lundi 13 avril 2009

Les erreurs concernant les observations, les constatations,les contrôles,les témoignages,les défauts de vigilance et les diverses sortes d'ignorance*.

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* - Troisième partie, suite du Jeudi 2 Avril 2009 .


VOIR ...! percevoir, distinguer, embrasser, saisir,[ les images des objets et des êtres que nous entendons, oyions (ouïr) , écoutons; sentons,humons ; goûtons, savourons ! ; touchons, palpons] , par le sens de la VUE . C'est une des conditions primordiales pour éviter toutes sortes d'erreurs ... Ne voir que d'un œil ! Regarder sans voir ou " Voir sans regarder "! conduit à des ignorances néfastes ... La sagesse populaire dit : Ne pas voir plus loin que le bout de son nez ! Nous commençons à y voir clair, à voir loin, prévoir ... : C'est le commencement du discernement, du bon sens !

I - APPARENCES, allures* des choses, des perceptions, des paroles erronées .

* manières de se comporter, de se tenir, d'être .

A - Erreurs systématiques : ( systématique, qui procède dans un ordre défini, constant, invariable, répétitif).

Les erreurs systématiques sont celles qui dérivent ( découlent, proviennent ) d'une cause constamment présente au cours de la série d'observations. le type de l'erreur systématique est l'erreur due à un instrument défectueux (qui présente des imperfections, des défauts, donc imparfait) : chaque fois qu'on se servira de cet instrument, l'observation sera affectée d'une erreur toujours la même . Ainsi une montre chronomètre fonctionnant trop rapidement par rapport à une allure normale, sans cesser de marcher d'une façon régulière : son aiguille parcourra constamment une portion du cadran correspondant à 12 secondes pendant une durée réelle de 10 secondes . Son erreur, soit +20% n'empêchera pas de réaliser des observations correctes, puisqu'elle est constante et qu'on pourra toujours corriger le résultat en le diminuant de 20% .

Les physiciens et les ingénieurs donnent à l'erreur systématique le nom d'erreur constante . Cette appellation est justifiée si cet adjectif s'applique à la CAUSE de l'erreur, mais non s'il qualifie sa grandeur . En effet, et surtout en psychologie, les erreurs de cause constante n'ont pas une grandeur restant absolument constante . Et nous avons trois cas à considérer :

1° L'erreur systématique est de grandeur constante ;

2° elle est de grandeur uniformément variable, régulièrement croissante ou décroissante au cours de la série d'expérience ;

3° elle est de grandeur irrégulièrement variable ; ainsi les erreurs qui pourraient tenir à la température, ou à la pression barométrique, à supposer que ces agents influencent le sujet et soient capables de modifier son attitude à l'égard de l'expérience .

Ces trois cas sont moins aisément délimitables en pratique qu'en théorie : il est difficile d'affirmer qu'une erreur systématique est de grandeur tout à fait constante [ sauf s'il s'agit de l'erreur d'un instrument], et difficile d'affirmer que des facteurs " croissant " ou " décroissant " pendant les expériences le font d'une façon absolument uniforme .

Comme types d'erreurs systématiques constantes ou régulièrement variables, d'origine psychophysiologique, il faut mentionner les deux erreurs classiques, constatées déjà par Gustave Fechner, 1801-1887, Physiologiste et philosophe allemand :

- l'erreur spatiale, qui dépend de la disposition des phénomènes et/ou des objets dans l'espace,
- l'erreur temporelle, qui dépend de leur disposition dans le temps et la durée .

Lorsqu'on compare des excitants ou des objets, il est impossible de présenter les choses à comparer à la fois au même endroit et au même instant .
Nécessairement si la présentation a lieu au même endroit, il faudra ordonner les choses dans le temps, et si leur présentation est simultanée, il faudra les ordonner dans l'espace .

- Conséquences de la disposition spatiale .

Soit deux tiges dont il s'agit de comparer les longueurs : si vous les présentez ensemble, forcément l'une devra être à droite ou au-dessus de l'autre ; et si vous les présentez au même endroit de votre champ visuel, l'une devra être aperçue après l'autre
. Or, lorsqu'on compare deux objets, leur situation respective dans l'espace, n'est pas sans influence sur le résultat de la comparaison . Comparez par exemple les deux boucles de B , ou les deux crochets de cette S ; les deux boucles paraissent égales entre elles . Mais placez ces lettres la tête en bas,ou dans une position horizontale, c'est-à-dire dans une autre disposition dans l'espace, et vous constaterez immédiatement que les deux moitiés de ces lettres sont inégales . Votre jugement variera donc suivant la disposition spatiale des objets à comparer, et par conséquent cette disposition spatiale est une cause d'erreur, puisqu'elle influe sur le jugement, toutes choses restant égales d'ailleurs .

- Conséquences de l'évolution dans le temps et de la durée .

Bien plus importante encore est l'erreur temporelle, car il n'est guère d'expérience dont elle ne risque d'affecter les résultats . En effet, tout sujet qui exécute une épreuve durant un certain temps ou qui répète une même épreuve, est soumis à l'influence de l' exercice d'une part, de la fatigue d'autre part .
Le premier de ces facteurs tend à améliorer les résultats, le second à les amoindrir .
Suivant donc qu'une épreuve occupera la première, la troisième ou la dixième place dans la série, ses résultats seront entachés d'une erreur positive ou négative .

L'exercice et la fatigue ne sont du reste pas les seuls agents dépendant de l'ordination temporelle :

- la nouveauté de l'expérience,
- l'intérêt porté aux conséquences des résultats,
- la curiosité concernant les connaissances acquises,
- l'appréhension des difficultés qui peuvent survenir,
- l'émotion - surtout chez les enfants et certaines grandes personnes qui ne sont jamais entrés dans un laboratoire par exemple, ni restés en présence d'une situation perturbante, ou qui ne connaissent pas les lieux et les participants de l'opération en cours,
- l'adaptation à l'expérience, à la situation de recherche,
-l'ennui devant une situation pour laquelle ils n'ont pas été sensibilisés, préparés ,
- ....

Peuvent jouer un rôle important .

- Erreur d'observation et Erreur de jugement .

Afin d'éviter toute confusion, nous devons noter que les erreurs d'observation considérées ici n'ont rien à faire avec les erreurs consistant dans un désaccord entre l'objet extérieur et sa perception subjective, erreurs sur lesquelles la psychométrie fonde certaines de ses mesures [ si nous trouvons constamment de lourdeur égale deux poids dont l'un pèse 100 grammes et l'autre 103 grammes, nous commettons une erreur en les déclarant objectivement égaux ; mais il y a de ma part aucune " erreur d'observation " psychologique, si vraiment ils ont donné à notre conscience l'impression d'égalité, quelle que soit leur disposition spatiale ou temporelle ].
C'est ainsi que l'erreur moyenne à laquelle aboutit la " méthode de l'erreur moyenne " des psychophysiciens, ou " l'erreur d'appréciation " ( action de déterminer la valeur de quelque chose, estimation, évaluation, discernement) d'une grandeur physique, ne sont pas des erreurs d'observation [psychologiques] au sens où nous l'avons entendu ici ; - ce ne seraient des erreurs d'observation que si le but de l'investigation était une mesure physique . - De même si nous déclarons qu'une personne rencontrée portait une robe foncée, tandis qu'elle portait un pantalon clair, nous commettons une erreur de témoignage, en ce sens que notre souvenir ne correspond pas à la réalité objective .Mais si nous sommes certain de voir dans notre mémoire une robe foncée, et non un pantalon clair, nous ne commettons aucune erreur d'observation psychologique, car notre témoignage correspond à la réalité subjective .

Nous pouvons et nous devons nous rendre compte ici, mais également dans beaucoup de circonstances (constituées par un ensemble de faits qui forment, à un moment et en un lieu donnés une situation bien définissable) et de conjonctures diverses (résultant d'un ensemble de coïncidences qui peuvent être le point de départ d'une situation nouvelle) se produisant durant nos diverses activités , que les réalités objectives et les états de choses subjectifs ont une importance considérable et des conséquences non négligeables .

Nous progresserons dans notre investigation des contextes et des phénomènes qui ne correspondent pas à la réalité , lors d'une quatrième partie où nous aborderons les erreurs accidentelles ou fortuites, avant d'aborder le sujet le plus important : celui de l'élimination de ces erreurs , ou de leur maîtrise, dans les circonstances propices .

Bien à vous, cordialement, Gerboise .

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