mercredi 30 mai 2007

Textures d'une image zoomé (*) et les limites ultimes du pouvoir de séparation : Le pixel


Images n° 1 et n° 2
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Il s'agit de l'image de notre billet du Jeudi 10 Mai 2007 :L'activité minière, les travaux de la mine, par Lucas Gassel (vers 1550 ) .
Cette image a été transférée vers un pocket PC : HP ipaq serie hx 4700 ; Ecran TFT VGA transflectif 4" avec 64 K couleurs .Elle a été agrandie avant d'être installée dans notre billet d'aujourd'hui . Il s'agit de quatre vues dont 2 (n°3 et n° 4) , les deux dernières , sont très fortement agrandies .
n° 1 (en haut à gauche ):
La zone qui va être agrandie se situe sur ce personnage, qui à l'aide d'une "battée de débourbage"(récipient en fer utilisé par les mineurs pour le lavage et la concentration du minerai), concentre les minéraux denses utiles, dans un grand baquet en bois , devant une cabane juste à gauche du tronc de l'arbre central .

n° 2 (en haut à droite ): sur cette deuxième image l'agrandissement permet de mieux cerner le personnage en vue de bien le repérer .




Images n° 3 et n° 4

n° 3 (en bas à gauche , et au-dessus) : sur cette troisième image, les points constituant de la photo (petits carrés de couleurs et d'intensité différentes) : les Pixels, apparaissent . On distingue très bien la cabane, son toit, le personnage devant l'entrée .Sa tête représentée par une quinzaine de pixels et ses bras sont visibles .

n° 4 (en bas à droite, et au-dessus) :sur cette quatrième image les quatorze pixels très clairs représentant la tête sont parfaitement observables .

A l'aide de cet HP ipaq 4700 nous aurions pu présenter une dernière image avec seulement le rectangle constitué par les 15 pixels , évoquant la tête du personnage, dans le champ de l'agrandissement .

(*) Zoom : en photographie, effet d'éloignements ou de rapprochements successifs , obtenu par la variété des plans, avec un appareil de prise de vue (cinéma ou photographie) dont le distance focale de l'objectif varie continûment, ce qui modifie en même temps l'angle de la prise de vue et donc la taille apparente des éléments de l'image, mais pas la perspective du champ photographié Zoomer (1960) : modifier le cadrage en modifiant la focale, pour agrandir la zone centrale de l' image .

Ce terme Zoom à l'origine (1892) provient d'une onomatopée(désigne la formation de mots imitant un son ou un bruit naturel ou artificiel ; l'une des thèses classiques la présente comme étant à l'origine du langage . En voici quelques-unes : cocorico, miam-miam, taratata, ding-ding-dong, clic-clac , teuf-teuf . Zoom était la représentation d'un bourdonnement grave et continu .

Le verbe zoomer lui a été utilisé pendant la première Guerre Mondiale (1914-1918) en parlant d'un avion qui mitraille en piqué ou qui monte en chandelle . Il représente un mouvement rapide dans un sens puis dans un autre, un retour en arrière et retour en avant .

En 1950 le cinéma, puis la photo, l'a adopté pour désigner un effet d'éloignements et de rapprochements obtenu au moyen d'un objectif à focale variable .

Pixel (Px) ou point, est l'unité de base d'une image numérique .Son nom provient de la locution anglaise (l'origine de ce terme) , pict ure el ement , qui signifie "élément d'image" ou point élémentaire ;c'est le point minimal "adressicible" par un contrôleur vidéo .C'est par exemple l'unité utilisée pour spécifier les définitions d'affichage (largeur x hauteur) .

Dimensions d'un point :La taille d'un point -hauteur et largeur sont normalement identiques- est le rapport entre la hauteur de l'affichage et le nombre de points en hauteur, ou entre la largeur de l'affichage et le nombre de points en largeur .

Pourquoi présenter ce thème sur les variations des Textures d'une image lors de son grandissement jusqu'à une limite où l'on atteint juste quelques pixels, si la technique de grossissement de l'appareil utilisé le permet ?

La raison est importante : la nature des explications qui seront présentées, les types d'applications proposées et surtout l'ensemble des nombreuses conclusions soumises à votre perspicacité, nous serviront d'exemple dans notre analyse des notions de limites et de frontières que nous aborderons par la suite . Notions sans lesquelles il nous serait très difficile de se construire; dans notre entendement , une représentation de notre monde tout-à- fait cohérente .

Dans l'Antiquité Grecque, Démocrite et Leucippe, avaient conçu la notion de limite des unités insécables de la matière :les Atomes .Cette notion rejetée durant tout le Moyen Age a été discuté âprement durant tout le XVIIIe siècle, et ce n'est qu'à la fin du XIXe qu'elle a été reprise par les savants physiciens de la matière de toute l' Europe réunis lors des congrés de Solvay, en Belgique . La découverte de Louis de Broglie (existence d'une onde associée aux microparticules en mouvement, de très courtes longueurs d'onde ) permit d'obtenir des grossissement des objets considérables grâce à la construction de microscopes électroniques utilisant cette onde associée au déplacement des électrons très fortement accélérés dans un champ électrique .Ceci bien entendu par rapport à ceux obtenus jusqu'alors en utilisant la lumière du rayonnement visible avec un microscope dit optique .

Un autre champ d'observation nous permettra de définir ces notions de limites vers les parties "intimes" des objets grâce à l'obtention d'images réalisées en macrophotographies et en microphotographies .

La raison est importante : la nature des explications qui seront présentées, les types d'applications proposées et surtout l'ensemble des nombreuses conclusions soumises à votre perspicacité, nous serviront d'exemple dans notre analyse des notions de limites et de frontières que nous aborderons par la suite . Notions sans lesquelles il nous serait très difficile de se construire dans notre entendement , une représentation de notre monde tout-à- fait cohérente .


C'est un autre domaine de connaissance qui "s'ouvrira à nous" lorsque nous aborderons ces sujets passionnants concernant l'étude des microdomaines de très nombreux contextes de l'univers qui nous entoure .A bientôt, Gerboise


mardi 29 mai 2007

Premières clartés du matin : Irréalisme et Réalité

La jeunesse se montre, apparaît souvent intolérante parce que n'ayant ni le sens des moyens, des possibilités, ni celui des obligations, des nécessités, elle croit facile et simple de réformer ce qui choque une logique qu'elle pense raisonnable et rationnelle (envie de changer le monde !). Il est cependant essentiel de réfléchir longuement pour découvrir et réaliser que ce n'est pas cette cohérence, cette logique qui anime et mène l' Humanité .
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A bientôt,Gerboise.

lundi 28 mai 2007

Premières clartés du matin : symboles(*), conception et diversité

Les mots qui représentent des idées abstraites ou mal définies, ne sont pas traduisibles, transposables avec fidélité, exactitude, dans une langue étrangère ou un jargon (1) inintelligible pour autrui . D'un public à l'autre, les mêmes mots correspondent à des "images" dans les esprits, dans l'entendement, totalement différentes et qui ne font pas l'unanimité . Cet accord , ici non respecté , est une exigence absolue sans laquelle plus aucune "humanité" ne peut subsister .
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(*) Symboles :ils peuvent représenter des choses abstraites ou absentes sous des formes identifiables par un groupe social ou l'ensemble d'une population .
(1) Jargon : évoque un langage de convention qui a une fonction intégrative et est destiné à ne pas être compris par des personnes extérieures au groupe qui le parle .Bonne journée,
Gerboise

dimanche 27 mai 2007

Eléments de symétrie : Axes, Plans et Centre . Formes cristallines 2

Réaliser un clic gauche sur le graphique pour l'agrandir et ensuite sur la flèche "précédente " pour revenir sur la page du texte .
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Ce graphique et ses commentaires font suite au billet du Jeudi 17 Mai 2007 : Les systèmes cristallins : Organisation spatiale de la matière 1 . Commentaires en préparation après les perturbations ,Gerboise

samedi 26 mai 2007

Premières clartés du matin : Commentaire

Nous avons pu reprendre la publication des textes de Gerboise ce matin aux aurores , compléter et donc publier le billet du 20 Mai 2006, concernant ce thème fondamental sur l'importance de la traduction,et en particulier celle posée par les grands traducteurs Arabes :
Les exigences de la traduction :La transmission de la Philosophie Grecque au Monde Arabe.

Après une interruption forcée due aux problèmes qui sont survenus à cause d'une " soi-disant incompatibilité entre Internet Explorer 7 et Microsoft XP ", nous avons été obligé de ne plus utiliser Internet Explorer pour accéder au réseau , actuellement , car il est impossible avec lui de se connecter à Blogger .

L'opérateur de France Télécom :Wanadoo Orange ,contacté par téléphone ,durée une heure (0,34 euros la minute !) est à l'origine de cet état de chose . Il avait réussi , en me faisant supprimer Internet Explorer 7 , à me reconnecter au réseau Wanadoo, (motif de mon appel à l'aide) , après une heure de tâtonnements . Le fait que je ne puisse plus me connecter à mon site Blogger , n'était pas son problème ? (il aurait dû vérifier si son investigation n'avait pas modifié l'état initial d'avant son intervention et en particulier l'accès à un site utilisé fréquemment !). D'après la personne que j'ai dû faire venir pour me dépanner, il a complètement perturbé tous les réglages antérieurs lors de sa recherche d'accès au réseau Orange .

Une autre conséquence de ces désagréments est que , nous n'avons pas pu continuer de poursuivre nos commentaires sur les 7 systèmes cristallins, billet daté du 17 Mai 2007 .Nous allons finir ce texte le plus tôt possible .
Veuillez accepter toutes nos excuses, celles pour vous avoir ennuyé avec l' énoncé de nos problèmes, et celles concernant les retards des mises à jour de nos billets . Bien à vous ,Gerboise .

mercredi 23 mai 2007

Premières clartés du matin :Réflexions d'un médecin, d'un savant et d'un sage

(Les contenus des parenthèses dans le texte sont des commentaires de Gerboise et des précisions nécessaires à certains jeunes lecteurs .)
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"J'ai passé ma vie à chercher les secrets de la sagesse .J'ai lu les livres, j'ai écouté les philosophes, j'ai vu les hommes vivre et mourir, j'ai admiré les mythes (récits fabuleux) et les systèmes (ensemble constituant un tout), j'ai envié la sérénité de quelques âmes religieuses, j'ai tenté de fabriquer pour moi des images cohérentes (formant un tout logique ou rationnellement ordonné) et des règles de vie qui ne laisserait pas de place au doute, j'ai espéré que la médecine des corps me donnerait les clés d'une médecine des interrogations, et la biologie les clés d'une intelligence (compréhension) de la condition humaine . Mais je demeure(rester) insatisfait . Et je m'étonne, autant qu'au premier jour, de voir les hommes accepter sans désespoir leur étrange aventure, le mélange de miel et de ciguë (de merveilleux et parfois d'odieux) qui leur est servi . Il est vrai que le jeu est magistralement camouflé . La vie n'est pas seulement hérissée (garnie d'obstacles ou d'éléments bénéfiques dressés...) d'amertumes (sentiments de tristesse mêlée de déception ) et d'absurdités, de dérision(mépris) et de chienlit (grand désordre, anarchie), elle a aussi la saveur des joies et des tendresses, de ciels admirables et de visages consolateurs, gâteau empoisonné nappé (recouvert) d'une sauce de douceurs .
Un des subterfuges (ruse, astuce, subtilité) pour la victime - et tous les subterfuges sont respectables dans ce guet-apens - est de fermer volontairement les yeux sur cette ambiguïté (incertitude), dresser sa propre pensée à oublier le douloureux et le saugrenu (l'absurde, le ridicule), devenir sage par omission (oubli) . Seuls compteront les heures heureuses, les plaisirs et les rires, le bonheur d'entreprendre et de créer , la chaleur bienfaisante des amitiés et des amours .On passera par pertes et profits les heures amères (pénibles, déplaisantes) . Oublier, ne pas voir, oublier . Oublier même et surtout le malheur des autres . Exercice que certains semblent accomplir sans effort . Pour moi, je suis de ceux qui ne peuvent trouver la joie de vivre dans l'oubli . A qui ferme les yeux sur l'état du monde et les interrogations de la vie, la paix n'est pas promise pour autant . Même enfoui (enterré, dissimulé), le problème continue secrètement à tourmenter celui qui refuse de regarder les choses en face . La sérénité et le bonheur tranquille ne peuvent naître sans une vue lucide (pénétrante) de la réalité .
Est-il possible d'être heureux, les yeux ouverts ?
Garder les yeux ouverts ? C'est avoir pleine connaissance de ce qu'on sait aujourd'hui de l'homme, de son histoire et de ses rapports avec le monde ; c'est ne pas méconnaître (déprécier, sous-estimer, ignorer) ce que nous offre la recherche scientifique des dernières années - et singulièrement (particulièrement, principalement) la recherche biologique . Une explosion (une augmentation, une escalade en quantité et en qualité) de découvertes fournit désormais une masse de données nouvelles, qui bouleversent les images (représentations de la connaissance) d'autrefois . Le dessein (l'objectif, l'intention) de ce livre est d'exposer quelques-unes de ces données . Il s'agit de décider si elles permettent un regard différent sur notre aventure et si elles peuvent nous débarrasser de notre désarroi (trouble, angoisse) fondamental .
La science n'a jamais dicté nos états d'âme . Elle n'en a ni la mission ni le pouvoir . Elle fournit des données, non des conseils . Ce livre n'est que l'analyse de quelques-unes de ces données . Aucune d'entre elles n'entravera (arrêter, s'opposer) la liberté intime de notre jugement . Mais notre jugement ne peut les ignorer : elles sont les balises (flécher, guider) de notre Réflexion ".
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Professeur Jean Hamburger, de l' Académie Française, Le miel et la ciguë, 1986 , Ed. du Seuil .
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Cette préface pose de nombreuses interrogations ; est-il nécessaire d'être aussi réaliste , ou doit-on aller plus loin encore ?
Je me rappellerais longtemps de ce graffiti sur les murs de la Sorbonne auquel je pense toujours :
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"Je suis parfaitement heureux, laissez-moi dans mon ignorance" !
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Le bonheur et l'ignorance, le bonheur et la vérité, dépendent surtout des contextes dans lesquels ils se situent ; ce sera souvent un dilemme ( un choix douloureux et difficile) . Gerboise .

mardi 22 mai 2007

Premières clartés du matin : Conviction (*), Certitude (**)et Hésitation (***) I

. Les contenus des parenthèses dans le texte sont des commentaires de Gerboise et des précisions nécessaires à certains jeunes lecteurs .
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"Une bonne manière pour connaître le degré de conviction de quelqu'un par rapport à une croyance(1) est le pari . On voit souvent des gens exprimer leurs assertions (2) avec tant d'assurance et d'aplomb (3) qu'ils semblent avoir banni (4) toute crainte d'erreur . Un pari les embarrasse (5) .Ils se montrent parfois assez persuadés (6) pour que leur persuasion vaille (valoir) à leurs yeux un ducat (7), mais non pas dix . En effet, ils risqueront bien un ducat ; mais quand il s'agit de dix, ils commencent à s'apercevoir (8) de ce qu'ils n'avaient pas remarqué jusque-là, c'est qu'il serait bien possible qu'ils se fussent trompés (9) . Imaginons-nous que nous aurions à parier le bonheur de notre vie entière, alors notre certitude, si présente il y a un moment, s'affaisse (10), nous sommes effrayés (11), et nous commençons à découvrir (12) que notre foi (13) ne va pas si loin " .
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Emmanuel Kant (1724-1804), Critique de la raison pure (1781), Ed. Garnier-Flammarion .


Et oui !, nous avons bien souvent tendance surestimer le degré de solidité de nos croyances .
Mais attention, il peut exister des différences entre ce qui est pensé, et ce qui est dit ; les différents contextes jouent un rôle majeur dans de nombreuses circonstances .
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(*) Conviction , certitude (adhésion forte de l'esprit pour des motifs d'ordre intellectuel) ferme et suffisante pour l'action, mais non tout à fait rigoureuse soit qu'elle repose sur une très grande probabilité, soit sur un mélange de raisons et de sentiments forts .
(**) Certitude , état de l'esprit qui donne son assentiment sans aucune crainte d'erreur .
(***) Hésitation, indétermination (situation de celui qui demeure en suspens sans agir) concerne l'exécution de la décision et implique un manque d'audace à agir, même quand le choix est fait ou qu'il n'y a pas de choix à faire .
(1) Croyance , attitude de l'esprit qui, avec une assurance comportant toutes sortes de degrés, admet une chose pour véritable . Au sens fort (Croyance- Certitude ) assentiment excluant tout doute . Dans le cas (Croyance-Conviction) assentiment de l'esprit excluant tout doute, mais sans justification rationnelle valable pour tous . Au sens faible (Croyance-Opinion ) assentiment de l'esprit ne comportant pas ou guère de réflexion personnelle, et qui est ordinairement l'écho de la pensée collective ou se fonde sur le désir .
(2) Assertion , proposition, affirmative ou négative, avancée comme vraie .
(3) Aplomb , assurance dans la manière de se présenter, d'agir, sans que rien déconcerte .
(4) Bannir, exclure .
(5) Embarrasser, gêner, déconcerter .
(6) Persuader , (convaincre) , amener à croire ou à faire quelque chose .
(7) Ducat , ancienne monnaie d'or .
(8) s'Apercevoir , pour ce qu'on découvre par une activité de l'esprit après ne l'avoir pas remarqué tout d'abord .
(9) Tromper , induire en erreur .
(10)s'Affaisser , s'affaiblir, décliner .
(11) Effrayer , craindre, redouter .
(12) Découvrir, remarquer .
(13) Foi , Adhésion de l'esprit fondée sur des arguments qui ne constituent pas une démonstration rigoureuse, principalement sur le témoignage d'autrui .
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Bien à vous , Gerboise

lundi 21 mai 2007

Premières clartés du matin :Jugement et intelligence

"En matière de prévision, le jugement est supérieur à l'intelligence .
L'intelligence montre toutes les possibilités pouvant se produire .
Le jugement discerne parmi ces possibilités celles qui ont le plus de chance de se réaliser ".
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Gustave LE BON, Pensées brèves, Ed. Flammarion, 1918 .
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Il s'agit ici du futur, l'action n'a pas encore eu lieu ; c'est par elle que le choix va émerger ; tout va se décider au moment où la réalisation effective va se produire dans un contexte bien déterminé . C'est lors de l'ultime jugement !, qu'en fait, le choix va être exécuté, accompli, va survenir . Il suffit parfois d'un rien , un regard, une voix, un événement qui a l'air insignifiant ,(un papillon qui va et vient, virevolte ) pour que tout change . Celles qui ont le plus de chances de se réaliser ! Oui mais, les choses sont beaucoup plus compliquées (ou complexes !, qui sait ? ), ce n'est pas si simple, la réflexion de Gustave LE BON est trop générale, mais elle n'est qu'une Pensée . A bientôt, Gerboise

dimanche 20 mai 2007

Les exigences de la traduction :La transmission de la Philosophie Grecque au Monde Arabe.(*)

Une bibliothèque publique en Egypte au XIIIe siècle, par le peintre Wâsitî, de l'école de Bagdad .Cette illustration est extraite d'un des manuscrits les plus célèèbres de la Bibliothèque Nationale, celui des Maqâmât d'al-Harîrî .

(*)Cours professé à la Sorbonne en 1967, par Abdurrahman BADAWI, Librairie Pholosophique J. VRIN (1987)

Les contenus des parenthèses dans le texte sont des commentaires de Gerboise
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La connaissance de cette partie du cours de Abdurrahmän BADAWI est importante car elle nous permet d'être renseigné sur
les relations que les traducteurs arabes de cette l'époque avaient avec les textes d'origine grecque et romaine . N'oublions pas que ces textes antiques traduits en langue arabe sont parvenus dans le Monde Occidental après une nouvelle traduction en langue latine, et ont fait l'objet des discussions parmi les plus importantes de l'Université de Paris comme nous le verrons dans la poursuite de son histoire bientôt .
Nous avons décidé de vous le communiquer car il expose un ensemble de valeurs relatives aux savoirs qui sont en symbiose, en harmonie avec celles que nous présentons dans Gerboise .
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Voici ce texte :


"Un sens critique bien aigu (appréciation, jugement )s'affirma de bonne heure (le littérateur basrien al-Jâhiz, à la fin du IIe siècle de l' Hégire, VIIIe siècle de notre ère, témoigne déjà du prix alors accordé à l'écrit ) chez les savants et traducteurs arabes .


Hunain ibn Ishâq écrit un traité sur les livres de Galien ;... il mentionne les traités dont le style ni la force des idées ne lui paraissaient être de lui, (ce grand médecin grec, vers +131 à + 200 qui étudia la philosophie puis la médecine qu'il exerça à Pergame et à Rome et dont l'influence fut considérable jusqu'au XVIIe siècle ).

Les exigences de la Traduction .

Al-Jâhiz dans quelques pages très importantes, nous donne son opinion sur la Traduction . Vu l'importance de ce texte, nous le traduisons in extenso (intégralement) .


[## Des gens qui défendent la poésie, l'entourent de soins et argumentent en sa faveur disent :que le traducteur ne peut jamais exprimer (adéquatement) ce que dit le philosophe, selon ses sens propres (également selon ses intimes convictions et ses préférences), les vérités de sa doctrine, les subtilités de ses concisions, les secrets de ses définitions, il ne peut pas remplir ses droits, y être fidèle, faire ce que doit faire un procureur selon sa procuration .

Comment pourrait-il les exprimer, rendre ses sens, les rapporter selon leur vérité, sans qu'il soit comme leur auteur en la connaissance de leur sens, l'emploi de mots, l'interprétation de leur portée ? ! Et alors comment donc un Ibn al-Bitrïq, un ibn Nä`imah, un Abü Ourrah, un ibn Fihr, un ibn Wahïhï, un ibn al-Muqaffa` -- que Dieu ait pitié d'eux !-- étaient-ils comme Aristote ? ! Et comment un Khâlid était-il comme Platon ?

# Le traducteur doit-être à la hauteur de ce qu'il traduit, doit avoir la même science que l'auteur qu'il traduit .Il doit-être très versé dans la langue qu'il traduit aussi bien que dans la langue dans laquelle il traduit, afin qu'il soit égal dans les deux . Quand nous le voyons parler deux langues, nous savons qu'il a fait tort aux deux . Car chacune d'elle attire l'autre, en emprunte, et s'y oppose . Comment pourrait-il avoir une grande capacité dans les deux à la fois, comme celle qu'il aurait quand il n'en connaît qu'une seule ? ! Il n'a qu'une seule force ; s'il parle une seule langue, cette force s'y épuise . de même s'il parle plus de deux langues, la traduction en souffre d'autant . Autant la partie de la science est difficile, et ceux qui la connaissent sont moins, autant il sera difficile pour le traducteur, et autant il sera exposé aux erreurs . Vous ne trouverez jamais un traducteur digne de ces savants -là .

# Ceci seulement en ce qui concerne les livres de géométrie, d'astronomie, d'arithmétique, et de musique . Que dirait-on alors s'il s'agit de livres de religion et de théologie, où l'on parle de Dieu --très haut ! -- selon ce qui lui convient ou ne lui convient pas, de sorte qu'il se propose de parler de sens correct des natures, et cela sera rattaché à l'unité de Dieu, et de parler de récits et des sens possibles dont ils sont chargés et tout cela se conformant à ce qui doit, ou ne doit pas être, dit de Dieu et lui être attribué, et ce que les hommes ont le droit de dire ou de ne pas dire ; il devrait alors savoir où se trouve un sens général et un sens particulier, et les désinences qui changeraient les récits d'ordre général en récits d'ordre particulier ; il lui faudrait distinguer ce qui est du domaine de hädïth, ce qui est du domaine du Coran, et ce qui ressort à la raison et à l'habitude, ce qui pourrait les rendre particuliers au lieu d'être généraux . Il devrait savoir ce qui est vrai et le distinguer de ce qui est faux, et ce qui ne pourrait jamais être qualifié de l'un ou de l'autre ; et savoir le nom de vérité et de fausseté, et à quoi elles s'appliquent, les sens qu'elles comportent, et quand le sens est perdu et le nom renversé . Il lui faut savoir le vrai et le distinguer de l'impossible, et comment interpréter l'impossible ; s'il faut nommer l'impossible :faux , ou non, et qui des deux est le plus terriblement faux : l'impossible ou le faux, et quand l'impossible est plus absurde, ou le faux est le plus absurde . Il lui faut savoir ce qui est dicton, ce qui est original, la révélation et l'écriture, la ditinction entre l'ignorance et le radotage, le prolixe et le concis, les structures des phrases, les coutumes des gens, les moyens d'entente entre eux . Ce que nous disions là est peu, il y a beaucoup de choses à dire là-dessus .


Si le traducteur ne connaît pas tout cela, il se trompera dans l'interprétation des textes religieux, et l'erreur en matière de religion est plus nuisible que l'erreur en mathématiques, industrie /ou plutôt :Alchimie /, philosophie, chimie et en quelques conduites des hommes .

Si le traducteur n'est pas parfait en cela, il se trompera d'autant qu'il manquera de perfection .


Qu'en sait le traducteur en ce qui concerne l'argument valable et l'argument apparemment valable ? Qu'en sait-il de l'astronomie ? Qu'en sait-il des concepts mystérieux ? Qu'en sait-il en ce qui concerne la correction des fautes, des lacunes laissées par les copistes ? Qu'en sait-il des précipitations des prémisses ? Nous savons que les prémisses doivent être nécessaires, et arrangées d'une certaine manière, comme une ligne bien tracée .

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# Mais ibn al-Bïtrïq et Abü Qurrah ne comprenant pas cela selon l'ordre qu'il a ; ils ne l'on pas appris d'un bon maître et d'un exellent expert . Comment pourraient-ils donc faire quand il s'agit d'un livre transporté en plusieurs langues, manié par plusieurs plumes, et en différentes écritures !

# Si celui qui est habile en grec est tombé entre les mains d'un habile en arabe, mais que l'arabe est moins éloquent que le grec, (ou vice-versa) le sens et le traducteur n'éprouveront pas de l'insuffisance, et le grec, qui n'est plus content de l'éloquence dans la traduction en arabe, se retrouvera dans la néccessité de lui pardonner . Mais alors survient ce qui vient des défauts des copistes ; car la copie dont il traduit ne manquerait pas de fautes, et il ferait copier par quelque copiste une copie qui surenchérirait en fautes sur cette copie et ne serait pas moins fautive que celle-là, et même s'il y a un réviseur il pourrait bien se faire qu'il laisserait les fautes telles quelles, s'il n'est pas dans son pouvoir de corriger les fautes dans sa copie

# Il arrive parfois que l'auteur, quand il veut corriger une faute, ou combler un mot omis, trouvera cette affaire plus difficile que le fait d'écrire une dizaine de pages éloquentes et pleines de noble sens .
Comment donc le réviseur/le collationneur / payé pourrait-il se tirer de l'affaire, quand même le philosophe /l'auteur / n'en était pas capable ? !
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# Ce qui est plus étrange encore, c'est qu'il fait les deux choses :il corrige ce qui est faux, il rend le juste plus juste encore, maais ce livre sera une copie pour un autre, et celui-ci fera comme le premier ; et le livre, sera transmis de main en main , s'exposant à des mains criminelles, et à des vicissitudes nuisibles, de sorte qu'il devient pures erreurs , et mensonges creux .
# Que diriez-vous donc d'un livre que les traducteurs successifs corrompent, et que les copistes abîment encore plus, un livre qui existe depuis très longtemps !## ]

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Ce texte est capital . Quoiqu'il n'exprime pas un fait, mais ce qui doit être, il nous montre tout au moins jusqu'où allaient les exigences en matière de traduction . Dégageons-en les idées maîtresses :

a ) le traducteur doit-être du même niveau intellectuel que l'auteur traduit ;

b )Il faut être versé dans les deux langues d'une façon égale ou presque ;

c ) Il n'y a pas de correspondance parfaite entre les différentes langues ;




Chaque langue ayant son génie propre, sa façon de s'exprimer, ses locutions, ses structures, sa syntaxe propre, ses moyens de concisionou de prolixité ;



d ) Deux langues se nuisent l'une à l'autre, c'est-à-dire elles s'attirent, l'une emprunte à l'autre ses tournures, sa syntaxe, etc. ;

e ) S'il y a déjà tant de difficultés pour la traduction des textes de géométrie, d'astronomie, de médecine, etc., combien plus grandes seront les difficultés, voire les obstacles insurmontables quand il s'agit de textes religieux, théologiques, pour ne pas parler de textes littéraires et poétiques ! Les nuances dans les textes religieux sont très importantes ; aussi faut-il toujours en tenir compte dans une traduction . Mais il est bien difficile sinon impossible de les transposer d'une langue en une autre . Et c'est bien grave, car il s'agit de notions qui concernent Dieu, ses attributs, ce qui lui convient, ou ce qui ne lui convient pas, etc. ;

f ) Jâhiz parle encore de la critique verbale, du mauvais état dans lequel se trouvent les textes transmis, du devoir du traducteur de s'assurer de la bonne qualité de son manuscript au point de vue textuel . Il énumère les causes de la dégénérescence des textes, d'une façon qui ne le cède en rien aux grands philologues modernes .
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Toutes ces idées sont très actuelles, et montrent un sens critique assez pénétrant .A ma connaissance aucun écrivain de l' Antiquité ou du Moyen Age n'a exprimé, en ce domaine, des remarques aussi pertinentes .

Bien entendu, il exige trop, car les cas sont rares où les traducteurs sont au même niveau que les auteurs traduits . Mais il faut bien avouer ces cas rares constituent de véritables chefs-d'oeuvre . Les traductions faites par Goethe des oeuvres de Voltaire, ou par Beaudelaire des contes de Edgar Alan Poe, ou tout récemment de Tagore par André Gide--sont là pour en témoigner .

Mais ici une question se pose : si la critique d'al-Jähiz est bien juste en ce qui concerne les traducteurs qu'il mentionne dans ce texte : ibn al-Bitrïq, ibn Nä ' imah al-Himsï , Theodore Abü Ourrah, ibn Fihr (?) , ibn Wahïlï, --pourquoi ne mentionne-t-il pas les traductions de Hunain ibn Ishäq ?

A ce problème il n'y a qu'une de ces deux solutions : ou bien al-Jähiz a écrit ce texte du premier volume du Livre des animaux un peu plus tôt, avant que Hunain ne fît ses bonnes traductions, ou bien celui-ci n'était-il pas bien connu du temps d'al-Jähiz, mort entre 250 et 255h. (hégire ) .

De toute façon, il semble que le critère même préconisé par al-Jähiz ne s'appliqua à personne de son temps . Ses exigences restent donc intactes .
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On sent aussi, à travers cette polémique d'al-Jähiz, qu'il était question à cette époque-là ( début du IXe siècle ) de la traduction du Coran en langues étrangères, notamment en Persan et en Grec . Al-Jähiz, en fin connaisseur de l'excellence de la langue coranique, s'opposait à cette tentative . C'est pourquoi nous le voyons multiplier les caractéristiques de la langue et le style du Coran, pour montrer combien il est difficile, voire impossible, de traduire le Coran en une autre langue . On sent derrière ce problème, les luttes de différentes langues maternelles ( ou nationales ) pour s'affirmer .Les Persans, les Turcs, les Indiens, les Grecs, les Syriaques --tous voulaient être instruits dans leurs propres langues en matière de religion .Peut-être aussi les missions que les Mu 'tazilites --et al-Jähiz était un mu ' tazilite -- s'efforçaient de multiplier chez les autres peuples, de langue différente, soulevaient-elles cette question : comment prêcher la religion musulmane à des gens dont la langue maternelle n'était pas l'arabe, voire même qui ne savaient pas un mot d'arabe ? Et ces nouveaux convertis comment pourraient-ils accomplir leurs devoirs religieux, réciter leurs cinq prières quotidiennes, sans trouver un moyen qui leur soit accesssible pour s'en acquitter, en ce qui concerne la langue ? On voit donc que le problème était bien aigu et exigeait une réponse. Malheureusement, nous n'avons pas d'autres sources à cet égard .Aussi ne peut-on pas pousser plus loin l'analyse dans ce sens, afin de ne pas tomber dans des hypothèses gratuites .

Voici donc ce texte que nous vous demandons, encore une fois de méditer, il nous permet d'accéder à la connaissance d'une grande sagesse , de comprendre les préoccupations de ces érudits, et de "frotter notre esprit" à celui qui régna à cette grande époque de la culture musulmane . Bien à vous, Gerboise .

jeudi 17 mai 2007

Les systèmes cristallins : Organisation spatiale de la matière 1

On peut réaliser ces 7 modèles des systèmes cristallins à l'aide de six techniques :
-1-en dessinant à une échelle déterminée(carrés de 4 centimètres de cotés, et rectangles 4x6 cm par exemple) chaque surface développée sur du carton de vieilles boîtes à chaussures par exemple ; puis, après les découpages externes , il suffit de réaliser les pliages et ensuite d'effectuer les collages sur les surfaces prévues représentées en vert pâle sur le graphique ci-dessus . Cette méthode est astucieuse, car elle permettra d'obtenir des modèles sur lesquels on pourra dessiner les traces des plans de symétrie et les petites facettes .Ces modèles favoriseront la mise en place des axes de symétrie à l'aide d'épingles piquées dans le carton autour desquelles on pourra faire pivoter, tourner le modèle .
-2-en découpant dans du polyéthylène de vieux emballages (on peut en trouver dans les poubelles, dans les rues), avec un cutter à la condition de savoir bien s'en servir, car sa manipulation peut-être dangereuse .Ce découpage sera réalisé selon les modèles dessinés sur la première ligne( n°1) de la figure ci-dessous . On pourra les découper dans une section carrée de 6x6 cm environ; trouvée dans un emballage toute prête ou découpée dans une plaque rectangulaire .
-3- en découpant dans des plaques de caoutchouc mousse présent dans certain emballages .
-4- en découpant dans un tasseau de bois tendre (du sapin par exemple) les modèles comme précédemment, avec une lame de scie à métaux .Ce procédé est moins dangereux que le précédent si l'on est pas très habile de ses mains!
-5-en découpant avec une lame de scie à métaux un panneau de plâtre utilisé pour les cloisons des maisons . On peut aussi couler(gâcher) du plâtre liquide dans un moule en matière plastique(emballage) ou réalisé en carton que l'on découpera ensuite avec une lame de scie et que l'on transformera à l'aide d'une râpe
-6-on peut aussi utiliser du fil de fer souple de 1 à 3 millimètres de section que l'on pliera avec une pince selon les arêtes des prismes représentant les modèles des 7 systèmes cristallins .



(Réaliser un clic gauche sur le graphique et sur les images de cristaux pour les agrandir et ensuite sur la flèche "précédente" pour revenir sur la page du texte) .
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Quelque soit le matériau que vous allez utiliser pour réaliser les modèles matériels des 7 systèmes cristallins, il est nécessaire d'avoir ou de confectionner une barre à section carrée , dont la section sera de 4x4 centimètres, 6x6 ou8x8 selon ce que vous avez pu acquérir ; ce n'est pas important du moment que la section soit carrée . Les 2 dimensions du carré seront appelées "a" et les longueurs découpées dans la barre : "c" .
Prenons, par exemple une barre en plâtre de 6x6 cm de section donc carrée, découpée par sciage dans un panneau , en partie cassé, récupéré dans un chantier de logement .
Il suffit de reporter 6cm dans le sens de "c"(longueur de cette barre), scier bien perpendiculairement à l'axe de cette barre, et on obtient un cube qui sera notre premier modèle.
Nous pourrions réaliser la même chose en découpant une matière plastique ou de la mousse compacte .
Ce cube, parallélogramme à 6 faces carrées égales, strictement perpendiculaires entre elles, sinon il n'appartiendrait plus au système cubique, est appelé :Hexaèdre en cristallographie, science de l'étude des cristaux . Beaucoup de minéraux cristallisent dans ce système dans la nature et artificiellement dans les laboratoires et dans l'industrie : quelques exemples pour le moment avant de faire leurs études en relations avec les différents contextes géologiques ; le cuivre natif et le cuivre industriel où un atome de cuivre se situe à chaque sommet du cube quelque soient les conditions de genèse (de formations, naturelles ou artificielles) .
Dans le cas du carbone, deux possibilités peuvent exister en fonction des conditions de température et de pression . Dans le diamant, à très hautes températures et très hautes pressions, les atomes de carbone se placent (forment un réseau cubique) aux 8 sommets du cube .Dans des conditions de température et surtout de pression plus basses les atomes de carbone vont former un réseau hexagonal, et nous aurons affaire alors à un minéral appelé :Graphite . Autant le diamant sera très dur (le degré de dureté le plus élevé pour les cristaux naturels égal à 10 dans l'échelle de dureté), autant le graphite sera tendre et sera utilisé comme lubrifiant dans l'industrie ,sa structure en feuillets hexagonaux permettra des glissements importants dans un plan de clivage (plan de rupture très facile perpendiculaire à "c") à suivre, Gerboise




-en haut à gauche :microphotographie d'une section passant par le centre d'un cristal millimétrique de feldspath plagioclase (silico-aluminate de calcium et de sodium) appartenant au système triclinique montrant l'hétérogénéité interne du cristal . Elle sera expliquée par la suite car elle constitue un témoin des conditions de croissance de ce minéral , (provenant d'une éruption explosive d'un volcan Indonésien ), dans les zones internes du système volcanique , figées (refroidies très rapidement) (lors de l'éruption brutale dans l'atmosphère .
-en bas à gauche :macrophotographie d'un petit octaèdre de fluorine (fluorure de calcium) cristallisant dans le système cubique .Cette forme cristalline, constituée de 8 faces qui sont situées perpendiculairement aux 4 axes de symétrie A3 , s'est développée dans les conditions de croissance très particulières en présence de "vapeurs acides " très riches en fluor . Dans ces conditions les 6 faces du cube (hexaèdre) perpendiculaires aux 3 axes A4 sont absentes, car cette direction de croissance est extrêmement rapide . (Plus la croissance dans une direction donnée est lente, plus les faces sont largement développées perpendiculairement à cette direction et, au contraire, ces faces n'apparaissent pas lorsque cette vitesse de croissance est très rapide) .
-à droite une macrophotographie d'un ensemble de très petits octaèdres rougeâtres (système cubique) de cuprite (oxyde de cuivre) dont on peut observer la couleur réelle, car très souvent leurs surfaces sont altérées après la croissance en malachite (carbonate de cuivre) leur donnant une couleur d'un beau vert diapré, ici absente car cet ensemble de petits cristaux appartient à un gisement de cuivre natif .


Nous allons aborder, aujourd'hui, un thème essentiel, central du dessein imaginé, puis élaboré par Gerboise pour notre blog .Il s'agit de la représentation géométrique dans l'espace .Ce concept est nécessaire et doit intervenir pratiquement dans tous les contextes de la connaissance .

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Cette perception de l'organisation des "choses " (de tout ce qui existe, matériel et virtuel ) dans les trois dimensions du volume environnemental, à toutes les échelles d'observation : de notre système solaire, à notre planète, jusqu'à l'agencement des atomes et des molécules dans les cristaux et les matériaux amorphes(non cristallisés) du monde matériel et vivant, est plus qu'utile, elle est indispensable . Notre entendement a besoin , pour sa représentation personnelle du monde qui l'entoure de ce repère, pour se situer et structurer toutes les informations , "les sensations", que ses sens reçoivent et lui font connaître .

A suivre : pour les commentaires des images et du graphique ci-dessus, à bientôt Gerboise .

lundi 14 mai 2007

LE BON SENS et les études classiques :Discours prononcé par Henri Bergson (*)

(*)Henri Bergson, Philosophe Français, (1859-1941), Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, Prix Nobel en 1927 .
Discours prononcé à la distribution des prix du Concours général le 30 Juillet 1895 .
Gerboise vous a communiqué un premier discours de Henri Bergson, le 27 Avril 2007 sur le thème :l'effort de concentration, devant les élèves du Lycée Voltaire à Paris .
Le contenus des parenthèses dans le texte sont des commentaires de Gerboise .
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"L'honneur a toujours été grand, et la tâche difficile, d'avoir à prendre la parole en cette imposante solennité universitaire ; mais il me semble que la responsabilité en devient tous les ans plus lourde, parce que le problème de l'éducation, sur lequel nous ne voudrions pas revenir toujours, prend un aspect de plus en plus grave et se pose en termes de plus en plus pressants .
(!, nous sommes en 1895, ceci pose question pour les éducateurs actuels, Gerboise)
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Je voudrais montrer que le bon sens consiste en partie dans une disposition active de l'intelligence, mais en partie aussi dans une certaine défiance toute particulière de l'intelligence vis-à-vis d'elle-même ; que l'instruction lui fourni un soutien, mais qu'il pousse ses racines à des profondeurs où l'instruction ne pénètre guère ; que les études classiques le servent beaucoup, mais par des exercices communs à toute espèce d'études et qui ne peuvent se pratiquer sans maître ; qu'aussi la tâche de l'éducateur consiste surtout, en pareille matière, à conduire les uns par un artifice, là ou d'autres sont de suite placés par la nature .
Mais qu'est-ce au juste que le bon sens, et à quelles puissances, se rattache cette attitude intellectuelle ?
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Le rôle de nos sens, en général, est moins de nous faire connaître les objets matériels que de nous en signaler l'utilité .Nous goûtons des saveurs, nous respirons des odeurs, nous distinguons le chaud et le froid, l'ombre de la lumière . Mais la science nous apprend qu'aucune de ces qualités n'appartient aux objets sous la forme où nous les apercevons (il s'agit des concepts de sensation et de perception qui va faire l'objet d'une prochaine "feuille" du blog) ; elles nous disent seulement dans leur pittoresque langage, l'inconvénient ou l'avantage que ces choses ont pour nous, les services qu'elles pourront nous rendre, les dangers qu'elles nous feront courir .
Nos sens nous servent donc, avant tout, à nous orienter dans l'espace ; ils ne sont pas tourné vers la science, mais vers la vie .Or, nous ne vivons pas seulement dans un milieu matériel, mais aussi dans un milieu social .
Si tous nos mouvements se transmettent dans l'espace et ébranlent ainsi une partie de l'univers physique, en revanche la plupart de nos actions ont leurs conséquences prochaines ou lointaines, bonnes ou mauvaises, d'abord pour nous ensuite pour la société qui nous environne . Prévoir ces conséquences, ou plutôt les pressentir, distinguer en matière de conduite, l'essentiel de l'accessoire ou de l'indifférent ; choisir parmi les divers partis possibles, celui qui donnera la plus grande somme de bien, non pas imaginable, mais réalisable :voilà, semble-t-il, l'office du bon sens .
C'est donc bien un sens à sa manière ; mais tandis que les autres sens nous mettent en rapport avec les choses, le bon sens préside à nos relations avec des personnes .
Il y a un subtil pressentiment du vrai et du faux, qui a pu découvrir entre les choses, bien avant la preuve rigoureuse ou l'expérience décisive, des incompatibilités secrètes ou des affinités insoupçonnées .On appelle génie cette intuition d'ordre supérieur, intuition nécessairement rare, puisque l'humanité pourrait à la rigueur s'en passer . Mais la vie de tous les jours demande à chacun de nous , des solutions aussi nettes et des décisions aussi rapides . Toute action grave vient clore une longue série de raisons et de conditions, pour s'épanouir ensuite en conséquences qui font que, si elle dépendait de nous, à notre tour nous dépendons d'elle . Pourtant, elle n'admet d'ordinaire ni tâtonnement ni retard ; il faut prendre un parti, et, sans prévoir tous les détails, comprendre l'ensemble . L'autorité que nous invoquons alors, celle qui lève nos hésitations et tranche la difficulté, c'est le bon sens .Il semble donc que le bon sens soit dans la vie pratique, ce que le génie est dans les sciences et dans les arts .
Mais regardons de plus près : le bon sens n'est pas plus que le génie une attitude passive de l'esprit, attendant, au milieu de la nuit, que l'éclair brille et que la lumière se fasse .Si le génie devine la nature, c'est qu'il a vécu dans une étroite camaraderie avec elle . Le bon sens, lui aussi, exige une activité incessamment en éveil, un ajustement toujours renouvelé à des situations toujours nouvelles .
Il ne redoute rien tant que l'idée toute faite, fruit mûr de l'esprit peut-être, mais fruit détaché de l'arbre, bientôt desséché, et ne présentant plus, dans sa rigidité, que le résidu inerte du travail intellectuel . Le bon sens est ce travail même . Il veut que nous tenions tout problème pour nouveau et lui fassions l'honneur d'un nouvel effort . (il n'y a rien de plus néfaste pour l'esprit que l'impression du déjà vu ; dés ce moment le désintérêt survient, sans même que" l'on s'en rende compte", c'est une véritable cécité mentale qui s'installe ; c'est pourquoi il ne faut jamais déflorer un sujet superficiellement sans prévenir la personne et surtout un enfant que "les choses " n'ont pas été complètement expliquées, quelles sont plus compliquées et que ce qui a été présenté n'est qu'une première présentation qui devra être suivie de nouvelles précisions .Il est nécessaire d'expliquer que ce que l'on a appris doit être toujours considéré comme provisoire, et que cette façon de considérer le savoir est normale, que tous les grands Savants remettent souvent en question leurs premières impressions, lors d'une découverte . La science progresse ainsi, elle est une perpétuelle remise en question de ce qui , à un moment donné, était considéré provisoirement simplement comme un modèle pour fixer les premières constatations d'une expérience ou d'une observation )
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Il exige de nous le sacrifice, parfois pénible, des opinions que nous nous étions faites et des solutions que nous tenions prêtes . Et pour tout dire, il paraît avoir moins de rapport avec une science superficiellement encyclopédique qu'avec une ignorance consciente d'elle même, accompagnée du courage d'apprendre ( Gerboise préfère persuader d'apprendre par curiosité, par plaisir, pour la joie de connaître et pour cette intense satisfaction de dominer le savoir ; lorsque l'on a atteint cette étape, on progresse ensuite normalement avec aisance ) .
S'il se rapproche de l'instinct par la rapidité de ses décisions et la spontanéité de sa nature, il s'y oppose profondément par la variété de ses moyens, la souplesse de sa forme, et la surveillance jalouse dont il nous entoure, pour nous préserver de l'automatisme intellectuel . S'il ressemble à la science par son souci du réel et son obstination à rester en contact avec les faits, il s'en distingue par le genre de vérité qu'il poursuit, car il ne vise pas, comme elle, à la vérité universelle, mais à celle de l'heure présente, et ne tient pas tant à avoir raison . D'autre part, la science ne néglige aucun fait d'expérience, aucune conséquence du raisonnement : elle calcule la part de toute les influences et pousse jusqu'au bout la déduction de ses principes . Le bon sens choisit . Il tient certaines influences pour pratiquement négligeables, et s'arrête dans le développement d'un principe, au point précis où une logique trop brutale froisserait la délicatesse du réel .Entre les faits et les raisons qui luttent, se poussent et se pressent, il fait qu'une sélection s'opère . Enfin c'est plus que de l'instinct et moins que de la science ; il y faudrait plutôt voir un certain pli de l'esprit, une certaine pente de l'attention . On pourrait presque dire que le bon sens est l'attention même, orientée dans le sens de la vie .
Aussi n'a-t-il pas de plus grand ennemis, dans la cité, que l'esprit de routine et l'esprit de chimère . S'obstiner dans des habitudes qu'on érige en lois, répugner au changement, c'est laisser distraire ses yeux du mouvement qui est la condition de la vie . Mais n'est-ce pas aussi par faiblesse de volonté ou de distraction d'esprit qu'on s'abandonne à l'espoir des transformations miraculeuses ? Entre ces deux genres d'esprits, la distance est moins grande qu 'on ne le croirait d'abord : également éloignés de l'action efficace, ils diffèrent surtout en ce que l'on prétend simplement dormir, tandis que l'autre veut en outre rêver . Mais le bon sens ne dort ni ne rêve . Semblable au principe de la vie, il veille et travaille sans cesse , alourdi sans doute par la matière qu'il anime, mais averti de la réalité de son action par la matérialité même de son effort .Sa modération ne ressemble pas à celle des timides qui tiennent l'action pour dangereuse et cherchent à s'assurer contre elle ; il aime l'action au contraire, n'avance par degrés que pour obtenir la transformation, d'un progrès plus naturel, et se rapproche par là encore de la vie, dont on ne sait si l'on doit admirer davantage les nuances harmonieusement fondues de ses transitions ou le contraste éclatant de ses métamorphoses .
Plus on le serre de près, enfin, plus il tend à se confondre avec l'esprit de progrès, pourvu que l'on comprenne dans cette expression, tout à la fois, une aspiration énergique au meilleur et une exacte appréciation du degré d'élasticité des choses humaines .
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Quel est donc le principe du bon sens ? Comment en toucher le fond ? Où en découvrir l'âme ? Dérive-t-il, comme on l'a dit, de l'expérience ? Représente-t-il, réunis et condensés, les résultats des observatiions passées ?
Mais le temps, à mesure qu'il avance, déroule des situations toujours nouvelles, qui exigent de nous un effort toujours original .N'est-il d'autre part, qu'une plus grande sûreté de raisonnement, exercé, par un travail logique, à déduire d'un principe général, des conséquences de plus en plus lointaines ? Mais notre déduction est bien rigide, et bien souple est la vie . Si fort que nous serrions nos raisonnement, ils suivront mal les contours délicats et fuyants de la réalité mouvante . Le bon sens raisonne, je le veux bien, et sur des principes généraux parfois ; mais il commence par les infléchir dans la direction de la réalité présente ; et ce travail d'adaptation, qui ne relève plus du raisonnement pur, n'est-il pas justement l'office propre du bon sens ? Non, le bon sens ne réside ni dans une expérience plus vaste, ni dans des souvenirs mieux classés, ni dans une déduction plus exacte, ni même, plus généralement, dans une logique plus rigoureuse .
Je vois donc dans le bon sens, l'énergie intérieure d'une intelligence qui se reconquiert à tout moment sur elle-même, éliminant les idées faites pour laisser la place libre aux idées qui se font et se modelant sur le réel par l'effort continu d'une attention persévérante . Et je vois aussi en lui le rayonnement intellectuel d'un foyer moral intense, la justesse des idées se moulant sur le sentiment de la justice, enfin l'esprit redressé par le caractère . Notre philosophie, éprise des distinctions tranchées, trace une ligne de démarcation bien nette entre l'intelligence et la volonté (nous préciserons les notions de frontières et de limites qui sont fondamentales pour la structuration du savoir), entre la moralité et la connaissance, entre la pensée et l'action . Et ce sont bien là, en effet, deux directions différentes, où s'engage, en se développant, la nature humaine . Mais l'action et la pensée me paraissent avoir une source commune, qui n'est ni pure volonté, ni pure intelligence, et cette source est le bon sens . Le bon sens n'est-il pas, en effet, ce qui donne à l'action son caractère raisonnable, et à la pensée son caractère pratique ?
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S'il est aussi le fond, l'essence de l'esprit, ne devrait-on pas le trouver, comme disait Descartes, " tout entier en un chacun", inné et universel, indépendant de l'éducation ?
Il en serait ainsi, je le crois, s'il n'y avait rien que de vivant dans l'âme et dans la société, si nous n'étions pas condamnés à traîner avec nous, le poids mort des vices et des préjugés, s'il ne nous arrivait pas aussi, par une distraction momentanée ou durable, de vivre et de penser extérieurement à nous-mêmes, enfin, si nous ne laissions pas notre intelligence prendre ses décisions, pour ainsi dire abstraites, au lieu de la maintenir fermement en contact avec l'énergie tendue du vouloir .
Jusqu'où s'étend cette influence de l'éducation, et en particulier des études classiques ? Que peuvent-elles faire, et que devons nous leur demander ? Sur les diverses forces que je viens d'énumérer, et qui toutes tendraient à faire dévier le bon sens, elles sont loin d'avoir la même prise .
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Un des plus grands obstacles, disions-nous, à la liberté de l'esprit, ce sont les idées que le langage nous apporte toutes faites, et que nous respirons, pour ainsi dire, dans le milieu qui nous environne (nous analyserons cette influence du milieu dans les sciences , dans l'industrie et surtout dans la vie sociale dans une prochaine étape de notre blog, Gerboise ) .Elle ne s'assimilent jamais à notre substance : incapables de participer à la vie de l'esprit, elles persévèrent, véritables idées mortes, dans leur raideur et leur immobilité .
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Pourquoi donc les préférons-nous si souvent à celles qui vivent et qui vibrent ? Pourquoi notre pensée, au lieu de travailler à se rendre maîtresse chez elle, aime-t-elle mieux s'exiler d'elle-même ? C'est d'abord par distraction, et parce qu'à force de nous amuser le long de la route, nous ne savons plus où aller .
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C'est ainsi que beaucoup d'entre nous voyagent à travers l'existence, les yeux fixés sur des formules qu'ils lisent, dans une espèce de guide intérieur, négligeant de regarder la vie pour se régler simplement sur ce qu'on en dit, en pensant d'ordinaire à des mots plutôt qu'à des choses . Mais peut-être y a-t-il plus et mieux ici qu'une distraction accidentelle de l'esprit .Peut-être une loi naturelle et nécessaire veut-elle que notre esprit commence par accepter les idées toutes faites et vive dans une espèce de tutelle, en attendant l'acte de volonté, toujours ajourné chez quelques-uns, par lequel il se ressaisira lui-même . L'enfant n'aperçoit dans la nature extérieure que ces formes grossières et conventionnelles dont il jette le dessin sur le papier dès qu'il a un crayon en main : elles s'interposent, chez lui, entre l'oeil et l'objet ; elles lui présentent une simplification commode, et chez beaucoup d'entre nous, elles continueront de s'interposer ainsi, jusqu'au jour où l'art viendra nous ouvrir les yeux sur la nature .
Je comparerais volontiers à ces dessins de l'enfant, les idées que nous trouvons enfermées dans les mots .
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Chaque mot représente bien une portion de la réalité, mais une portion découpée grossièrement, comme si l'humanité avait taillé selon sa commodité et ses besoins, au lieu de suivre les articulations du réel .
Force nous est bien d'adopter provisoirement cette philosophie et cette science toutes faites ; mais ce ne sont là que des points d'appui pour monter plus haut . Par- delà les idées qui se sont refroidies et figées dans le langage, nous devons chercher la chaleur et la mobilité de la vie .
Je vois justement dans l'éducation classique, avant tout, un effort pour rompre la glace des mots et retrouver au-dessous d'elle le libre courant de la pensée . En vous exerçant, jeunes élèves, à traduire les idées, d'une langue dans une autre, elle vous habitue à les faire cristalliser, pour ainsi dire, dans plusieurs systèmes différents ; par là, elle les dégage de toute forme verbale définitivement arrêtée, et vous invite à penser les idées, mêmes, indépendamment des mots .
Mais, dans quelque langue qu'ils s'expriment, les grands écrivains peuvent rendre le même service à notre intelligence ; car tous ont eu et tous ont cherché à nous donner la vision directe du réel, dans des cas où nous n'apercevions les choses qu'à travers nos conventions, nos habitudes et nos symboles .
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En un sens, l'éducation classique, même quand elle paraît attacher le plus d'importance aux mots, nous apprend surtout à n'en pas être dupes .Elle pourra changer d'objet particulier ; elle conservera toujours la même fin générale, qui est de soustraire notre pensée à l'automatisme, de la dégager des formes et des formules, enfin de rétablir en elle la libre circulation de la vie . La philosophie continue dans le même sens l'oeuvre commencée . Elle soumet à la critique les principes ultimes de la pensée et de l'action . Elle n'attache aucun prix à la vérité passivement reçue : elle veut que chacun de nous reconquière la vérité par la réflexion, la mérite par l'effort, et la faisant pénétrer profondément en soi, l'animant de sa vie, lui imprime assez de force pour féconder la pensée et diriger la volonté . Le bon sens peut sans doute se passer d'elle ; mais s'il réside dans l'effort et se tend d'abord à la liberté, je ne vois pas où il ferait un meilleur apprentissage .
Mais il ne suffit pas d'écarter les symboles et de s'accoutumer à voir . Il faut encore, disions-nous, se déshabituer d'une certaine manière trop abstraite de juger, et cultiver un mode tout particulier de l'attention . Certaines sciences ont l'avantage de nous faire côtoyer de plus près la vie . C'est ainsi que l'étude approfondie du passé nous aidera à comprendre le présent, à condition toutefois que nous restions en garde contre les analogies trompeuses, et que nous cherchions, dans l'histoire, selon le mot profond d'un historien contemporain, des causes plutôt que des lois .
Il y a une erreur grave, qui consiste à raisonner dans la société comme sur la nature, à y découvrir je ne sais quel mécanisme de lois inéluctables, à méconnaître enfin l'efficacité du vouloir et la force créatrice de la liberté .
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L'éducation du bon sens ne consistera donc pas seulement à délivrer l'intelligence des idées toutes faites, mais à la détourner aussi des idées trop simples, à l'arrêter sur la pente glissante des déductions et des généralisations, enfin à la préserver d'une trop grande confiance en elle-même .
Allons plus loin, le plus grand danger que l'instruction peut faire courir au bon sens, serait d'encourager notre tendance à juger hommes et choses d'un point de vue purement intellectuel, à mesurer notre valeur et celles des autres au seul mérite de l'esprit, à étendre ce principe aux sociétés elles-mêmes, à n'approuver des institutions, lois et coutumes, que ce qui porte la marque extérieure et superficielle de la clarté logique et de l'organisation simple . Cette règle conviendrait peut-être à une société de purs esprits, voués à une existence toute spéculative ; mais la vie réelle est tournée vers l'action . L'intelligence y est une force, je le veux bien, et même la plus apparente de toutes puisque son rôle est d'apporter la lumière ; mais ce n'est pas la seule . Pourquoi les dons de l'esprit nous servent-ils moins dans la vie que les qualités du caractère ?
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D'où vient que tant d'esprits brillants et pénétrants demeurent incapables, malgré les plus grands efforts, de produire une oeuvre ou d'exercer une action ? Et pourquoi les plus belles paroles restent-elles sans écho, si elles ont été dites sans accent ? Ne serait-ce pas que l'intelligence agit par je ne sais qu'elle puissance cachée dont elle symbolise l'effort, et que là où cette force manque, l'esprit n'a ni assez d'élan pour aller plus loin, ni assez de poids pour s'enfoncer profondément dans ce qu'il touche ? On a vu ici la fonction créer l'organe, et des facultés intellectuelles inattendues jaillir sous la pression d'une force morale intense . Comme aussi l'histoire nous apprend que la grandeur d'une nation tient moins à son développement intellectuel apparent, qu'à certaines réserves invisibles d'énergie où l'intelligence s'alimente, je veux dire la force du vouloir et la passion des grandes choses . Eh bien, c'est cette idée que l'éducation peut imprimer profondément en nous, non par une démonstration spéciale, mais par mille leçons tirées de l'histoire de la vie . Elle ne nous épargnera pas seulement ainsi bien des déceptions et bien des surprises ; elle lancera, par l'intermédiaire de cette intelligence à laquelle elle s'adresse nécessairement, un appel de force à la puissance de sentir et de vouloir .Et par là elle replacera l'âme dans sa direction naturelle, qui est justement le bon sens .
Voilà, ce me semble, les différents points sur lesquels le bon sens offre prise sur l'éducation en général, aux études classiques en particulier . En retenant votre attention, Messieurs, sur le dernier et le plus important d'entre eux, ai-je fait autre chose que commencer des paroles que vous n'avez point oubliées, celles que prononçait ici-même, il y a deux ans, le chef de l'Université : "Je voudrais, disait-il, que nous missions à rechercher le juste et à le propager, un peu de flamme et d'imagination . Répétez-vous bien que, même dans un siècle de science et de pensée, l'avenir restera souriant et propice à ceux-là surtout qui auront su conserver intacte la force de sentir."
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C'est cette force de sentir que j'ai cru voir au fond du bon sens .
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Sans cette parenté étroite, sans cette harmonie entre le sens du réel et la faculté de s'émouvoir profondément pour le bien, on ne comprendrait que la France, cette terre classique du bon sens, se fût sentie soulevée à travers tout le cours de son histoire, par la poussée intérieure des grands enthousiasmes et des passions généreuses .
La tolérence qu'elle a inscrite dans ses lois et qu'elle a enseignée aux nations, elle en a dû la révélation à une foi jeune et ardente ; les formules les plus sages, les plus mesurées, les plus raisonnables du droit et de l'égalité, c'est dans un moment d'enthousiasme qu'elles lui sont montées du coeur aux lèvres . Chez ces écrivains les plus épris de bon sens, chez ceux mêmes qui ont aiguisé le bon sens en esprit, on devine, derrière les qualités d'ordre, de méthode, de clarté, une chaleur intense qui est devenue lumière. Et la transparence même de sa langue, la légéreté ailée de sa phrase, faite pour porter au loin les idées générales, ne répondent-elles pas à l'élan d'une âme qui cherche, pour les sentiments puissants qui la travaillent, l'air libre et les grands espaces ?
Croyez-le bien jeunes élèves, la clarté des idées, la fermeté de l'attention, la liberté et la modération du jugement, tout cela forme l'enveloppe matérielle du bon sens ; mais c'est la passion de la justice qui en est l'âme ."
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Je pense que, dans de nombreux thèmes présentés dans notre blog, nous serons amenés à reprendre beaucoup d'idées et de réflexions de Henri Bergson, dans des contextes très variés .Bonne lecture approfondie ! Gerboise

samedi 12 mai 2007

La parole et la voix, des chemins (voies) privilégiés de l'activité humaine





Une Voix venue de Londres : L'appel du 18 Juin 1940 .Un appel qui permis à l'espérance de renaître et a servi de ralliement à tous ceux qui voulaient agir....,
(Le général De Gaulle à la BBC s'adressant aux français . Affiche apposée à Londres, les 3 et 4 Août 1940 ).
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et la Voie glorieuse d'une colonne des Forces Françaises Libres à travers le Cameroun, le Tchad, jusqu'à l'oasis de Koufra, puis vers Paris et enfin Strasbourg ! et cette Voix du serment de Koufra qui ont recrée une image glorieuse de l' Armée Française renaissante .
(Le général Leclerc à Koufra et la plaque qui scelle à jamais ce serment mémorable, digne d'être conservé dans notre mémoire) . Il s'agit ici de deux vecteurs mémorables, la Voix de l'Honneur ainsi que de la Voie de l'Honneur, qui permirent à la France de renaître et de retrouver sa place dans le monde .
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Nous avions le 4 Janvier 2007 présenté le Regard une de ces fenêtres qui permet de "voir", et d'apercevoir notre personnalité et surtout nos "états d' âme" à un instant donné . Nous poursuivrons cette investigation .
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Aujourd'hui nous allons présenter une deuxième Voie qui va nous permettre d'accéder à nos "états d'âme" et à notre personnalité : la Voix . Cette dernière va favoriser la communication avec les êtres du monde extérieur pour les informer de nos pensées, pour les convaincre et les persuader , les influencer et parfois même les tromper ! Nous verrons ensuite par quelles Voies nous pourrons arriver à nos fins, à nos intimes convictions .
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La Voix s'exprime sur-le-champ, sans délais .Elle constitue le support acoustique de la parole .
" Elle est le Son résultant d'une synergie fonctionnelle entre les mouvements laryngés , respiratoires et phonatoires"(Tarneaud) .Créée par le souffle (essoufflé, je suis resté sans voix!), générée par le larynx, elle devient énergie sonore (des ondes qui vont se propager dans l'air et atteindre l'appareil auditif des autres , se réfléchir aussi sur les parois rocheuses d'une vallée encaissée et revenir ainsi vers eux, leur permettant ainsi de recevoir les messages, d' Écouter) . Elle sera étudiée par les chercheurs de la physique acoustique . Le son, phénomène mécanique, et non électromagnétique comme les ondes radio, nécessite un support matériel . Un son n'existe pas dans le vide, pur, composé, organisé (son musical), il devient du bruit lorsqu'il est anarchique . Le son et la voix sont dans la durée et permettent de prendre conscience du temps qui s'écoule, contrairement à la lumière et à la vue qui sont pratiquement instantanées .
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Nous pouvons aborder et approfondir les deux termes, la voix et la voie , de multiples façons ; réaliser ceci est un véritable exploit, tellement la richesse de leurs proches et très diverses significations est difficile à explorer dans un contexte(notre blog) où l'on ne peut pas être exhaustif . Attention à la conjugaison du verbe voir qui donne d'autres homonymes (se dit des mots semblables , de prononciation identique mais , de nature, d'orthographe et de sens différents, comme vois et voit) . Attention également dans le langage parlé aux confusions possibles très difficiles à détecter ; exemple : la voie publique(une rue) et la voix publique(une rumeur, approbation ou réprobation unanime) .
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De nombreuses expressions rappellent les qualités physiques de la voix .
Voix rocailleuse, aiguë, de tête, nasillarde, bruyante ; gutturale, rauque, grave, creuse, profonde, caverneuse , pointue, métallique, pénétrante, tranchante, perçante, tendue , désagréable ; voilée, enrouée, éraillée, pure, bien timbrée ; une voix vibrante, stridente, tremblante, chevrotante, haletante, saccadée, énergique, brutale, artificielle ; angoissée, vulgaire, apprêtée, tonitruante, traînante, voix de stentor .
De nombreuses expressions correspondent à des images .
Voix cristalline, d'or, flûtée, claironnante, une voix de crécelle, claire, fraîche, chaude, un ton froid ; une voix grasse, sèche, blanche, sourde, éteinte, grêle, bourdonnante, étranglée, morte, ennuyeuse, plate, insipide, nasale, triste, pauvre, faible, molle, aigre, terne, plaintive, aigrelette, pleurnicharde, fêlée, cassée .
Des voix accueillantes, plaisantes nous interpellent .
Voix moelleuses, lumineuses, veloutées, caressantes, pénétrantes, sonores, douces, éclatantes, de miel, chaudes, musicales, chaleureuses, assurées, prenantes, attirantes, envoûtante, émouvantes, belles , harmonieuses, joyeuses, mélodieuses,
Les voix rappellent des saveurs :sucrées, mielleuses ; caractérisent des nuances :gouailleuses, flagorneuses, sexy ; personnalisent les individus : une voix vulgaire, fausse, hypocrite, suffisante .
Mais les voix peuvent changer, évoluer dans le temps .
La mue au moment de la puberté, l'enrouement, l'extinction de voix, la perte de la voix : être ou devenir muet .
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Dans toute les circonstances de la vie, la voix traduit nos états d'âme : de l'émotion la plus ténue à l'angoisse, à la peur, de la colère à la joie ; elle vibre en nous, elle laisse percevoir nos mensonges, nos haines, notre hostilité, notre répugnance, notre antipathie; mais également notre amour, notre affection, notre amitié et notre fraternité, notre solidarité, notre attachement et notre tendresse .
Ce terme a suscité d'innombrables expressions métaphoriques aisément compréhensibles, souvent populaires : de vive voix (oralement) , tout d'une voix (à l'unisson) , avoir des larmes dans la voix (une voix étranglée par l'émotion ), avoir une voix tremblante de peur, haletante de colère , en perdre la voix ,avoir le bec cloué, avoir voix au chapitre (être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion ), entendre des voix (avoir des hallucinations auditives), voix du peuple,voix de Dieu, traduction de l'adage latin vox populi, vox dei , érigeant en autorité suprême la volonté populaire qui fonde l'idéal démocratique, mais la cautionnant par la théologie .
Il est utile de préciser également les nuances de la voix qui vont s'échelonner progressivement du langage confus, flou, obscur, disons indéfini, indistinct, à un langage clair, perceptible :
balbutier, bégayer, bredouiller, marmotter, murmurer, ânonner, épeler, prononcer, articuler...
Le registre sonore de la voix est très large ; elle peut caresser, agresser, gronder ; elle révèle nos états d'âme, elle est donc plus qu'un phénomène sonore, elle est vectrice d'émotions, elle est le reflet de notre personnalité . La parole ou voix articulée, avec ses citations multiples, par exemple :Les Voix intérieures de Victor Hugo (1837) [...] "Ce chant qui répond en nous au chant que nous entendons hors de nous ", Préface.
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Pour la première fois, dans l' Antiquité Grecque, Alcémon de Crotone (- 750 ) distingue l'intelligence de la sensation, jusqu'alors confondues . Aristote (en - 350 ) souligne le rôle premier de l'air pour que la voix puisse être produite par la trachée et le larynx .
Hippocrate ( en - 200) différencie la perte de la parole de la perte de la voix . Il spécule que les poumons et la trachée jouent un rôle déterminant dans la production vocale et que les lèvres et la langue précisent l'articulation .
Galien (+200 de notre ère), fondera la laryngologie et les sciences de la voix ; il décrète que la voix est sous le contrôle du cerveau .Plus tard Léonard de Vinci (1425-1519) étudie méticuleusement l'anatomie et la physiologie de la respiration et du larynx ; voilà présenté succinctement quelques étapes importantes avant l'évolution fulgurante de toutes les connaissances au XVIIe siècle, à la Renaissance . Avant de s'intéresser à notre deuxième terme cité au début de ce texte :La Voie, nous terminerons ce premier parcours par une citation d'un fragment de discours de Léon Gambetta (1838-1882 ) prononcé à Lille en 1877 :
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"Quand la France aura fait entendre sa Voix souveraine, croyez-le bien, Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre ."
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Nous allons maintenant vers notre nouvelle Voie : La direction suivie pour atteindre notre but , moyen dont on se sert, conduite que l'on tient pour arriver à quelque fin (projet) .
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La Voie sacrée ,Nom donné pendant la bataille de Verdun (1916 ) à la seule route de ravitaillement, de montée au front et de retour des blessés, des mutilés, joignant Bar-le-Duc à Verdun par Rosnes et Souilly .
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Voie de la Liberté, Nom donné à la route suivie par les armées française du Général Leclerc, et américaine du Général Patton, d'Avranches à Metz (1944) .
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"Innombrables sont nos voies, et nos demeures incertaines"
Saint-John Perse (1887-1975), Pluies, VII (Gallimard)
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Les Voies Romaines , réalisées à l'apogée de l' Empire Romain, du début du IIe siècle à la fin du IIIe siècle , qui permettaient à un citoyen de Rome de se rendre de Bretagne en Afrique ou en Orient en empruntant des routes sures, en parlant le latin partout où il passait, avec la même monnaie . La construction de la Via Appienne et du premier aqueduc romain(Aqua Appia, le Pont du Gard) en +312 , permirent l'unité de ce que furent les "premiers pas de l' Europe" .
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Nous commencerons par citer de très nombreuses expressions qui enrichissent notre langue : Tout d'abord, par la Voie de la persuasion,de la Voie diplomatique, et par Voie de conséquence , pour être en bonne Voie !
Trouver sa Voie ( son rapport à la vie, une nécessité qui doit être absolue, d'une façon ou d'une autre!), être sur la Voie de la Réussite, en passant par la Voie hiérarchique, administrative , être toujours par Voies et chemins (être toujours en voyage) . La Voie : la trace laissée par un animal dans le chemin où il est passé, une Voie de garage (projet dont l'exécution est ajournée .
En astronomie, la Voie Lactée dont fait partie le Système Solaire et qui forme une immense traînée blanchâtre dans le ciel étoilé, où se trouvent peut-être les Voies de Dieu qui sont impénétrables !
Sommes-nous dans la bonne Voie ! (se bien conduire, employer des moyens convenables), et prépare-t-on bien la Voie en levant les premiers obstacles ?
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En jurisprudence , la Voie de droit : le recours à la justice dans les formes légales ; les Voies de fait, au contraire, moyen violent de s'emparer de ce sur quoi l'on n'a pas de droit, (actes de violence) . Oui ! les Voies de la Providence sont impénétrables ; parfois la Voie est sans issue !
Malgré tout, on parle de Voies à suivre, de canal, de filière, de moyen, de procédé, d'entremise .Les Voie de recours, pour pouvoir s'expliquer réellement, est-ce possible ?Où cela pourra -t-il le devenir un jour ?
Les Voies, les desseins de l'homme, sa conduite, sa morale, et en termes religieux : les Voies du salut !
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Au figuré : "...cependant, quand au bois le bruit des cors, celui des Voix, n'a donné nul relâche à la fuyante proie, qu'en vain elle a mis ses efforts à confondre et brouiller la Voie".
La Fontaine, Fables, IX, Discours à Madame de la Sablière .
Oui, on peut également :mettre sur la Voie, montrer la Voie, préparer la Voie, faciliter les choses à faire en écartant , en supprimant les obstacles :
-pour une découverte, une invention ,
-pour enseigner , ne pas faire la tâche ! à la place de l'autre, mais simplement orienter pour provoquer l'idée chez l'interlocuteur, surtout chez un apprenant ..., aider à deviner, à comprendre, à trouver ...
La Voie de quelqu'un : conduite qui lui convient . Les Voies de la connaissance . En science on parle expérimentalement, de Voie sèche , de Voie humide .
Mais comme le disait Jean Wahl (1888-1974), Etudes, Ed. Vrin :
"Il ne faut pas dire que la Voie est étroite ; c'est l'étroitesse qui est la Voie" .
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On parle de la Voie des airs , par la Voie aérienne, mais attention, dans un autre contexte, il s'agira des airs que la Voix peut faire entendre ; que de confusions possibles ! C'est pour cela que toute idée, toute explication doit être impérativement située sans aucune ambiguïté, dans un contexte bien défini .C'est une recommandation nécessaire et absolue qui ne doit supporter aucune dérogation, pour qui désire et veut communiquer avec l'efficience maximale et en toute honnêteté .Que d'erreurs, de ruptures, provoquées par des "mal compris" ignorés entre les différents interlocuteurs !
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Il existe aussi, la Voie des intermédiaires : passer par la Voie du conseiller, du directeur, du député, ou la Voix de ce dernier ! Qui sait ?
On utilise souvent ce terme dans le sens de passage, de conduit anatomique :
-les Voies respiratoires, (la gorge, la trachée artère, les poumons),
-les Voies digestives , (oesophage, estomac, tube intestinal),
-les Voies circulatoires , veines, artères ),
-les Voies urinaires , (les conduits de l'urine à partir des reins ),
-les voies buccales ...
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Parfois, il s'agit d'un passage ouvert naturellement ou accidentellement : une Voie d'eau dans la coque d'un navire, une Voie fluviale qui réunit deux régions , l'ouverture laissée par le passage d'une lame de scie , la Voie de cette scie .
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Quelquefois des ambiguïtés peuvent surgir pour un néophyte :Attention de bien prendre garde de ne pas confondre Voie et Voix , seule Voix s'emploie comme terme de grammaire lorsqu'on parle de la Voix active ou de la Voix passive .
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Voici les différentes Voies d'accès à notre langue (compliquée ou complexe ?) et des Voies qui pourront vous être utiles, nous dirons même indispensables .Cependant toutes sortes de Voix vous rappelleront, je l'espère la prudence lorsque vous traverserez des Voies et lorsque des Voix s'adresseront à vous pour essayer de vous mystifier, et même de vous influencer, de vous tromper, de vous induire en erreur intentionnellement ou malencontreusement !
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A bientôt, Gerboise


jeudi 10 mai 2007

Premières clartés du matin :L'activité minière : la prospérité par l'effort

Les travaux de la mine, par Lucas Gassel : Artiste né avant 1500, mort vers 1570 ; Musées Royaux des Beaux Arts, Bruxelles, Belgique.
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C'est l'époque du renouveau, en France et en Europe ; l'activité minière va être le moteur de cette Renaissance et, Agricola dans son traité :De re metallica, décrit les connaissances géologiques , minières et métallurgiques de son temps .Il explique l'extraction des minerais, leurs traitements chimiques et l'affinage des métaux au XVIeme siècle.
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C'est un bel exemple d'enthousiasme . Avec ardeur , dans tous les secteurs des Arts , des Sciences et des Techniques, de la Médecine , la société toute entière va prospérer .L' Activité va être considérée comme un des seuls moyens de se développer . Quelle magnifique exemple de réalisme , que nous devrions prendre comme modèle, si nous étions capables de nous servir de l' Expérience de ces époques anciennes dont l'histoire doit être absolument connue.
Bien à vous , Gerboise.
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mercredi 9 mai 2007

Le Monde Minéral et le monde Vivant :étrangers ou associés ?

Un cristal de feldspath volcanique : une sanidine , alumino-silicate de sodium et de potassium , (le monde minéral); le rameau d'un chêne , grand arbre à fleurs en chatons, à feuilles lobées (le règne végétal) et enfin un insecte coléoptère, à élytres rousses, à antennes en lamelles, au vol lourd et bruyant (le règne animal ) représente ici les intervenants de notre interrogation .
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Ces deux mondes, pleins de promesses, dont la prospection et l'étude devrait être un des plus fructueux outil pour dominer et enrichir nos relations avec le savoir-comprendre, pour améliorer la construction des repères de notre pensée, en vue de saisir l'organisation de la matière dans les trois dimensions de l'espace .
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Il s'agit de l'organisation, (anomalie ou obligation, exigence d'une réalité) de la matière avec ses atomes et ses molécules (associations, assemblages structurés et organisés , spécifiques des constituants de la matière : en somme les "briques", dans les corps dits cristallisés.
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Dans le monde Grec Antique, Démocrite et Leuccipe, eux qui avaient déjà conçu la matière comme composée d'atomes (insécable en grec) avaient réfléchi à la formation de la matière et envisagé ce milieu comme dynamique, en perpétuel échange avec ces entités insécables...!
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Cette organisation cristalline dans le monde inerte et le monde vivant obéit aux lois de la symétrie qui sera présentée et expliquée dans quelques jours, ainsi que les systèmes cristallins.
Comment l'organisation et l'édification des molécules géantes (macromolécules :protéines, vitamines, ADN etc...) du vivant s'est initiée, puis établie, puis développée ?
Y a-t-il eu une interaction ou association primitive féconde entre des précurseurs, puis avec ces créations nouvelles et les structures minérales préexistantes ? C'est une grave et importante question .
Ces cristaux appartiennent à l' un des 7 systèmes cristallins possibles de l'organisation de la matière minérale et organique dans notre milieu actuel . Se représenter cette association géométrique, nécessite une "gymnastique de l'esprit", qui va nous permettre d'accéder à une évocation , à une image en volume, de "voir, d'imaginer les yeux fermés" un ensemble où ne règne pas le désordre des solides amorphes tels que les verres volcaniques ou artificiels des verreries, dans lesquels la grande vitesse du refroidissement n'a pas permis aux atomes de s'organiser tri périodiquement dans l'espace .
Sans cette " vision spatiale " des phénomènes de notre environnement à toutes les échelles d'observation (planètes, massifs rocheux, roches, minéraux) , macroscopiques puis microscopiques valable à un instant donné (statique), puis en évolution dans le temps (dynamique) et dans l'espace à 3 dimensions, toutes nos représentations seraient pauvres ou absentes au point de vue des repères .
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Ce sont ces mécanismes, "cette gymnastique "de l'esprit que nous allons aborder à partir de maintenant, aviver (rendre plus fort, plus sensible, plus vif ) notre rapport aux trois dimensions, pour pouvoir être capable d'évoluer facilement avec toujours plus d'aisance .
C'est cette nécessité d'apprendre à se représenter, par rapport à des repères, tous les détails des objets matériels et des interrelations dans les activités humaines et de la vie en général , qui est déterminante dans ce champ de notre compréhension .
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Nous découvrirons l'importance et les conséquences de cette organisation et en particulier celle de la présence systématique du phosphate de calcium(sous la forme du minéral : Apatite) chez les êtres Vertébrés, en particulier nous-mêmes, dont le squelette permet de ne pas être des êtres mous et flasques comme par exemple des limaces, sans boite crânienne résistante pour protéger un cerveau extrêmement fragile, lui , mou et plastique ; et des Carbonates de calcium (sous la forme de deux espèces minérales : la calcite et l' Aragonite dont , nous le verrons, l'organisation spatiale est fort différente) qui constituent les "coquilles" des Mollusques et d'autres êtres appelés Invertébrés .
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Nous allons ainsi , dans Gerboise, aborder ce sujet qui va nous permettre de dominer tous les outils pratiques et intellectuels, et construire notre rapport au monde réel ainsi qu'à de nombreux champs d'investigation du monde de la connaissance.
Il s'agira en particulier de notre représentation de tout notre environnement, ( perçu à l'aide de tous nos sens), au sein duquel nous interagissons avec tout ce qui existe et vit.
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A bientôt pour explorer ce thème .Gerboise