mercredi 4 février 2009

Les contradictions,les inconpatibilités,les incohérences du ciel étoilé,du firmament :voûte céleste antique "portant "les étoiles !ou témoignages [*]


Installés à 2857 mètres d'altitude, près du sommet du pic du Midi de Bigorre [Hautes Pyrénées] , apparaissent au premier plan les coupoles, les antennes et les bâtiments de l'observatoire, haut lieu des études astronomiques .
Le pic du midi domine de ses 2872 mètres tout un monde de gorges profondes, de cirques et de lacs, au-delà duquel s'élève la barrière des hauts sommets . A l' Est le regard découvre les montagnes d'Andorre; à l'horizon la vue s'étend jusqu'en Espagne .


[*] relatifs et fallacieux qui demandent, pour les interpréter avec pertinence, de posséder et d'exercer un esprit critique de grande valeur, pour ne pas se laisser abuser par les apparences .


Leçons de modestie et d'humilité devant les " façades " des choses de ce monde ! , et enseignements en vue de maîtriser la réalité des phénomènes, de la matière inerte et des êtres vivants
.

Quand nous regardons, nous observons un paysage terrestre, par exemple : celui du point de vue de l'observatoire du Pic du Midi de Bigorre avec son premier plan et les lointains brumeux des sommets espagnols à une trentaine de kilomètres , nous pouvons admettre que les images des objets nous parviennent instantanément . Cette distance est franchie par la lumière en un dix-millième de seconde ; nous pouvons donc dire, pratiquement, que nous voyons un état de ces lointains, simultané de celui des bâtiments de l'observatoire avec son antenne, objets voisins de nous ,visibles sur cette photographie .

Mais levons les yeux vers le ciel .

La lune est, en moyenne, à 385000 kilomètres de la Terre, et nous envoie donc sa lumière (réfléchie par sa surface) en un quart de seconde . Mais les nouvelles (les images ) que nous recevons de la planète Neptune sont un peu moins fraîches : Elles restent trois heures en route . Quant à l'étoile la plus rapprochée, Alpha du Centaure, elle est à 43 trillions de kilomètres, soit quatre ans et demie de parcours de la lumière qui se meut dans l'espace à ~300000 Km par seconde [ cette vitesse : c = 299.792. 458 mètres par seconde, fut déterminée par Léon Foucault, à Paris en Septembre 1862 à l'observatoire de Paris, à l'aide d'un miroir tournant à grande vitesse, 24.000 tours par minutes] ; la 24e, par ordre de distance est la Polaire, à 438 trillions de kilomètres, ou quarante-six ans et demi de lumière .
Or, ce sont là nos voisines immédiates . Mais on a évalué à 30000 ans le temps nécessaire à la lumière pour traverser diamétralement la Voie Lactée, notre Galaxie . Comment imaginer depuis combien de temps voyagent les rayons que nous recevons des autres nébuleuses ?
Arago, savant et homme politique français, a calculé que, si la Voie Lactée était transportée, transférée assez loin de nous pour que nous la vissions, comme certaines d'entre elles, sous un angle spatial de 10 minutes, sa lumière mettrait au moins un million d'année à nous parvenir . Or, il n'y a pas de raison pour que, parmi ces nébuleuses presque imperceptibles avec les plus puissants instruments, il ne s'en trouve pas de beaucoup plus grandes que la Voie Lactée ; et leur éloignement dépasserait donc beaucoup celui qui vient d'être indiqué .

Ainsi, non seulement nous ne voyons pas les étoiles comme elles sont en ce moment, non seulement nous les voyons dans le passé, mais ce passé diffère de l'une à l'autre, et peut différer formidablement pour deux d'entre elles qui, situées à peu près dans le prolongement l'une de l'autre, nous paraissent immédiatement voisines dans l'espace (voir schéma ) .

Nous continuons à en voir, qui sont éteintes depuis des siècles ; et d'autres brillent depuis non moins longtemps, qui n'apparaîtront qu'à nos lointains descendants .
Suivant le mot d'Anatole France :

" Nous embrassons d'un seul regard, en levant les yeux au ciel, des aspects qui ne sont point contemporains . Les lueurs des étoiles, qui se confondent dans nos yeux, y mélangent en moins d'une seconde des siècles et des milliers de siècles "[ Monsieur Bergeret à Paris ] .

Dans les considérations qui précèdent, n'intervient que le mouvement relatif des radiations lumineuses ; il suffit à nous faire voir simultanés des événements aussi distincts que le départ de deux rayons qui nous arrivent ensemble de la Lune et d'une nébuleuse . Si tous les astres étaient immobiles, les choses se passeraient ainsi .

Mais ils ne sont pas immobiles . Outre le mouvement diurne et la parallaxe, qui sont des mouvements d'ensemble relatifs à la rotation et à la révolution terrestres, outre le mouvement relatif peu connu qui résulte de la translation du système solaire, chaque étoile a son déplacement propre ; l'aspect du ciel varie constamment, dans des conditions qui nous sont inconnues .

Considérons une des étoiles les plus rapprochées, l'étoile Véga par exemple, qui se trouve à 50 trillions de lieues de nous . Supposons-la animée d'un mouvement de translation rapide de 100 kilomètres à la seconde, dans le sens le plus apparent pour nous, dans le sens transversal . Elle parcourrait dans le ciel 2 millions de lieues chaque jour environ, ou 800 millions de lieues par an, ou 2 trillions et demi de lieues durant les 30 siècles qui nous séparent de la période chaldéenne . Or, que l'on songe que ce parcours énorme de 2 trillions et demi de lieues ne nous apparaîtrait, à la distance de Véga, que sous un angle de moins de trois degrés ! [ H. Guilleminot. Les nouveaux horizons de la science, Paris, Steinheil, 1913 ] .

Mais ce parcours correspond aux conditions les plus favorables qu'on puisse imaginer : on a considéré une des étoiles les plus rapprochées de nous, la 23e [ elle n'est que 1300000 fois plus éloignée que le soleil ], et on a supposé sa course très rapide et normale au rayon visuel . Les autres, beaucoup plus éloignées et décrivant des trajectoires quelconques avec des vitesses plutôt inférieures, subissent des déplacements apparents bien moindres .

La déformation des constellations es donc pratiquement insensible ; si les Chaldéens nous avaient légué des photographies célestes, nous n'y relèverions que des différences insignifiantes par rapport à nos clichés . Mais enfin, ces différences existent ; et pendant que la distance angulaire de deux étoiles varie, leur lumière chemine vers nous .

Nous voyons donc notre voisine, Alpha du Centaure, dans la direction où elle était il y a quatre ans et demi, quand le rayon qui frappe notre oeil s'est mis en route ; et telle autre se montre à nous dans sa direction d'il y a un million d'années . Il est clair que la distance angulaire que nous mesurons entre elles n'est ni celle d'aujourd'hui, ni celle d'il y a quatre ans ou un million d'années . Elle ne répond à rien de précis ; c'est une pure illusion .

Ainsi, aucun homme n'a jamais eu et n'aura jamais le droit de dire : " Je vois le ciel tel qu'il est " .

Ce que nous voyons, c'est une configuration (forme extérieure d'une chose, d'un lieu) des étoiles qui n'a jamais existé ; une apparence ( aspect qui nous apparaît de quelque chose, la manière dont elle se présente à nos yeux ) fallacieuse (trompeuse) provenant de la rencontre, sur notre rétine, d'impressions impossibles à classer dans le temps et dans l'espace .

Le spectacle du ciel étoilé, que poètes et théologiens vantent comme l'exemple de l'harmonie parfaite, est celui de l'incohérence la plus désordonnée !

Nous voyons qu'en toutes circonstances, il est absolument nécessaire de posséder et de développer son esprit critique au moment opportun , pour ne pas se laisser abuser par les apparences . C'est une question de dignité, d'amour propre, pour sa propre personne ! que de ne pas être manipulé, ni par les hommes, ni par les phénomènes de nos environnements matériels .

Bien à vous, Gerboise .

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