2 ) objective... La rationalité exige une connaissance complète et une anticipation des conséquences de chaque choix. En fait le savoir sur les conséquences est toujours fragmentaire... La rationalité exige un choix parmi tous les comportements possibles. Dans le comportement réel,seul un petit nombre de ces comportements viennent à l'esprit."

SIMON Herbert,Administrative Behavior,The Free Press,1976.

(1) tout,la totalité,exclut les exceptions et les différences. Ce mot implique qu'on ne les considère que par ce qu'ils ont de semblable.
(2) rationalité,caractère de ce qui est rationnel,c'est-à-dire de ce qui est conforme à la raison et non à l'expérience (le Réel et le Rationnel).

vendredi 16 février 2007

La "Grille ",(matrice 4x4), un outil Efficient (*) d'aide à la Réflexion.


.Au stade actuel de notre Blog,nous allons vous présenter un "Outil"très utile pour nous aider à réfléchir sur l'influence des éléments " qualifiés de Facteurs )" (1) qui jouent un rôle plus ou moins important dans les interactions et l'évolution d'un "système" c'est-à-dire un contexte interactif.
Voici une utilisation de cette grille :
http://lesgerboises.blogspot.com/2007/02/lisibilit-2.html

Ces éléments,selon les conditions (temps,durée,espace, propriétés,matière,présence humaine ou matérielle,comportements , etc...) agissent avec plus ou moins d'importance (d'intensité )ou sont pratiquement sans influence et parfois systématiquement absents.
Cet outil que nous avons nommé (grille,matrice 4x4 ,tableau de nombres ou d'éléments dotés de certaines propriétés définies a priori, c'est-à-dire antérieurement à toute expérience ) : La "GRILLE",mais que l'on aurait également pu appeler schéma,diagramme.

Elle est indispensable pour "analyser " (2) d'une manière systématique des situations complexes et/ou compliquées (3), non évidentes à comprendre dès le premier "regard",au premier examen,et surtout pour analyser toutes leurs combinaisons. Ces grilles permettent de "sérier"(4) systématiquement toutes leurs combinaisons et rapidement les conséquences de chaque des facteurs qui interviennent. Surtout elle est une aide efficace et précieuse pour comparer des contextes "symétriques"(5) ,c'est-à-dire des situations où les facteurs présents dans l'un des domaines sont absents dans l'autre et vice-versa. Les exemples qui vont suivre,permettront de mieux comprendre et d'apprécier ce "système d'analyse" que vous devrez maîtriser pour bénéficier des conseils présents dans les divers contextes de ce blog.

La Grille présentée ci-dessus est constituée de 4 lignes horizontales numérotées 1,2,3,4 ; et de 4 colonnes verticales numérotées A,B,C,D . Cette grille constitue avec ses 16 domaines(cases) un instrument très efficace pour matérialiser toutes les combinaisons possibles de 4 facteurs de quelque nature qu'ils soient dont on désire étudier toutes les combinaisons en vue de considérer l'influence de leur présence et/ou de leur absence.

Le premier facteur,nommé ici "W" présent dans les 8 cases des deux colonnes verticales A et B .
Le deuxième facteur,nommé ici "X " présent dans les 8 cases des deux lignes horizontales 1 et2 .
Le troisième facteur,nommé ici "Y" présent dans les 8 cases des deux colonnes centrales verticales B et C .
Enfin,le quatrième facteur,nommé ici "Z" présent dans les 8 cases des deux lignes centrales 2 et 3 .

Ce système de grille fait que les 4 facteurs ne sont pas systématiquement présents dans chacune de ces 16 cases. On observe cinq possibilités :

Première possibilité : Les 4 facteurs sont tous présents ensembles, dans une seule case B 2 de couleur jaune.
Observez les ensembles W,puis X,puis Y, puis Z;la case B 2 se situe à l'intersection de ces 4 domaines.

Deuxième possibilité : Dans les quatre cases de couleur rose B1,A2,C2,et B3,seuls 3 facteurs sont présents sur les quatre :
En B1,il manque le facteur Z;
En A2,il manque le facteur Y;
En C2,il manque le facteur W;
En B3,il manque le facteur X.

Troisième possibilité :Dans les six cases de couleur bleue A1,C1,D2,A3,C3, et B4,seuls 2 facteurs sont présents sur les quatre :
En A1,il manque les facteurs Y et Z;
En C1,il manque les facteurs W et Z;
En D2,il manque les facteurs W et Y;
En A3, il manque les facteurs X et Y;
En C3,il manque les facteurs W et X;
En B4,il manque les facteurs X et Z;

Quatrième possibilité :Dans les 4 cases de couleur brunes D1,D3,A4 et C4,seul un facteur est présent sur les quatre :
En D1,il manque les facteurs W,Y et Z;
En D3,il manque les facteurs W,X et Y;
En A4,il manque les facteurs X, Y et Z;
En C4,il manque les facteurs W,X et Z;

Cinquième possibilité :Dans cette case unique de couleur grise D4 ,aucun facteur n'est présent sur les quatre. C'est le Néant.

Dans cette Grille nous pouvons recenser :

-a) 16 domaines :

Présence de 4 facteurs en B2, (case jaune)
Présence de 3 facteurs en B1,A2,C2 et B3, (cases roses)
Présence de 2 facteurs en A1,C1,D2,A3,C3 et B4 (cases bleues)
Présence d'un facteur en D1,D3,A4 et C4 (cases brunes)
Absence des 4 facteurs en D4 (case grise)

-b)Parmi ces 16 domaines,six sont opposés deux à deux :

Le domaine A1 est opposé à C3 ,c'est-à-dire que les deux facteurs présents en A1 sont absents en C3,et les deux absents en A1,sont présents en C3 .

Le domaine A3 est opposé à C1 ,c'est-à-dire que les deux facteurs présents en A3 sont absents en C1,et les deux absents en A3,sont présents en C1 .

Le domaine B4 est opposé à D2,c'est-à-dire que les deux facteurs présents en B4 sont absents en D2, et les deux absents "en B4, sont présents en D2 .

-c)Enfin,parmi ces 16 domaines, huit sont opposés un à un :


Le domaine A4 est opposé à C2,c'est-à-dire que les trois facteurs absents en A4 sont présents en C2,et le facteur présent en A4, est absent en C2 .

Le domaine A2 est opposé à C4,c'est-à-dire que les trois facteurs présents en A2 sont absents en C4,et le facteur absent en A2,est présent en C4 .

Le domaine B1 est opposé à D3,c'est-à-dire que les trois facteurs présents en B1 sont absents en D3, et le facteur absent en B1,est présent en D3.

Le domaine B3 est opposé à D1,c'est-à-dire que les trois facteurs présents en B3 sont absents en D1,et le facteur présent en D1 est absent en B3 .

Nous présenterons l'intérêt d'utiliser cette Grille,dés une prochaine intervention sur ce blog, avec une application pratique qui concernera la présence dans les 16 domaines de divers sentiments provoqués la présence ou l'absence des quatre facteurs suivants :

-W :Originalité,dans le sens de nouveauté ,opposée à conformisme,orthodoxie;
-X :Désirabilité,dans le sens de attrait, en contradiction avec opposition et antagonisme;
-Y :Lisibilité,dans le sens d'accessibilité,opposée à difficulté,indéchiffrable;
-Z :Talent,dans le sens d'habileté, de style, de goût, en contradiction avec ennui,lassitude.

Nous analyserons par la suite, à l'aide de ce type d'outil, la "Grille", de très nombreux contextes dans lesquels interviennent également plusieurs facteurs .

-(1) facteur :ne se dit que d'un élément qui concourt, qui contribue seul ou avec d'autres à produire un résultat. Ce résultat est dit fonction de cet élément.
"N'oublions jamais que l'obscurité d'un texte est le produit de deux facteurs : la chose lue et l'être qui lit. Il est rare que ce dernier s'accuse lui-même.(Paul Valéry).
(2) analyser :examiner,considérer avec attention.
(3) compliqué et complexe, évoquent un enchevêtrement que l'on peut démêler plus ou moins aisément. Ce qui est complexe est constitué d'une série d'éléments différents. Ce qui est compliqué est difficile à comprendre du fait de l'agencement des éléments.
(4) sérier :classer des questions selon leur nature ou leur importance,pour les examiner et les régler les unes après les autres
(5) symétrique :se dit de deux choses semblables et opposées.

Vous devrez connaitre toutes les subtilités de cette grille car elle nous servira très souvent.

Bien à vous,Gerboise.

Premières clartés du matin :Histoire de pollen et de fécondation !(*)



"Les graines des grandes découvertes flottent en permanence autour de nous,mais elles ne s'enracinent que dans les esprits préparés à les recevoir."

HENRY Joseph,ingénieur-physicien américain,1797-1878.

(*)Ne dit-on pas souvent "féconder les esprits",mais également parfois les "cultiver" ?Ne serait-il pas nécessaire,de surcroît (1) ,de les "défricher"en vue d'accueillir,puis de recueillir et enfin d'héberger (2) "ces pollens venus d'ailleurs"?
(1) de surcroît :ce qui est ajouté à quelque chose pour en accroître le nombre,la quantité, la qualité,la force.
(2) héberger :c'est non seulement recevoir chez soi,mais encore loger et nourrir.

Bon jardinage ! Gerboise

jeudi 15 février 2007

Premières clartés du matin :Ambiguité(*).

"Dans notre effort pour comprendre la Réalité,nous ressemblons un peu à un homme qui tente de comprendre le mécanisme d'une montre fermée. Il voit le cadran et les aiguilles,il entend même le tic-tac,mais n'a aucun moyen d'ouvrir le boîtier. S'il est ingénieux (1),il peut concevoir une représentation d'un mécanisme susceptible de provoquer tout ce qu'il observe,mais il ne sera jamais tout à fait certain que sa représentation soit la seule à pouvoir expliquer ses observations. Il ne pourra jamais la comparer au mécanisme réel,ni même imaginer l'éventualité de la signification d'une telle comparaison. "

Propos de Albert Einstein et de Léopold Infeld,L'évolution des idées en physique,Flammarion,1938.

(*)ambigu : en parlant des pensées,des discours,des actions qui présente deux ou même plusieurs sens possibles de sorte que l'esprit ne saurait se déterminer clairement pour aucun,nous laissant ainsi dans le doute.
(1)ingénieux :suppose des trouvailles habiles,originales, qui montre de l'imagination,des ressources,de l'invention.



mercredi 14 février 2007

Premières clartés du matin :l'Histoire et l'Ecrit.

"L'Historien est bien obligé d'avoir recours à l'écrit,aux archives, mais l'écrit est trompeur. Il ne reflète pas la réalité.
L'Histoire est un cône qui repose sur sa base,alors que les archives sont un cône qui repose sur sa pointe."

Emmanuel LE ROY-LADURIE (1973)

mardi 13 février 2007

Sauvegarde image grille


début du texte

Premières clartés du matin :Subtilités de la langue.

Déclarer,manifester,révéler.

"Faire connaître ce qui était ignoré est la signification commune de ces mots. Etymologiquement,déclarer,c'est 'rendre clair';manifester,c'est 'rendre manifeste,évident';révéler,c'est 'tirer de dessous le voile'.
Quand on déclare ses intentions,on les fait connaître d'une manière expresse (avec volonté ,d'une manière certaine ),de sorte que la personne à qui on les déclare soit bien avertie;quand on manifeste ses intentions,on les fait voir, on les montre, de manière qu'elles seront aperçues;quand on révèle ses intentions,on les fait connaître,en indiquant qu'elles étaient jusqu'alors un secret,ce qui n'est pas impliqué dans déclarer".

Dictionnaire Le Littré,voir article déclarer.

A demain,Gerboise.


lundi 12 février 2007

Premières clartés du matin.Hypothèse(*)

"Le physicien ne choisit pas l'hypothèse sur laquelle il fondera une théorie; il ne la choisit pas plus que la fleur ne choisit le grain de pollen qui la fécondera; la fleur se contente d'ouvrir toute grande la corolle à la brise ou à l''insecte qui porte la poussière génératrice du fruit; de même le physicien se borne à ouvrir sa pensée,par l'attention et la méditation,à l'idée qui doit germer en lui sans lui.

Pierre Duhem,La théorie physique,1906.

(*) hypothèse (supposition), terme de science,supposition purement idéale que l'on fait sans se demander si elle est vraie ou fausse,et dont on tire des conséquences,désigne aussi, en sciences et dans le langage commun, un ensemble de suppositions qui permettent d'essayer,par une interprétation anticipée,une explication de certains faits présent ou passés,mais qu'on ne considère que comme une simple vue de l'esprit tant que des faits ne les ont pas vérifiées.


Pouvons -nous " faire l' hypothèse "que vous passerez une bonne semaine !
Bien à vous,Gerboise.

dimanche 11 février 2007

Premières clartés du matin.Réflexion.

"Qui s'assied au fond d'un puits pour regarder le ciel ne voit pas grand chose"

Proverbe Japonais

samedi 10 février 2007

La pratique expérimentale ou une certaine école de la vie.

Le procédé expérimental est une sorte de Stratégie(1) suivie d'une série de Tactiques (2) qui permet de concrétiser ce qu'un scientifique (technicien ou ingénieur) qui réalise des expérimentations,des essais,des observations,s'est représenté dans son esprit,ce qu'il a présumé (3),ce qu'il a souhaité contrôler et examiner.
Exprimé d'une autre manière,ce scientifique,ce chercheur --compte tenu de son savoir,de ses compétences,de ses constatations,de ses réflexions de ses envies(!),de son propre talent et peut-être surtout de ses passions -- crée une supposition ,une éventualité(4),ensuite échafaude(5), élabore(6) des essais, (A) , voir le troisième support de réflexion sur la différenciation concernant la loi de Stokes du 29 janvier 2007,dans ce blog) ,des tentatives de réaliser une interaction pour se rendre compte si l'idée préconçue (7) envisagée est viable et correspond à la réalité.
Les essais doivent garantir des conditions objectives en relations avec les "us et coutumes" de l'activité scientifique,c'est-à-dire qu'elles doivent permettre de déterminer avec exactitude et d'une façon indépendante d'autres faits proches,quelques soient les contextes les plus divers possibles,les conditions d'obtention d'un tel résultat(acquisition d'un nouveau savoir).
Dés que l'expérimentateur est en possession des données obtenues à partir du phénomène,et que ces dernières l'ont été selon des conventions,des prérequis (8) répondant aux exigences nécessaires et bien connues, on détient un fait dit scientifique parfaitement rationnel, qui est considéré ainsi uniquement parce qu'il a été conçu par le chercheur.
Le sentiment que le fait acquit l'ait été "au dehors de quelque sujet que ce soit" demande donc à être rectifié;réellement,le fait scientifique peut-être acquit par toute honnête personne curieuse,passionnée de véracité(9),désirant reproduire toutes les conditions de réalisation telles que les essais expérimentaux imposent. (B) ,voir la présentation du premier support de réflexion sur les glaçons du 16 décembre 2006 dans ce blog et la suite du 12 janvier 2007 ,où nous avons proposé de réaliser des expériences en vue de faire cristalliser de l'eau liquide sous forme de" glaçon"et de comprendre la présence de la masse centrale blanche).

Le constat que nous avons présenté et commenté sur la pratique expérimentale aujourd'hui sera étayé(10) par beaucoup d'expériences simples ,faciles à réaliser, proposées par la suite. Parmi les deux premières déjà présentées (A et B),nous allons resituer et préciser un protocole(11) facilement réalisable en vue de l'application de la loi de STOKES ayant des analogies avec le contexte A ,mais à une échelle où tous ceux qui le désireront pourront réaliser l'expérience simplement,même pour des jeunes élèves ayant un niveau scolaire de la classe de sixième des lycées et collèges.

Expérience de sédimentation de particules solides dans un liquide : l'eau.

- Matériel :
-
une bouteille en verre ou en plastique;

-De l'eau du robinet pour remplir la bouteille ;
-Un ou deux centimètre cube de terre prélevée dans un pot de fleurs;
-Un peu de sable ou d'autres solides non solubles dans l'eau;
-On peut utiliser du poivre en grains, quelques lentilles, des petits pois, des grains de riz et toute particule de un à deux millimètres de dimension dont la densité est supérieure ou inférieure à celle de l'eau.

Expérience :

Mettre une très petite pincée de terre ou deux à trois grains de ces matériaux dans la bouteille remplie d'eau pour réaliser une première expérience; observer le comportement des particules ,puis fermer la bouteille ;agiter fortement et laisser déposer.

Vous pouvez,vous devez( !) créer vous même des nouveaux cas expérimentaux différents en faisant varier les conditions de vos essais;toutes les initiatives seront les bienvenues et nécessaires.

Avec de la terre,vous allez pouvoir observer des phénomènes de "descente" (sédimentation) et de " remontée" (cas de particules de débris organiques et de très petits fragments de bois dont la densité est inférieure à celle de l'eau.


La vitesse limite de déplacement(descente ou remontée) est égale au rayon de la particule multiplié par lui-même,multiplié par le coefficient de forme 2/9 pour un grain à peu près sphérique,multiplié par G la valeur de la gravité à l'altitude du lieu où vous expérimentez,multiplié par la différence de densité entre le solide et le liquide ,ou selon le cas,entre celle du liquide et du solide ( lorsque la densité du solide est inférieure à celle du liquide comme pour un fragment de bois ),divisé par la valeur de la viscosité du liquide plus ou moins fluide .



Ces essais expérimentaux doivent êtres observés,décrits et interprétés pour constater que l'expression de la loi de Stokes explicitée juste ci-dessus,correspond aux phénomènes qui se produisent dans la bouteille "devant nos yeux" !

Certains d'entre vous qui désireraient obtenir des résultats quantitatifs peuvent tracer deux traits repères distants de 20 centimètres, avec un marqueur sur la bouteille , et ainsi mesurer le temps qu'une particule met pour parcourir cet espace. Avec cette valeur vous pourrez calculer sa vitesse de déplacement.
Cette vitesse est égale à la distance parcourue divisée par le temps du parcours,c'est -à-dire des centimètre par seconde. La précision obtenue dans ces conditions expérimentales ne sera pas très grande,mais vous obtiendrez un ordre de grandeur dont la précision dépendra de la mesure du temps écoulé entre les deux traits repères en visant une particule se déplaçant devant chaque marque sur la bouteille.

Vous pourrez réaliser des essais pour mettre en évidence le rôle de chaque facteur présent dans l'expression de la loi de Stokes :

-rayon de fragments de dimensions différentes;
-coefficients de forme différents avec des particules très allongées(fil de cuivre très très fin),des objets en feuilles (petits carrés de cinq millimètres environ ,découpés dans une feuille de plastique);
-la valeur de la gravité sera constante si vous restez dans un lieu à la même altitude;
-vous pourrez utiliser des particules et des liquides de densités différentes;
-et enfin des liquides dont la viscosité sera différente (eau avec plus ou moins de gélatine liquide dissoute).

Voici l'occasion pour ceux qui désireront réaliser un véritable travail expérimental de se "mettre au travail" ! Nous poursuivrons nos investigations concernant la différenciation par la gravitation dans d'autres notes de ce blog en particulier celles concernant les conséquences dans les milieux naturels et artificiels.

(1) stratégie :plan d'actions coordonnées ,à une fin déterminée,au résultat d'une activité à laquelle elle donne un sens ,en rapport avec les moyens pour y arriver. On tend vers un but,on a tel objet en vue,on agit pour telle fin.
(2) tactique : moyens mis en oeuvre pour obtenir le résultat visé;
(3) présumer :se faire d'avance une opinion,appuyée sur des indices objectifs donnés par les choses, mais qui demande d'être appuyée par des preuves pour devenir une certitude;
(4)éventualité : qui peut ou non se produire; cas futur subordonné à quelque événement incertain,considéré par rapport à la façon d'agir qu'il rendrait nécessaire;
(5) échafauder :(préparer) avec précipitation et sans ordre,un projet, une théorie,une argumentation qui n'offre pas de caractère solide et durable;
(6) élaborer : préparer mûrement par un lent travail de l'esprit;
(7) préconçue : formé avant toute expérience,sans jugement critique;
(8) prérequis :ensemble des comportements à acquérir,et conditions à réaliser pour être en mesure d'entreprendre une action;
(9) véracité : vérité,n'a rapport qu'aux discours et à leurs auteurs qui ne mentent pas dans les faits qu'ils rapportent,ne cherchent pas à tromper,et ajoute parfois à vérité le désir de se conformer au vrai avec une sorte d'obstination;
(10) étayer :présenter des arguments qui soutiennent un raisonnement,une conviction;
(11) protocole :recueil de règles à observer en matière de travail à réaliser fixé à l'avance,liste de conventions nécessaires pour que toutes les expériences soient réalisées dans les mêmes conditions et soient ainsi reproductibles par tous les chercheurs.

Bonne manipulations,à bientôt pour la suite de ce contexte, Gerboise.




vendredi 9 février 2007

Premières clartés du matin :Chroniques (1) Gutenberg (2) et l'imprimerie.


"L'invention de l'imprimerie est le plus grand événement(3) de l'histoire... C'est le mode d'expression de l'humanité qui se renouvelle totalement,c'est la pensée humaine qui dépouille une forme et qui en revêt une autre,...Sous la forme imprimerie,la pensée est plus impérissable(4) que jamais ;... Et quand on observe que ce mode d'expression est non seulement le plus conservateur,mais encore le plus simple,le plus commode,... comment s'étonner que l'intelligence humaine ait quitté l'architecture pour l'imprimerie ? "

Victor Hugo, Notre Dame de Paris

(1) Chroniques :concerne un des moyens traditionnels de conserver des traces du passé. Elles regroupent selon l'ordre chronologique et en les rassemblant par époques des faits historiques
(2) Gutenberg :(Johannes GENSFLEISCH,dit) imprimeur allemand à Mayence. Inventeur de la presse à imprimer(1434) .
(3) événement :fait qui arrive dans le monde et a de l'influence sur le sort des hommes ou s'y rapporte.
(4) impérissable :( éternel ),ne se dit que des choses qui ne cesseront pas d'exister,en fait ou dans la mémoire des hommes.

Bonne Lecture ! et joie de pouvoir lire également de merveilleux livres. Gerboise.

jeudi 8 février 2007

Premières clartés du matin.Connaître (1)

(1) Complexité du témoignage dans l'examen des faits.
Connaître ! :"Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?" (Victor Hugo)
Connaître,c'est avoir dans l'esprit un objet de pensée bien saisi dans sa nature et ses propriétés
Savoir,impose de connaître méthodiquement et "d'aller au fond des choses" !

Diderot,désire nous rendre conscient des problèmes essentiels de l'action de connaître .

" Nous avons trois moyens principaux : l'observation de la nature,la réflexion et l'expérience. L'observation recueille les faits; la réflexion les combine; l'expérience vérifie les résultats de la combinaison.
Il faut que l'observation de la nature soit assidue,que la réflexion soit profonde,et que l'expérience soit exacte.
On voit rarement ces moyens réunis. Aussi les génies créateurs ne sont-ils pas communs."
Diderot, De l'interprétation de la nature, XV, p.189 .

Bonne journée, Gerboise

mercredi 7 février 2007

Premières clartés du matin :Opinions(1)

Il arrive parfois que" certaines opinions ",si fausses soient-elles, obtiennent l'approbation durable des hommes,parce qu'elles offrent "à première vue" quelque apparence de vérité,et que personne ne se soucie de rechercher attentivement si elles sont dignes de crédit.

Galilée,

(1) opinion :manière de voir les choses commune à un certain nombre de personnes. On a une opinion,un avis;un scientifique soutient, défend une thèse. Là, se situe toute la différence !
L'opinion,c'est également l'adhésion de l'esprit n'excluant pas,comme la certitude,toute crainte d'erreur. C'est le jugement ou" la façon de voir" que l'on adopte sans avoir l'assurance d'être dans le vrai. Nous nous plaçons ici,dans les domaines du conformisme en particulier de ceux concernant l'imitation de l'opinion des autres.C'est également,nous l'avions déjà signalé antérieurement, les problèmes posés par les expressions :il me semble,il me paraît,avoir l'air,qui appartiennent au domaine des "opinions" !

Bonnes réflexions,Gerboise.

mardi 6 février 2007

Premières clartés du matin. Evidence !

" A la différence de l'universitaire, dont les préoccupations sont indépendantes du monde,et de l'ingénieur qui travaille protégé par ses connaissances,le médecin exerce son activité à l'intersection de la science et de la société;il doit agir,et parfois faire semblant de savoir,même s'il hésite. D'autres peuvent faire la fine bouche devant les progrès de la science,lui sait que s'il ne parle plus et n'agit plus comme les médecins de Molière,c'est parce que Pasteur,Claude Bernard et Freud sont passés par là"

Pr Maurice Tubiana, Le Refus du réel.

lundi 5 février 2007

Commentaire 2 concernant les marchés financiers.

Poursuite de l'analyse des comportements des investisseurs et des spéculateurs, présentés le jeudi 28 décembre 2006.
La représentation graphique des prix d'une valeur (cours de la bourse d'une entreprise) sous la forme de "chandeliers japonais" a été introduite en Amérique par Steve NISON en 1991.

Comment se traduisent, dans ce type de représentation, les agissements des intervenants sur une valeur boursière?
Le marché peut-être présenté tout d'abord sous la forme d'une image; il peut-être comparé au combat que se livre deux équipes.
Les intervenants nomment "Bulls " (les taureaux) ceux qui croient à la hausse du cours de bourse de l'action financière,et achètent afin de réaliser à terme une plus value; et "Bears" (les ours)ceux qui croient à la baisse des cours et vendent afin de liquider (sortir du marché) leur position (leurs "actions"). [Rappelez-vous les comportements d'avidité,de peur évoqués à la fin du commentaire 1,du 28 Décembre 2006 ]; dans le contexte ci-dessus "rentrer ou sortir "du marché peut-être une question de réalisme pragmatique ou de contagion (imitation des autres ).

En utilisant une métaphore (comparaison ),nous pouvons décrire cette situation de cette façon :

L'équipe des Bulls et celle des Bears tirent sur une corde (les bulls à gauche et les bears à droite).
Si les bulls sont les plus forts la corde et les équipes se déplaceront vers la gauche et le (les) cours de bourse montera (ont).
Si les bears tirent plus fort,la corde et les équipes iront vers la droite et le(s) cours baissera (ont).
Cette compétition comporte six particularités importantes qui la distingue du jeu physique traditionnel:
(1) Les menbres de l'équipe des bulls et de l'équipe des bears peuvent changer de camps à chaque instant.(par exemple d'une position "vendeur" à un moment donné on peut devenir "acheteur" en fonction de la conjoncture,par exemple la connaissance d'une nouvelle favorable à la hausse des cours)
(2) L'équipe bull peut tirer plus fort à certains moments de la journée boursière. Il en va de même de l'équipe bear. Ces accélérations vont aboutir à la formation d'excés des prix, sous (ou sur )les cours d'ouverture le matin ou ceux de clôture le soir;les tracés des diagrammes des cours de bourse que nous présenterons plus tard permettront de comprendre ces représentations.
(3) Chaque matin les équipes se mettent en place et tirent chacune de leur côté. C'est la surprise du début de la journée boursière qui va se traduire par le cours d'ouverture.
Les ordres de préséance donnés par "internet"(nuit ou matin avant l'ouverture) auront préalablement installé les équipes.
(4) Chaque soir on arrêtera brusquement les équipes à la clôture de la séance de la bourse.
Ainsi se formeront les cours de bourse selon la position de la corde et les équipes à ce moment. Le cours de clôture sera ainsi fixé.
Puis,après la séance boursière les bear et les bulls vont poser la corde et organiser leur stratégie pour la journée du lendemain. Certains bulls et certains bears vont changer de camps,ce qui explique la raison pour laquelle le cours d'ouverture du lendemain peut-être différent du cours de la clôture de la veille.
(5) Dans le jeu physique,les partenaires de chaque équipe sont en général de forces équivalentes. Dans les équipes de bulls et de bears,certains bulls (ou bears) peuvent-êtres mille fois plus forts que d'autres. Ainsi lorsqu'un gros bull devient bear,le cours redescend.
(6)La corde sur laquelle tire les deux équipes,a un poids qui peut varier de 0 à l'infini.
La traduction boursière de cette image est le volume journalier. Plus le volume(ou le poids de la corde)est élevé plus les tractions des bulls(ou des bears) devront être fortes pour faire varier les cours.

Pour toutes les raisons que nous venons d'évoquer, les "chandeliers japonais" présentent trois avantages principaux :
(a) les graphiques des prix en chandeliers vont montrer de façon très lisibles au cours de la journée si,et comment ,les bulls et les bears ont gagné.
(b)les graphiques en chandeliers vont également souligner la force et les excès des équipes au-delà du mouvement lui-même (de la variation de cours).
(c)les graphiques en chandeliers vont prévenir en une,deux ou trois séances,du retournement de tendance (haussière ou baissière).

Voyons maintenant comment on représente graphiquement ces fameux chandeliers.
Le chandelier est représenté par un rectangle plus ou moins allongé verticalement selon la différence de valeur des prix entre le cours d'ouverture et celui de clôture. Ce rectangle est blanc si le cours de clôture est supérieur à celui d'ouverture, et noir si le cours de clôture est inférieur à celui d'ouverture. Les excès de valeur des prix dans la journée au-dessus ou en -dessous des cours de clôture et d'ouverture sont représentés une simple ligne verticale au-dessus et/ou dessous des rectangles ,blanc ou noirs,leurs longueurs étant proportionnelles aux excès supérieurs ou inférieurs au cours d'ouverture d'une part, et d'autre part au cours de clôture. Nous pouvons ainsi connaître le prix le plus bas et le prix le plus haut de la journée,donc les prix extrêmes réalisés dans les échanges d'actions.
Nous verrons à partir de l'agencement des chandeliers successifs sur plusieurs jours,la signification de leur configuration d'ensemble.

Nous poursuivrons cette connaissance de la psychologie des investisseurs sur les marchés financiers prochainement.

Voir le livre des Editions VALOR ,Traduction française 1997 de" Japanese Candlestick Charting Technique", 1991, Steve NISON , pour approfondir la connaissance des Chandeliers Japonais.

A bientôt, Gerboise .

Premières clartés du matin : Mot d' Esprit .(1)

Une bonne explication,une bonne communication ressemble au " maillot de bain " favori de l'auteur :simple,court,séduisant,d'une taille suffisante pour couvrir l'essentiel tout en suggérant d'autres charmes cachés.

François JACOB

(1). Vivacité d'esprit (exprimée ici avec humour,sous la forme d'une "boutade ") qui découvre entre les choses des rapports superficiels,mais inattendus. Esprit implique de plus, l'art des rapprochements originaux et piquants.

Bonne semaine ,Gerboise.

dimanche 4 février 2007

Premières clartés du matin.Accueil de l'Autre.

L'empêchement le plus courant à la communication,à la transmission du savoir se manifeste par une faible sensibilité à Autrui,par une insuffisance de réceptivité. Cette dernière revient à dire "être prêt à participer,à s'impliquer,à se joindre à...,à coopérer à ..."
La réceptivité est la volonté d'écouter (de lire,de regarder) l'autre personne,de considérer ce qu'elle est entrain de dire,ce qu'elle croit,pense et ressent. C'est la volonté de prêter attention, de ce concentrer,de peser,d'évaluer,d'assimiler l'apport de l'autre. Autrement dit,donner une chance à l'interlocuteur de faire passer son message,de coopérer dans le processus d'échange. Ce qui ne veut pas nécessairement dire que l'on va être d'accord avec ce que l'on entend ,avec ce que l'on est entrain de lire; cela signifie seulement qu'on va le prendre en considération.
Le mot réceptivité vient du mot recevoir. Toute l'éloquence,la logique,le bon sens du monde ne pénétreront pas un esprit fermé.
L'être humain réceptif va acquiescer et accueillir. Il accepte,dans un premier temps,tout ce que l'autre personne essaie de communiquer. Il le fait en faisant en sorte que sa pensée soit en accord avec la pensée de l'interlocuteur.
L'être humain réceptif n'est pas une masse inerte qui reçoit passivement un message de l'autre personne. Sa pensée adopte de façon active celle de son interlocuteur.
Quand deux pensées se rencontrent,avec les mêmes représentations,s'adoptent avec le même esprit critique,nous nous trouvons en présence d'une réceptivité,une sensibilité élevée.
Par conséquent,ce mode de réceptivité se réalise lorsque deux êtres sont prêts à collaborer dans le processus de transmission de l'information,c'est-à-dire qu'ils sont prêts à participer,"à rentrer dans le jeu",à s'engager.

Volonté de collaborer et de travailler avec l'autre,sinon" le dit échange "ne constituera que du BRUIT !

Bien à vous,agréable dimanche, Gerboise.

samedi 3 février 2007

Premières clartés du matin.L'influence et le doute

Qu'est-ce que le doute méthodique,sinon un procédé infaillible pour se défaire de toutes les opinions apprises,celles qui viennent de nos sens et celles qui viennent d'Autrui .Or Descartes nous prévient que l'entreprise n'est pas aisée. L'obstacle majeur à sa propre pensée vient du fait "que nous avons été enfants avant que d'être hommes",comme il l'affirme au début des Principes ;autrement dit toutes nos opinions ont été formées en nous sans nous;nous les avons reçues de nos sens et de nos précepteurs avant d'être capables de les examiner et de les comprendre. La pensée de l'homme adulte est donc toujours faussée par un complexe de préjugés déjà là. Ainsi handicapé,notre jugement est très inférieur à ce qu'il serait "si nous avions eu l'usage entier de notre raison dès le point de notre naissance,et que nous n'eussions jamais été conduits que par elle "(Discours de la Méthode,II.)

Gerboise

vendredi 2 février 2007

Premières clartés du matin.Probabilités

" L'esprit a ses illusions comme le sens de la vue et de même que le toucher corrige celles-ci,la Réflexion et le calcul corrigent les premières. La Probabilité fondée sur une expérience journalière,ou exagérée par la crainte et par l'espérance,nous frappe plus qu'une probabilité supérieure,mais qui n'est qu'un simple résultat de calcul. Ainsi nous ne craignons point,pour de faibles avantages,d'exposer notre vie à des dangers beaucoup moins invraisemblables que la sortie d'un "Quine à la loterie de France "(texte publié en 1814) ; et cependant personne ne voudrait se procurer les mêmes avantages avec la certitude de perdre la vie,si ce Quine arrivait.
Nos passions,nos préjugés et les opinions dominantes,en exagérant les probabilités,qui leur sont favorables,et en atténuant les probabilités contraires, sont des sources abondantes d'illusions dangereuses.

Les maux présents et la cause qui les fait naître,nous affectent beaucoup plus que le souvenir des maux produits par la cause contraire :ils nous empêchent d'apprécier avec justesse les inconvénients des uns et des autres et la probabilité des moyens propres à nous en préserver.(...)
Cette impression vive que nous recevons de la présence des événements,et qui nous laisse à peine remarquer les événements contraires observés par d'autres,est une cause principale d'erreur,dont on ne peut trop se garantir."....

Pierre-Simon LAPLACE ,Essai philosophique sur les Probabilités,1814

Bonne journée, Gerboise

jeudi 1 février 2007

Premières clartés du matin :L'écoute

"...il semble que l' Ecoute soit à elle seule tout le psychisme. N'est-elle pas ce passage d'où jaillit le langage comme la source s'échappe du rocher? Ne se présente-t-elle pas aussi comme ce défilé au cours duquel se transforme la vie en pensée,et la pensée en parole? Grâce à elle , s'éclaire et s'illumine le champ obscur du psychisme de l'homme,se verbalise la pulsion de vie,se cristallise l'instinct de vivre,s'anime le corps,s'épanouit l'être,s'efface l'angoisse,s'oublie la peur et s'évanouit l'idée de mort. Par son intermédiaire,l'inconscient livre sans réticence les clefs qui verrouillent les méandres de son insondable dédale.(...)Et ne voit-on pas en son absence la masse des hommes grouiller dans un indicible magma,refusant d'entendre et à fortiori d'écouter?" ...

A . A. TOMATIS ,Vers l'écoute humaine , T1 ,Ed. E S F (1974).