dimanche 12 décembre 2010

Langue française : écueils*, pièges et difficultés . Pléonasmes** .

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*Ecueils : obstacles dangereux sur lesquels échouent et sombrent la logique, la vertu, l'honneur, la fortune, la réputation ; causes d'échec ; dangers, pièges .


** Pléonasme : Figure de grammaire qui consiste à répéter , redoubler un rapport grammatical ou une idée pour donner plus de véhémence (discours véhément, discours plein de chaleur, force) à l'expression : " et que m'a fait à moi cette Troie où je cours ? " Racine ; emploi de mots en apparence superflus, mais qui donnent plus de force, « entendu de mes oreilles », plus de grâce à la phrase, mettre dans un plus grand relief tel ou tel élément de la pensée ; désigne aussi cette répétition inutile de termes différents, qui ont le même sens, faite par maladresse .


Le pléonasme, dont l'étymologie grecque signifie « ce qui est en plus qu' il ne faut» , surabonder, est la répétition de la même idée par des mots différents . Dans certains cas, le pléonasme était intentionnellement employé et constitue une figure de langage, comme dans l'exemple : je l'ai VU, dis-je, VU, de mes propres yeux VU, ce qui s'appelle VU, [Molière], et insiste sur la pensée . Mais souvent il n'est que la répétition inconsciente de la même idée exprimée par deux termes différents : dans ce cas, le pléonasme est vicieux il doit être soigneusement évité .

Il y a des pléonasmes qui sont de simples redondances ( caractère de ce qui apporte une information déjà obligatoirement donnée sous une autre forme) maladroites, mais inoffensives, telles que :
« mieux vaut n'en rien dire plutôt que d'en parler trop peu » Gide, Journal ; « Tout valait mieux plutôt que cette curiosité malsaine » Carco, l'Homme traqué .
Dans ces deux phrases plutôt fait double emploi avec mieux .


« Je suivais derrière avec le porteur »
« Tout redécouvrir à nouveau »

Le pléonasme devient une véritable incorrection quand un mot grammatical, un pronom en particulier, en reprend un autre avec lequel il fait double emploi dans les exemples suivants :

Abolir entièrement .
Achever complètement .
Ajouter en plus .
Allumer une lumière .
Assez satisfaisant .
Au jour d'aujourd'hui .
Car en effet .
Collaborer ensemble .
Comparer entre eux .
Descendre en bas .
Eau liquide .
Enfin, pour terminer .
Entrer dedans .
Erreur involontaire .
Être contraint malgré soi .
Être le premier en tête .
Faire une chute verticale .
Hasard imprévu .
Inhumer en terre .
Marcher à pied .
Monopole exclusif .
Percer un trou .
Préférer plutôt .
Premier en tête du classement .
Prévoir d'avance .
Progresser en avant .
Puis ensuite .
Redemander de nouveau .
Refaire encore .
Regards sur le monde actuel .
Répéter de nouveau .
Rien qu'un seul .
S'enchevêtrer les uns dans les autres .
S'entraider mutuellement .
Se réunir ensemble .
Seul et unique en son genre .
Sortir dehors .
Tomber d'en haut .
Voyons voir .

Il est important de remarquer que lorsque l'un des deux termes est déterminé, il n'y a plus pléonasme, une idée nouvelle étant introduite dans l'expression : monter en haut de l'escalier ; inhumer en Terre Sainte, etc.

Mais le pléonasme d'insistance dont use abondamment la langue parlée, parfois, peut produire dans la langue littéraire un heureux effet de style . Il permet, en effet, de projeter en tête de la phrase ou de rejeter à la fin un mot important [sujet ou complément] qu'on veut mettre en valeur, en le reprenant ou en l'annonçant par un pronom : « Ils ont la figure huileuse, les domestiques » Aragon .

Voici d'autres exemples :

Mauvais cauchemar : on admet généralement « d'affreux cauchemar » mais le cauchemar est toujours mauvais . On parlerait mieux d'un mauvais rêve .

Se succéder les uns les autres. Se succéder suffit .
Mais succéder n'a pas toujours la même forme pronominale . Il peut avoir le sens, non seulement de « venir après » mais aussi de remplacer .


Enfin, " pour en terminer " [!] (enfin : sert à présenter le dernier élément d'une énumération; en dernier lieu ,pour en finir . Par humour nous terminons, nous-mêmes [!] au début ce paragraphe par un pléonasme qui ne se justifie pas ; "pour en terminer"n'est pas nécessaire .) nous pouvons dire qu'il s'agit d'une surabondance de termes, donnant plus de force à une expression . C'est une figure de syntaxe par laquelle on ajoute à une phrase des mots qui paraissent superflus par rapport à l'intégrité grammaticale, mais qui servent pourtant à y ajouter des idées accessoires, surabondantes, soit pour y jeter de la clarté , soit pour en augmenter l'énergie .

Bien à vous, Gerboise .

dimanche 28 novembre 2010

Lueurs* de l'aube à approfondir : posséder cette audace, cette ardeur pour entreprendre, aller de l'avant !

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*Lueurs : illuminations soudaines de l'Esprit ; expressions vives de la Réflexion .

Les processus rationnels clarifient, la réflexion , la pensée, mais, même les timorés [ c'est-à-dire ceux qui sont pénétrés de la crainte de mal faire ; dont les appréhensions entravent sans cesse l'action, en deux mots: les craintifs] peuvent apprendre à penser clairement, sans ambiguïté .

La raison sans l'action est comme un système sans énergie, comme un être lâche, sans ambition, sans caractère .

Une fois que l'on a décidé ce qui doit être fait, réalisé, il faut impérativement mobiliser son énergie pour exécuter, réaliser l'objectif qui a été défini, fixé . Si l'on sait vraiment où l'on en est, et si le but que l'on s'est fixé est définitivement admis par soi-même, dans son propre entendement, alors, nous devons mobiliser notre énergie en vue de réaliser pleinement nos propres intentions, l'objectif fixé .

Lorsque nous savons où nous voulons aller, ce que nous devons entreprendre, rien ne devrait nous dissuader de prendre l'initiative de " mettre sur le métier ", de faire "ce grand voyage " ! et , ni la peur, ni le doute, ni la crainte du ridicule, ni celle des conséquences imprévues ne devraient surgir dans notre tête et nos entrailles .

Dans toute entreprise, soyez certain d'avoir un but, un dessein bien défini, imaginez que vous l'avez atteint et examinez si le résultat vous satisfait - mais sans vous leurrer sur votre présente situation .

Ce sont les processus rationnels qui vous fourniront votre plan d'action et vous empêcheront de connaître les affres [ l'angoisse extrême] de l'erreur .

" Un tombeau suffit à présent à celui qui trouvait trop petit le monde entier" .

[ Épitaphe d'Alexandre le Grand ]

A bientôt , Gerboise

samedi 27 novembre 2010

Le cerveau de l'homme est-il un ordinateur ? Une question sans réponse définitive, en dernière analyse ? Que peut-on penser de ce problème* ?


* Voici une réponse provisoire [peut-être?], mais qui permet d'envisager des éventualités et simultanément des obstacles majeurs, présentée par deux membres du Collège de France et de l'Académie des Sciences :


Alain Connes, médaille Fields (équivalente au prix Nobel, pour les mathématiques) , est titulaire de la chaire d'Analyse et de Géométrie au Collège de France .


Jean-Pierre Changeux, auteur de L' homme neuronal est titulaire de la chaire de Communications Cellulaires au Collège de France .


Dans leur livre : Matière à Pensée , publié en 1989, chez Odile Jacob, Éditeur , dont voici situé au verso de l'ouvrage, la présentation .

"
Quel est le lien entre le monde physique et le cerveau ? Les objets mathématiques existent-ils indépendamment du cerveau de l'homme, ou sont-ils seulement le produit de l'activité cérébrale ? Les mathématiques sont-elles universelles ? Mais le sont-elles au point de nous servir à communiquer avec d'hypothétiques habitants d'autres planètes ? L'éthique, qui nous fait distinguer le bien du mal, peut-elle être fondée sur des principes aussi universels que ceux des mathématiques, qui transcenderait la diversité des cultures et l'intolérance des idéologies ? La morale peut être reposer sur des fondements naturels, il faudrait rechercher dans le fonctionnement du cerveau humain en société ?

Telles sont quelques-unes des questions essentielles instruites dans ce livre original et stimulant. Par la qualité de ses auteurs et la fécondité de leur réflexion, il constitue un événement exceptionnel. »

Avez-vous fait une visite au deuxième blog : "Esioberg" ? pour y accéder réalisez un clic gauche sur la gerboise du bas dans la colonne située à gauche .


Voici le début de l'avant-propos de l'ouvrage :


« Les mathématiciens font en général bon ménage avec les biologistes. Mais ils se parlent peu. Leurs connaissances et leurs motivations sont si éloignées que le dialogue paraît impossible. L'enjeu est cependant considérable. Personne ne niera que l'on fait des mathématiques avec son cerveau.

Mais aucune machine construite par l'homme n'est encore parvenue à reproduire les facultés de raison et d'invention de notre machine cérébrale.

Y arrivera-t-on un jour ? Une authentique intelligence artificielle est-elle réalisable à partir de la matière ? Telle est l'interrogation centrale de ce livre... »


Ces deux éminents scientifiques , dans la sixième partie de l'ouvrage : « Les machines à penser » , paragraphe 5, page 220 , Le cerveau de l'homme est-il un ordinateur ? , présentent au cours d'un dialogue, leurs interrogations pour les lecteurs .


« Jean-Pierre Changeux, JPC : Il est satisfaisant de constater notre totale convergence de vue à cet égard. Venons-en maintenant au dernier point : la différence entre le cerveau humain et les « machines à penser » actuelles [le texte a été écrit en1989]. Les ordinateurs dont nous disposons sont très performants pour certaines catégories d'opérations. Par exemple, ils calculent extrêmement vite. Ils font des multiplications à 10 chiffres en quelques secondes, ou même en quelques fractions de secondes. Mais ils sont évidemment très limités dans d'autres domaines. Par exemple, un ordinateur aura d'énormes difficultés à reconnaître un coquelicot dans une forêt ou un papillon dans la jungle , alors que l'homme le fait instantanément ! On souligne souvent également que les machines sont dépourvues d' « affectivité », de « corps » ! Mais surtout, incapables d'anticipation, d'intentionnalité ( intention : acte de la volonté considéré par rapport à son but ; l'intentionnalité est ce pouvoir qu'a la conscience de viser un objet ou mieux l'^^etre de la conscience en tant qu'elle est ouverture à l'objet) , elles ne peuvent construire leur programme sans « maître » extérieur . Leurs facultés d'auto -organisation sont très réduites, voire inexistantes. J'aimerais bien savoir ce que tu penses, toi qui pratiques les échecs avec, pour adversaire, une machine qui sait jouer aussi bien, sinon mieux que l'homme.

Les ordinateurs utilisés actuellement manquent, me semble-t-il, de deux propriétés que le cerveau humain possède.

On peut tout d'abord remarquer que, dans le cerveau, le programme et la machine - pour employer le modèle de Turing ( mathématicien et logicien britannique , 1912-1954, ; il imagina en 1936, la machine de Turing, automate fictif universel, base de la théorie des ordinateurs, capable, par définition, d'effectuer tous les calculs. Turing parvient montrer ainsi qu'il existe des problèmes que sa machine ne peut pas résoudre, et qui donc sont insolubles par les méthodes calculatoires) - sont, dès les premiers stades du développement, très intriqués avec l'architecture connexionnelle. Il est difficile, sinon impossible, de définir un programme indépendant de la connectivité de la machine cérébrale. Les objets de sens se déposent (engendrent des structures moléculaires) progressivement dans la mémoire à long terme, au cours du développement. Le hardware ( mot anglais américain « quincaillerie »[ argot des ingénieurs ] . Les éléments matériels d'un système informatique ) se construit progressivement en fonction de la composition génétique de l'individu, mais aussi de l'interaction constante avec le monde extérieur. Mais surtout, propriété au centre de nos entretiens, le cerveau se comporte comme une machine évolutive. Il évolue, selon un modèle darwinien, simultanément à plusieurs niveaux et suivant plusieurs échelles de temps. Voilà ce qui, selon moi, différencie le cerveau des machines construites actuellement. Outre, bien sûr, l'intentionnalité, propriété liée à l'évolution et peu abordée parce que relevant du niveau d'organisation le plus élevé.


Qu'est-ce qui, selon toi, différencie le cerveau humain des machines construites de nos jours ?

Et comment en concevoir une qui se rapprocherait du cerveau humain ?


Alain Connes , AC : Examinons tout d'abord le cas des machines qui jouent aux échecs . L'intentionnalité est alors très simple : gagner la partie . C'est une chose extrêmement simple à définir . Définir une fonction d'évaluation qui estime à quel point on est proche de l'intention poursuivie pendant le jeu est relativement aisé . On peut donc construire une machine qui utilise une fonction d'évaluation déterminée par cette intentionnalité bien définie . Dans le cas du cerveau au contraire, l 'intentionnalité change selon les problèmes qui se présentent .

Le cerveau doit ainsi créer lui-même la fonction d'évaluation adéquate à une intentionnalité donnée .

Plus précisément, il doit pouvoir apprécier si cette fonction d'évaluation est adaptée à l'intentionnalité donnée . Il doit donc, j'ignore comment, posséder une fonction d'évaluation de fonctions d'évaluation !


JPC : C'est ce qu'on peut appeler, avec Granger (, la raison stratégique .


AC : Oui,mais je voulais établir une hiérarchie. D'une part, nous avons les fonctions d'évaluation. Une fonction d'évaluation peut-être identifiée à un but . Se donner une intentionnalité revient un peu à se donner une fonction d'évaluation. Toutes les fonctions d'évaluation, certes,ne sont pas bonnes, parce que certaines correspondraient à des intentionnalités contradictoires, tandis que d'autres ne seraient adaptées à aucune intentionnalité. Mais on peut définir plus ou moins une intentionnalité comme une fonction d'évaluation cohérente. Dans une situation donnée, le cerveau doit élaborer lui-même ce genre de fonction d'évaluation . Il doit donc être capable de créer, ou, tout du moins, de choisir parmi celles qui existent déjà . Et pour ce faire, il doit lui-même posséder une fonction d'évaluation établie une fois pour toutes qui lui permette de savoir si la fonction d'évaluation qu'il crée est adaptée au but qu'il poursuit.

JPC : Ce mécanisme suppose la mémoire .

AC : Effectivement, la mémoire, les expériences acquises.
Le cerveau peut s'appuyer sur des analogies pour comparer la situation présente à celles qu'il a connues auparavant.

JPC : Il existe d'une part une mémoire génétique. L'organisme humain, tel qu'il est aujourd'hui, résulte de multiples générations d'organismes qui, auparavant, ont déjà vécu ce genre d'expérience.

La réponse à un problème nouveau qui se présente est donc inscrit dans la mémoire des gènes
.

D'autre part, le cerveau est ouvert sur la réalité extérieure, et surtout, peut puiser dans la mémoire à long terme qui s'est déposée au cours de l'expérience postnatale.

AC : C'est au deuxième niveau que se pose le problème fondamental.

Quel peut être le mécanisme qui permet au cerveau de choisir une fonction d'évaluation appropriée à son but ? Quels critères permettent de choix ? Tant que ne sera pas compris ce phénomène, on sera très loin du deuxième niveau, comme c'est le cas dans les machines qui existent actuellement.

JPC : C'est-à-dire qu'elles n'en sont même pas au troisième niveau .

AC : Elles n'en sont qu'au premier niveau. Elles permettent seulement de faire des additions ou des multiplications , même extrêmement compliquées, ou bien de jouer aux échecs. Mais la fonction d'évaluation, comme l'intentionnalité, est toujours donnée à l'avance. Aucune machine n'est aujourd'hui capable de construire elle-même la fonction d'évaluation adaptée à l'intentionnalité qu'on lui propose.

JPC : Les ordinateurs actuels ne sont même pas capables d'avoir des intentions.

AC : Non, puisqu'ils ne sont pas en interaction évolutive avec le monde physique.

Malgré leur mémoire, ils n'ont pas de passé autre que celui que nous lui imposons.

Ils sont non évolutifs. Il est certain que l'affectivité intervient dans le phénomène. Quand on se donne un but, c'est pour se faire plaisir, à moins d'être masochiste !

JPC : Cette capacité de se faire plaisir, est elle-même déterminée par notre passé évolutif . Si nous nous autodétruisions en nous faisant plaisir, il est certain que nous ne serions plus là !

AC : Bien sûr. Mais je pense que le mécanisme qui permet d'estimer si la fonction d'évaluation est appropriée au but suppose l'affectivité. Celle-ci est en effet nécessaire pour que l'on puisse apprécier ce qui s'est passé. L'adaptation de la fonction d'évaluation au but proposé ne peut se mesurer que par le plaisir ou le déplaisir qu'il engendre. Imaginons par exemple un joueur d'échecs, qui, bien que capable de calculer comme un ordinateur, choisit une mauvaise fonction d'évaluation. Il est bien évident qu'il sera grandement frustré lorsqu' il constatera qu'il perd toutes les parties qu' il joue . Le choix d'une mauvaise fonction d'évaluation ne lui aura procuré que du déplaisir. Mais ce dernier n'apparaîtra qu'à la fin des parties, et pas plus tôt. Sa fonction d'évaluation inadaptée l'empêchera de comprendre, au cours du jeu, que sa position est mauvaise et qu'il est en train de perdre. Pourtant, au vu du résultat final il comprendra l'inadéquation de sa fonction d'évaluation.

JPC : N'oublions pas que ce système d'évaluation interne (plaisir / déplaisir) et lui-même prédéterminé par le passé évolutif de l'espèce .

Ces affects sont déjà déterminés dans leur réactivité aux signaux du monde extérieur et du monde intérieur.


AC : De nos jours, les machines supposent une intentionnalité prédéterminée. De ce fait, elles en restent au premier niveau.

JPC: Mais alors, comment construire des machines qui accèdent au deuxième niveau ?"

( à suivre, dans un prochain billet intitulé par les deux auteurs:" Une machine qui souffre et s'autoévalue" [paragraphe 6, page 226] )

Nous vous conseillons fortement d'acquérir ce précieux ouvrage dans lequel vous trouverez un grand nombre d'interrogations pertinentes qui viendront nourrir votre réflexion sur la manière dont nous sommes capable, nous-mêmes, d'envisager, de considérer, des problèmes fondamentaux qui se posent parfois à nous .

Fidèlement vôtre . Gerboise .



jeudi 25 novembre 2010

Lueurs* de l'aube à approfondir .

* Lueurs : illuminations soudaines de l'Esprit ; expressions vives de la Réflexion .

« Ma façon de plaisanter est de dire la vérité.
C'est la plaisanterie la plus drôle du monde »

G.B. SHAW

« Le paradoxe est qu'en notre temps de changement profond et rapide, alors que l'avenir est déjà parmi nous, dévorant sous nos yeux le présent, nous n'avons jamais été moins certains de ce qui nous attend . »

E. HOFFER

« Bien que tout accomplissement véritable soit le fait de ceux qui n'ont pas encore atteint le dernier poste, chacun est soumis à l'influence du Principe de Peter , car tous sont susceptibles de promotion. Lorsque de trop nombreux individus atteignent leur niveau d'incompétence, le bois mort s'accumule, la bureaucratie prolifère, la qualité se détériore, la médiocrité triomphe, les compagnies font faillite, les gouvernements s'écroulent, la civilisation tombe en poussière et l'avenir de l'homme s'obscurcit. »

L.J. PETER

A bientôt , Gerboise

samedi 20 novembre 2010

La Géologie : découverte d'un livre enrichissant,formateur, enthousiasmant*,passionnant:Monts et Merveilles** de Maurice Mattauer,Editions Hermann***.




Ci-dessus, reproduction de la figure 1 . 5, du livre de Maurice Mattauer : le mouvement actuel des plaques de la lithosphère, de l'écorce terrestre, à l'échelle du globe . Grâce à la tomographie ( du grec "tomos " : morceau coupé . c'est un procédé d'exploration par la propagation des ondes dans la lithosphère permettant d'obtenir l'image d'une mince couche des terrains à une profondeur voulue) sismique, on sait depuis 1998 que les " subductions " (enfoncement oblique d'une plaque dans l'asthénosphère, couche d'environ 700 kilomètres d'épaisseur, qui constitue le substratum, assise sur laquelle repose la lithosphère . A l'échelle géologique, il s'y produit des mouvements de convection de matière responsables du déplacement des plaques) peuvent descendre jusqu'à 2900 km .

(Vous pouvez réaliser un clic gauche sur l'image pour l'agrandir, puis reculer d'une page en vue de poursuivre votre lecture) .

( En réalisant un clic gauche sur la deuxième image de gerboise : Esiobreg, dans la partie supérieure de la colonne de gauche ,vous pourrez atteindre un autre blog destiné aux jeunes, enfants et adolescents) .

" ... On compte actuelllement sur la Terre six grandes plaques analogues à celles représentées au cours de l'expérience du schéma situé ci-dessous ; elles sont séparées soit par de grandes failles situées dans les océans, soit par des chaînes de montagnes . Une plaque apparaît donc limitée par une autre, aucune d'elles n'étant fixe . Aussi, lorsque deux plaques s'écartent et laissent place à un océan, les conséquences de ce mouvement sont ressenties sur toutes les autres plaques ; c'est pourquoi l'on de la tectonique globale . D'une façon générale, tout écartement de plaques provoque ailleurs un rapprochement de plaques .
A tout océan correspond donc une chaîne de montagne [ voir la figure ci-dessus] . Cette notion est fondamentale pour les géologues, car elle signifie que l'étude des chaînes de montagnes passe par celle des océans ... "




Ci-dessus, reproduction de la figure 1 . 3 : Une expérience analogique de la tectonique des plaques .

" Pour mieux visualiser le comportement général des plaques, que le profane peut avoir du mal à imaginer concrètement, une expérience est possible . Elle consiste à simuler le comportement de la lithosphère et de l'asthénosphère à l'aide de deux couches de paraffine de densités différentes, que l'on superpose dans un récipient dont on chauffe la partie inférieure [voir la figure ci-dessus] . La couche la plus épaisse et la plus sombre sera la couche inférieure et représentera le manteau, tandis que l'autre, plus fine, plus claire et plus légère, sera la partie supérieure et représentera l'écorce d'une plaque continentale . En chauffant régulièrement l'ensemble par le bas, on verra la moitié inférieure se ramollir et se transformer en asthénosphère tandis que la moitié supérieure restera rigide et simulera la lithosphère . Si, dans certaines parties, on accentue le chauffage, la plaque perdra un peu de son épaisseur . Si, en revanche, on interrompt le chauffage en d'autres endroits, elle s'épaissira un peu plus .
La Terre est une machine thermique fonctionnant de même, aux gré des apports de chaleur venus des profondeurs ... " .


La figure ci-dessus, humouristique mais réaliste, présentée par l'auteur de l'ouvrage, illustre schématiquement les mécanismes de la déformation de la lithosphère terrestre . Il est nécessaire de préciser que les plissements dans la lithosphère ne peuvent se produire qu'à de grandes profondeurs où la pression exercée par le poids des formations situées au-dessus est considérable .


* enthousiasme : émotion vive portant à admirer ,"coup de cœur" .
** Beautés et richesses de la géologie .
*** Hermann, Éditeurs des Sciences et des Arts .

Gerboise, vient de découvrir dans une bibliothèque, cette semaine , le livre de Maurice Mattauer, professeur à l'université des sciences et techniques du Languedoc à Montpellier , édité en 1999 .
Maurice Mattauer est lauréat de la Leopold-von-Buch-Plakette de la Deutsche Geologische Gesellschaft, en reconnaissance de ses travaux éminents de géologue et de tectonicien . Il a en outre reçu la Arthur Holmes Medal " in recognition of outsanding scientific achievement in the Earth Sciences " .

Je me rappelle de discussions constructives, avec lui - dont je conserve un très bon souvenir - concernant les « dites déformations» de minéraux [ les feldspaths] que j'attribuais à des structures de croissances cristallines et de déformations liées à la dilatation thermique du cristal dans les magmas fondus et lui, tectonicien, à des actions purement mécaniques postérieures lors des compressions tectoniques à grandes profondeurs . Ces structures [ fissurations thermiques] primitives [antérieures] des cristaux centimétriques de ces feldspath orientés dans le flux magmatique, semblaient, paraissaient, être le résultat de ruptures lors de la déformation tectonique postérieure à la cristallisation du liquide magmatique .

Nous étions à cette époque aussi enthousiastes l'un que l'autre . C'est toujours avec passion que je livre dans mon blog, une grande partie de mes connaissances et de mes réflexions et celles des auteurs que j'admire . La découverte de l'ouvrage de Maurice Mattauer et de son avant-propos :« La montagne, une passion», m'a beaucoup réjoui , en découvrant chez lui cette persistance , cet attachement passionnel et chaleureux toujours présent, visible dans son texte, malgré les longues années qui se sont écoulées .

Je vais me permettre ci-dessous de vous présenter ses réflexions sur les Sciences de la Terre , puis sa présentation de la Montagne , situées au début de l'ouvrage ,qui ont toujours fait l'objet de ses recherches et de ses interrogations .


« Les montagnes ne sont pas immobiles. Elles naissent, vivent et meurent. Elles bougent sous nos yeux ; mais leur mouvement est imperceptible à l'échelle humaine : un sommet ne s'élève guère de plus d'un millimètre par an .

A l'échelle géologique, il en va autrement. L'unité de temps y est le million d'années : la variation d'altitude du même sommet atteint alors 1000 mètres .

Les géologues ont peu à peu réussi à reconstituer, dans leurs grandes lignes, les modifications qui se sont produites dans les principales chaînes du globe : les chaînes récentes, comme les Alpes ou l'Himalaya, ou les chaînes anciennes mortes,comme la chaîne hercynienne . Chaque pierre à un âge et une histoire : en observant les minéraux et les pierres,on parvient à reconstituer l'évolution qui a transformé la nature. La pierre cesse d'être un bloc inerte pour devenir le témoin de l'histoire de la Terre.

Pour des durées de 10 à 100 millions d'années, très courtes à l'échelle de la Terre -vieille de 4,6 milliards d'années - les bouleversements sont considérables . On voit disparaître de grands océans, on assiste à la collision de continents, à la surrection (soulèvement lent et progressif d'une partie de la lithosphère terrestre) puis à la destruction de reliefs de plus de 5000 m d'altitude ; le front des montagnes peut s'avancer de plusieurs centaines de kilomètres sur les continents bordiers .

La découverte de la tectonique des plaques a révolutionné la géologie. elle fournit une explication globale de la dérive des continents et explique le mécanisme de la naissance et de la disparition des océans. Elle donne en même temps un cadre planétaire à la formation des chaînes, nées du rapprochement des plaques .

On essaye maintenant de reconstituer les mécanismes généraux : ceux qui interviennent actuellement dans les immenses zones de reliefs de la planète, continuellement secoués par des tremblements de terre, et ceux qui ont affecté de nombreuses vieilles chaînes figées depuis des millions d'années.

La complexité de ces données ne permet pas une approche abstraite. On échafaude des modèles fondés sur l'observation d'un grand nombre d'objets de différentes échelles. Partant de l'atome ou du cristal, on en arrive au déplacement des continents à l'échelle de la planète entière ; on en étudie les roches, les affleurements, les paysages, les montagnes. On utilise pour cela des microscopes, des cartes, des photographies aériennes, les photographies de satellites, des enregistrements d'ondes sismiques ; on analyse le magnétisme des roches et leurs propriétés physiques, grâce à des techniques de plus en plus sophistiquées, comme l'informatique, le spectromètre de masse, etc.

Le géologue est un clinicien qui analyse le terrain qu'il arpente (mesurer un terrain ; parcourir à grands pas) , établit des diagnostics et construit des modèles que les observations successives modifient au fur et à mesure.

Son travail se nourrit d'observation, d'études, de comparaisons, d'intuition et d'imagination .

En parcourant les montagnes du globe et en ramassant des pierres, on apprend l'évolution des chaînes et l'on peut reconstituer leur passé. La démarche scientifique rejoint ainsi le rêve et la poésie.


LA MONTAGNE, UNE PASSION

Au-dessus d'un monde en perpétuelle agitation, les montagnes évoquent la stabilité et la pérennité (état, caractère de ce qui dure toujours, continuité) . Dominant des siècles d'histoire bouleversée, elles semblent sereines et apparemment inchangées, comme si leurs masses rocheuses ne trahissaient aucune vie . L'alpiniste, gravissant ces parois rebelles, observe la pierre afin d'y découvrir prises et appuis , mais c'est avant tout vers le ciel qu'il dirige son regard, et c'est en contemplant les étoiles qu'il se laisse aller à la rêverie. Il sait qu'à des années-lumière de là, des astres sont en train de naître, de vivre ou de disparaître dans l'infini du temps ; il le sait et cette mystérieuse évolution lui plaît. Il écoute l'astronome lui conter mille histoires merveilleuses et se laisse griser par le firmament et ses lumières scintillantes . La montagne qui le porte n'est plus pour lui qu'un piédestal ( ce qui sert à s'élever, à monter) , bloc minéral inerte dont l'érosion viendra inéluctablement à bout (épuisera) .

Et pourtant… combien de mystères sont ainsi foulés aux pieds, ignorés de ceux qui ne connaissent pas la terre ? Cet alpiniste emporté par la magie des cieux ne soupçonne pas que, sous ses semelles, palpite tout un univers aussi chargé d'histoire. Il ne devine pas qu'en s'y arrêtant un instant, il pourrait y lire le récit de l'évolution du monde, parcourir des millions d'années, voir surgir des continents et des océans à jamais disparus . Il connaît la rêverie de l'astronome, mais ignore l'exaltation du géologue (voir le livre de Pierre Termier : A la Gloire de la Terre que nous avons présenté dans notre blog).

C'est la tête penchée et les yeux rivés au sol que le géologue arpente les chemins de montagne. À intervalles réguliers, on le voit se baisser et ramasser des cailloux. Parfois, il les brise avec un marteau et en observe les morceaux à la loupe . Il en rejette certains et enfouit les autres dans son sac . Il grimpe et descend, tourne et contourne, va et revient sur ses pas, accumulant toujours de nouvelles trouvailles n'intéressant que lui. « Avez-vous trouvé de l'or ? » lui demande-t-on à son retour au village où ce collectionneur bizarre est, le plus souvent, pris pour un original. C'est en fouillant dans son sac à merveilles que l'on peut se faire une idée de ce que recouvre son étrange activité. Parmi les pierres et la poussière, on découvre en général un petit carnet où dessins et graphiques ponctuent des séries de remarques dont la lecture donne le vertige. Il est en effet question de mondes engloutis, de continents disloqués ou d'animaux inconnus.

À travers ces bribes ( petites quantités, savoirs rudimentaires), c'est l'histoire de la terre que l'on touche du doigt.

Pour le géologue, le moindre caillou prend les allures d'une machine à remonter le temps, qui lui permet de reconstituer, à partir d'un moment de l'histoire géologique, l'évolution entière de notre planète. Comme l'observateur des astres, l'observateur des pierres parcourt à grandes enjambées les millions d'années qui, peu à peu, ont construit l'univers. Les yeux du géologue, lorsqu'il contemple un sommet, reflètent la même profondeur insondable que ceux de l'astronome scrutant les étoiles. Se mouvant comme lui dans le temps et l'espace, il songe à l'océan qui précéda la montagne quelque cent millions d'années plus tôt, il tente d'imaginer sa forme et ses rivages et évaluer la vitesse à laquelle les eaux se sont retirées. Il veut savoir comment et pourquoi la montagne a surgi à cet endroit précis et à quel moment . Parfois, il descend dans les entrailles de la chaîne, pour mieux reconstituer les courants de matière qui ont joué sous l'écorce terrestre, quelques centaines de kilomètres plus bas .

Pour cet homme, la montagne n'est pas ce bloc inerte à peine sensible à l'érosion du temps, mais une entité vivante, changeante et et mouvante.
Tel un être vivant, elle naît , grandit , mûrit , se modifie sans cesse, connaissant même des périodes d'intense activité, et peu à peu s'affaisse , vieillit et finit par mourir.
Son ossature demeure longtemps après et se retrouve souvent exhumée dans une nouvelle chaîne de montagnes, , jeunes et vigoureuses, qui, à son tour, connaîtra vie et déclin.

Le géologue est donc un véritable historien, reconstituant des mondes entiers avec leur géographie, leur faune , leur flore et leurs paysages à jamais disparus.
L'histoire qu'il retrace est peuplé de chocs inouïs et de révolutions brûlantes où les raz-de-marées succèdent aux séismes, tandis que des bouleversements plus terribles encore se préparent dans les profondeurs surchauffées de l'écorce terrestre.

LA FASCINATION

Le géologue n'est pas seul à subir cette fascination, et cette histoire a nourri bon nombre de légendes, depuis les temps les plus reculés. Ainsi, dans la Bible [ Psaume 104] :

Les eaux recouvraient les montagnes,
Elles s'enfuirent devant ta menace.
Au bruit du tonnerre, elles reculèrent épouvantées .
Les montagnes surgirent, les vallées se creusèrent.

Ainsi voit-on le mythe rejoindre la réalité et se confondre avec elle.

Pour reconstituer cette histoire, point n'est besoin de sonde ou de télescope . Ce que des astronautes sont allés chercher sur la Lune, ce que les sondes ont rapporté de la planète Mars, chacun peut le collecter simplement sur la Terre.

Il suffit de marcher , de grimper, d'escalader, puis d' apprendre à voir et à observer, pour comprendre .

… « Casser du caillou en réfléchissant» , la devise des géologues, illustre bien ce perpétuel va-et-vient de l'observation à la réflexion, attitude comparable à celle qui, à une autre échelle, anime l'archéologue …

… Enfin, et surtout, le géologue se préoccupe des déformations subies par les roches, à toutes les échelles. Autrement dit, ses yeux ne s'arrêtent pas derrière la loupe, mais peuvent également devenir ceux du tectonicien se concentrant par exemple à l'étude du plissement ou des tremblements de terre.
De l'atome au kilomètre , le géologue doit pouvoir adapter son regard à tous les stades de sa recherche …

Nous serons amenés par la suite, à utiliser,comme outils intellectuels et pratiques, les nombreuses analyses de comportement présentées par l'auteur et les profondes réflexions qui jalonnent l'ensemble des chapitres de l'ouvrage qui est un modèle pédagogique inestimable
.

Cordialement vôtre, Gerboise .

mardi 2 novembre 2010

Les beautés de notre langue française,illustrées dans les paroles de cette merveilleuse chanson : La langue de chez nous :chantée par Yves Duteil .*

.

Nous allons illustrer les propos concernant le fond et la forme de notre billet : La magie des mots.... du lundi 25 octobre 2010, publié sur un notre site " Esiobreg " , par les paroles merveilleuses de cette chanson . Cet exemple nous permettra d'avoir conscience du fait que le fond et la forme d'un texte ne font qu'un .

Pour accéder au site Esiobreg, il vous suffit de cliquer sur la deuxième image située dans la colonne de gauche du présent blog .


La langue de chez nous

par Yves Duteil


C'est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l'on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage de chèvre et le pain de froment

Et du Mont-Saint-Michel jusqu'à la Contrescarpe
En écoutant parler les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il en a gardé toutes les harmonies

Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
Où la saveur des choses est déjà dans les mots
C'est d'abord en parlant que la fête commence
Et l'on boit des paroles aussi bien que de l'eau

Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières
Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux
Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre
En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux

C'est une langue belle à l'autre bout du monde
Une bulle de France au nord d'un continent
Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
Enfermée dans les glaces au sommet d'un volcan

Elle a jeté des ponts par-dessus l'Atlantique
Elle a quitté son nid pour un autre terroir
Et comme une hirondelle au printemps des musiques
Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs

Nous dire que là-bas dans ce pays de neige
Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout,
Pour imposer ses mots jusque dans les collèges
Et qu'on y parle encore la langue de chez nous

C'est une langue belle à qui sait la défendre
Elle offre les trésors de richesses infinies
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie

Et l'Île d'Orléans jusqu'à la Contrescarpe
En écoutant chanter les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il a composé toute une symphonie

Et de l'Île d'Orléans jusqu'à Contrescarpe
En écoutant chanter les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il a composé toute une symphonie.

Dans un prochain billet nous analyserons le vocabulaire du texte de cette chanson, en définissant les mots qui pourraient poser des problèmes de compréhension.

Bien à vous, Gerboise .

jeudi 28 octobre 2010

Atlas des mondialisations : 5000 ans d'histoire ; comprendre le présent à la lumière du passé .Revue Le Monde-La vie, hors série 2010-2011

ci-dessus : Recto de la Revue


Après l'Atlas des Religions en 2007, l'Atlas des Migration en 2008, l'Atlas des Civilisations en 2009, voici celui sur les Mondialisations qui vient d'être publié . Nous vous recommandons de l'acquérir car, comme les précédents, car il vous permettra pour une somme modique d'accéder à source considérable d'informations absolument nécessaires pour se constituer un ensemble de réflexions sur les Mondes Anciens , ceux du passé dans lesquels nos ancêtres ont vécu , et le Monde d'Aujourd'hui, celui dans lequel nous vivons actuellement, ceci en vue d'envisager les évolutions possibles et plus ou moins probables des temps futurs .


( Vous pouvez comme d'habitude agrandir chaque image en réalisant sur elle un clic gauche,puis revenir à la page précédente par un clic gauche également, sur la flèche située en haut à gauche : Recul d'une page) .



Ci-dessus : Note d'avant propos de l'éditeur .



Ci-dessus :1ère page de la table des matières .



Ci-dessus : 2ème page de la Table des Matières .



Ci-dessus : Page Titre des 15 schémas des étapes successives de l'évolution des Mondialisations au cours des siècles .



Trois premières étapes.


Trois étapes suivantes .


Trois étapes suivantes .


Trois étapes suivantes .


Trois dernières étapes .


Première page de citations .


Deuxième page de citations .


Enfin,voici un exemple parmi les très nombreuses cartes illustrées, qui illustrent cet ouvrage d'une manière remarquable.

Au cours des prochains thèmes abordés dans ce blog, nous serons amenés à commenter un certain nombre de ces étapes cruciales dans l'évolution des Civilisations et les différentes périodes de ces " Mondialisations ", dans l'interprétation de nombreux événements actuels.

Fidèlement vôtre , toujours dévoué pour vous apporter nos connaissances et nos réflexions dans ce monde complexe dans lequel nous devons évoluer chaque jour.

mercredi 20 octobre 2010

Absurdité : d'un côté, la dignité humaine ; de l'autre, le carnage et le vendalisme ! Le mépris de la Société ?

* Un magasin, dit de "Grande surface,une très vieille dame, digne, propre, aux vêtements sobres bien tenus. Elle regarde le raisin noir muscat . Ayant l'intention d'en acheter, je goûte un grain; elle me regarde et me dit :

-On peut le goûter ?

-Je lui réponds oui , moi je désire savoir s'il est bon car je vais en acheter .

Elle me dit humblement, presque les larmes dans les yeux,

-Je ne peux pas, car je n'en achèterai pas, il est trop cher pour moi !

* Aux informations,à la Télévision, le soir, on me montre des vitrines défoncées, le mobilier public détruit lors de cette journée dite de "contestation" . C'est le fait de " Casseurs " , paraît-il !

N'est-ce pas incohérent, irrationnel, ABSURDE , cette grappe de raisin de quelques euros que cette vieille et noble dame,respectable n'estimait pas avoir le droit de toucher jusqu'au moindre grain et ces centaines de milliers d'euros qui sont partis en fumée ... lors de ces échauffourées destructrices ?

Épilogue :

La vieille dame est repartie avec deux grosses grappes de raisin, ces grains qu'elle dévorait des yeux et que j'ai acquis pour elle .

A la sortie, quand je l'ai laissé avec son petit sac qu'elle tenait précieusement ; ses yeux se sont remplis de larmes, elle m'a demandé en tenant une petite croix qui pendait à son cou :

- Puis-je vous embrasser ? ; elle m'a quitté en me disant :

- Que Dieu vous garde .

Je n'ai pu retenir moi aussi, une larme ... !

Réflexion :


Cette vieille dame retrouvera -t-elle, chaque semaine, une personne qui , observant son regard d'envie devant des fruits, laissera son coeur s 'émouvoir et agir !

Qu'adviendra-t-il des casseurs ?

Oui, ces situations ABSURDES paraissent, semblent, ont l'air irréelles ; cependant que va-t-on faire ?

Laisser cette honorable dame qui regardera toujours, humblement, ses fruits préférés, inaccessibles ...

Laisser faire ces êtres méprisables qui, certainement, recommenceront leurs méfaits .

A la réflexion Cela commence à devenir intolérable !

Oui, il semble que de telles " ABSURDITÉS " sont condamnées à survivre, à se commettre, à se perpétrer (ne se dit que pour un acte dommageable) sans fin ...


Nous aborderons après avoir défini le terme, d'autres aspects de l'absurdité dans notre prochain billet .

Bien à vous, Gerboise .

jeudi 7 octobre 2010

Le lac : Méditations poétiques de Lamartine .



Le lac
[ poésie de l'âme, expression d'un cœur qui se berçait de son propre sanglot] .

Ainsi,toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! Je viens seul m' asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? Nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos :
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

« Ô temps !suspends ton vol, et vous, heures propices (favorables) !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore.
Le temps m'échappe et fuit;
Je dis à cette nuit : sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons- nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »

Alphonse de Lamartine, Poète français, 1790-1869, « Le lac » (extrait),
Méditations poétiques, 1820.

Commentaires :

Inspiré par son amour pour Julie Charles, atteinte d'une maladie incurable , Lamartine évoque dans «Le lac » la puissance inexorable du temps et la mélancolie du souvenir. Il exprime ainsi les passions du cœur humain ," les innombrables frissons de l'âme". Ce lac est celui du Bourget, à Aix-les-Bains, lieu où les deux soupirants s'attardaient lors de longues promenades.

La publication des Méditations poétiques en 1820 marque le véritable début du mouvement romantique en France [celui du lyrisme romantique et des confidences du cœur] .
Composé de 24 poèmes qui forment une autobiographie intime sentimentale, le recueil de Lamartine obtient immédiatement un grand succès universel.
C'est par son lyrisme que le poète des méditations affirme son originalité : devant la nature consolatrice, l'auteur laisse parler son cœur, déchiré par le souvenir d'un amour désormais perdu.

L'harmonie et la douceur des sonorités créent une impression de fluidité et d'écoulement de l'écriture poétique. Un lac, un vallon, un chêne deviennent, vers après vers , chargés de symboles et de mystère.
Aux yeux de ses contemporains et de l'écrivain Théophile Gautier, Alphonse de Lamartine apparaît, dans ses Méditations poétiques, comme « le plus grand musicien de la langue française ».

Publiées en 1820, les " Méditations poétiques " consacrent la gloire du poète . S'engageant alors dans l'action politique, Lamartine prend part à la Révolution de 1830 . Il est élu député en 1833 et lutte pour la suppression de l'esclavage, contre la peine de mort . Chef du gouvernement provisoire, il proclame la République en 1848 . Mais il échoue aux élections présidentielles . Sa famille refusera des funérailles nationales à sa mort en 1869.

Poétiquement vôtre , en ce jour de la Saint Serge ! Gerboise .

mercredi 29 septembre 2010

Le moral* (rôle du) : cette influence que l'on exerce sur soi et sur les autres ; comment la maîtriser .

*le moral : disposition temporaire à supporter plus ou moins bien les dangers, les contraintes , toutes les vicissitudes de l'existence ( les choses bonnes ou mauvaises, les événements heureux et surtout malheureux qui se succèdent dans la vie ) , les mésaventures, les difficultés ; mais également, supporter le fait d' être plus ou moins heureux ( ne pas avoir le moral, être abattu, découragé, déprimé, broyer du noir, avoir le cafard ou au contraire faire preuve d'optimisme, être en pleine forme, être dans un état psychologique satisfaisant) . État psychologique de quelqu'un en tant qu'aptitude à subir , à accepter ou même à affronter plus ou moins bien les problèmes, les obstacles des diverses circonstances contraignantes de l'existence .

Moral : relatif à la pensée, à l'esprit [ opposé à matériel, physique] ; qui concerne l'action et le sentiment [ opposé à intellectuel, à logique ] . Les influences qui agissent sur le moral et leurs conséquences .


Les événements dans lesquels les interactions humaines ont donné l'occasion de reconnaître et de démontrer le rôle considérable du moral, doivent être considérés . Dès que des êtres humains agissent seuls, ou se groupent en vue d'une tâche commune, le moral intervient nécessairement comme un facteur de direction de l'effort .

Que leur état mental, leur volonté d'agir, leur activité coordonnée, en un mot leur moral - car toutes ces expressions sont synonymes - influent sur leur rendement (rapport de ce que produit une chose ou une personne à ce qu'elle dépense pour produire ; rapport entre l'effort et l'activité accomplie) , - sur le succès de leurs entreprises, sur leurs desseins ( l'idée d'exécuter quelque chose) , sur toute résolution à laquelle on donne un début, un commencement , d'exécution - , c'est là un fait d'expérience qui se passe de toute démonstration . On peut regretter que l'industrie moderne, l'enseignement ... ! l'activité politique et bien d'autres professions, aient si mal compris cette vérité économique et humaine inéluctable, fondamentale et vitale, ou que, les ayant comprises, elles aient négligé d'en tirer quelque avantage pratique .

Signification [ indique quelque chose de relatif, de variable] , sens [ indique quelque chose d'absolu] , indique la portée du terme moralité : conscience du remarquable .

Le moral est un état fait de confiance, de courage, d'enthousiasme et qui se manifeste notamment dans les groupement d'individus associés en vue d'une entreprise commune . Ce moral collectif exprime surtout une synthèse d'états individuels très divers, de telle sorte qu'en réalité il échappe lui-même à toute définition concrète, bien qu'il se laisse cependant éprouver, décrire, stimuler et diriger .

Par ailleurs, alors même que l'on renoncerait à toute définition positive, encore pourrait-on exprimer les qualités du moral en l'opposant à la démoralisation (on parle alors de " saper le moral ") , laquelle s'entend de cet esprit de désorganisation destructif de la confiance dans la discipline, dans la vertu de l'action et du courage .

Un groupe humain, quel qu'il soit, démoralisé, est une assemblée dont le moral est gravement atteint . Semblablement, la démoralisation se reconnaît dans l'industrie, dans l'école en particulier , dans toute autre collectivité humaine, à la diminution du travail en équipe, à la décroissance de l'effort, à la réduction, soit de la production, soit de l'efficacité de l'apprentissage dans la salle de classe, soit à l'impuissance des facteurs dont dépend le succès de toutes ces activités .

L'expression " moral " devrait servir à mesurer la volonté de réussir, d'atteindre l'objectif poursuivi .

Elle décrit la nature et le degré de l'effort collectif, de la confiance, de la communauté de vues ; elle exprime l'adaptation de la pensée au projet conçu, la solidarité dans l'action, l'aptitude au sacrifice pour le triomphe de la cause commune .

Le moral s'améliore ou se déprime pour des raisons qu'une analyse intelligente découvre généralement et dont elle peut corriger les effets .

Le moral ne se ramène pas uniquement à l'enthousiasme, au courage mental, ou à l'esprit combatif ; il est tout cela et plus encore ; il comporte un élément plus austère ( sévère : qui marque de la rigueur, strict : rigoureux sur l'accomplissement des devoirs, des obligations) . Il implique cet entraînement et cet endurcissement mental qui, chez l'individu, chez les membres d'un groupe humain, continuent à fonctionner alors que tout semble brisé, qui permettent de tenir dans les moments les plus critiques .

Il n'est pas seulement la volonté de vaincre, mais encore le refus de prendre en considération toute autre solution ; il est la discipline qui dirige cette volonté et l'endurance mentale qui la fera triompher .

Cordialement vôtre, Gerboise .

dimanche 5 septembre 2010

Liberté ( réflexion sur l'indépendance désinvolte*) : c'est tout un problème, une controverse** ,un débat polémique*** qui se pose !


L'écran de la " Télé " accapare les esprits . Les enfants sont comme hypnotisés, ensorcelés, fascinés . l'esprit critique et les facultés de jugement sont " en panne " ; que restera-t-il de " gravé " dans la conscience, l'entendement ?

* désinvolte : qui fait montre d'une liberté un peu insolente, d'une légèreté excessive .
** controverse : discussion argumentée et suivie , débattue ,sur une question, une opinion .
*** polémique : qui manifeste une lutte d'idées .


" Une trop grande liberté, un " fais ce que tu veux " commode met la jeunesse dans l'impossibilité de désobéir alors que rien d'audacieux n'existe sans la désobéissance à des règles . "

Jean Cocteau, écrivain français, 1889-1963, Poésie critique, 1959 .

Cordialement vôtre, bien à vous, Gerboise .

lundi 30 août 2010

Les origines des langues . Comment elles naissent,comment elles meurent . Les Cahiers Science et Vie ,n° 118 Août- Septembre 2010 .

Après le n° 107 : Les origines de l'Écriture, à propos duquel nous avions, le vendredi 10 Avril 2009, présenté un billet, voici ce nouveau numéro des Cahiers de Science et Vie que Gerboise vous recommande avec insistance de lire, car comme tous les autres cahiers de cette collection, il contient des articles qui enrichiront vos connaissances et donc vos capacités de réflexion . Ainsi que nous le disions à l'époque, ces Revues sont toujours aussi passionnantes et instructives .


Recto de ce nouveau cahier de Science et Vie .


Ci-dessus se trouve l'Edito que vous pouvez agrandir, ainsi que les vues suivantes, en réalisant un clic gauche sur le texte ; ensuite vous pouvez reculer d'une page pour poursuivre votre lecture des pages suivantes .


Ci-dessus se trouve la Table des matières du présent cahier .




L'ensemble des deux reproductions situées ci-dessus vous permettra de vous faire, avant la lecture de ce Cahier, une idée de la répartition de la diversité des moyens de s'exprimer dans la globalité de notre planète, la Terre .




Article de Jean-Marie Hombert présenté dans les deux pages précédentes, dont la lecture vous incitera à vous procurer ce Cahier pour la modique somme de 5,95 euros .

Voici, en vue de terminer notre présentation de ce Cahier, cette première page de l'article passionnant de Marie-Amélie Carpio, qui présente, entre-autre, la notion de Création du mot Démocratie qui est concomitante à sa réalité politique et ses incidences sur les influences pour la langue française .

Dans un autre article de ce cahier, Marielle Mayo : Et si le langage avait une racine sociale ? nous dit :

" L'homme aurait développé le langage pour créer du lien social et former des alliances stratégiques "

Bonne lecture, cordialement votre, Gerboise .

dimanche 25 juillet 2010

Introduction à ce nouveau blog:Hommage au précurseur et au plus généreux éditeur de livres pour la jeunesse P.J. Hetzel,sa pédagogie et son éthique.


Voici le premier billet, publié dans notre deuxième blog adressé à la jeunesse et particulièrement aux enfants et bien entendu aux parents qui y seront associés :

" Lire, écrire, réfléchir et comprendre ; observer et décrire ".

Maîtriser vraiment la lecture, l'écriture : donc accéder réellement aux savoirs, à la compréhension et à la réflexion concernant écrits et oraux, dès son enfance . Dès maintenant être apte à développer son esprit critique et être en mesure de jauger les très nombreuses informations qui nous parviennent de toutes parts . Par suite, être en situation de courir le risque d'être une personnalité libre, capable de juger de l'exactitude des choses, de sa propre rigueur et de celle d'autrui .


Gerboise
à l'honneur de vous présenter sa petite sœur " Esiobreg " qui s'adressera aux jeunes élèves en présence de leurs parents . Dans les billets qui vont être présentés, au cours des temps à venir , dans ce nouveau blog : " Lire, écrire, réfléchir et comprendre ; observer et décrire " , seront différenciés, en vue de les distinguer, les courts textes { destinés aux parents,caractérisés par une taille de police de caractères plus petite , présentés entre accolades, comme ici } par rapport aux documents et messages adressés à la jeunesse , nos futurs lecteurs .

Exceptionnellement, dans les trois premiers " billets " de présentation de "Esiobreg ", cette différenciation entre les deux catégories de textes destinés, l'un aux parents, l'autre aux jeunes , ne sera pas utilisée .

La plupart des images présentées pourront être agrandies en réalisant sur elles un clic gauche .Ensuite il suffira de revenir à l'image précédente pour poursuivre la lecture du texte des pages suivantes .

Il est évident qu'il faudra considérer de très nombreux point de vue pour aborder un sujet de cette importance qui va concerner beaucoup de contextes dans lesquels évoluent les membres de notre jeunesse . C'est pour cette raison que notre avant-propos,[ sorte d'introduction ], sera développé dans plusieurs billets au début de ce blog . Nous alternerons cependant, pour les enfants et les adolescents, des billets spécifiques à la maîtrise du langage et donc à l'expression de leur pensée . Ces billets seront utiles également aux parents qui voudraient suivre l'évolution, la progression, des éléments présentés que nous pensons être indispensables dans le développement de nos outils de communication et de réflexion .

Nous adopterons dans ce nouveau blog Esiobreg le même procédé, utilisé dans le blog Gerboise pour introduire un texte explicatif, par exemple : (entre parenthèse et en couleur mauve claire ) .
Exemple 1 : La calligraphie ( art de bien former les caractères d'écriture ) enseigne à bien écrire ; la morale ( les valeurs, les règles de vie proposées, l'ensemble des problèmes relatifs à la conduite d'un individu dans sa vie personnelle et dans sa vie sociale ) à bien vivre . L'une nous montre comment il faut tenir sa plume ( son crayon, son stylo ) et la conduire (former les lettres) sur le papier, l'autre comment il faut tenir la bonne route et se conduire ( se comporter) dans la vie .

Exemple 2 : Expliquer (démontrer, commenter dans l'intention de faire comprendre, éclaircir en donnant des raisons) un phénomène qui doit se produire lors d'un essai expérimental, ou du moins que l'on espère voir apparaître lors de l'expérimentation ; expliciter (rendre plus clair, plus compréhensible, préciser, affiner une explication de manière à écarter l'incertitude et à rendre inutile toute explication ) les véritables causes (divers mécanismes) de la présence de ce phénomène, de ce fait (ce qui a eu lieu réellement, qui existe matériellement) qui s'est produit lors de l'expérience .

Attention : si vous êtes certain que les différents sens du mot, [ou de l'expression] et surtout ceux correspondant au contexte de la phrase, vous sont connus réellement [ ! ] vous pourrez alors (dans ce cas seulement) " faire abstraction " (c'est-à-dire écarter par la pensée) , du contenu de la parenthèse, et lire le texte sans tenir compte des explications [ significations ] proposées .

L'apprentissage, l'assimilation de nouveaux mots ou de nouvelles expressions se fait de manière personnelle, par émulation (envie, ambition généreuse d'égaler ou même de surpasser quelqu'un qui a du mérite ; l'émulation est un noble sentiment auquel ne se mêle aucune prétention de priver quiconque de ses droits) . Quelqu'un emploie un mot qu'on ne connaît pas, on voit à peu près de quoi il s'agit, et on fait des hypothèses sur sa signification avant de le réutiliser soi-même devant d'autres . On ne va qu'exceptionnellement [ce qui une faute non excusable] vérifier son sens exact dans la phrase en question dans un dictionnaire . Une des conséquences évidente, certaine même, de ce mode d'apprentissage est que, si nous saisissons mal le sens d'un mot nouveau pour nous, si nous le réutilisons de manière incorrecte, nous allons répandre un faux sens, qui pourra, selon le même procédé, s'enraciner chez nos interlocuteurs, et de préférence chez nos interlocuteurs privilégiés, autres enfants ... L'utilisation incorrecte d'un terme (mot) , avec un sens qui n'est pas le sien (là, où il est utilisé) est un phénomène typiquement contagieux .





Cette merveilleuse image d'une jeune Gerboise [appelée dans ce nouveau blog " Esiobreg "
]
extraite du site :

De l'aurore au crépuscule [ le site internet " Blog Archive ", Gerboise du désert ] , illustre d'une manière remarquable les coutumes d'un de ces petits êtres fabuleux avec lesquels j'ai passé quelques années dans les sables du Sahara Occidental, dans les couloirs du reg (sol pierreux) entre les immenses cordons de dunes de l'Erg Chech, au Sud de la Sahoura,à l'ouest de Reggan et de " Bidon V " et de la piste qui relie Adrar à Gao [ qui relie le Nord de l'Algérie au Mali et au Niger, à travers les étendues Sahariennes] .

Le texte associé à cette image relate certains aspects du mode de vie des gerboises, et vous pourrez en prendre connaissance .

Mais, qui n'a pas observé et vécu parmi les gerboises dans les sables sahariens, ne peut " porter aux nues " , faire valoir, s'enthousiasmer pour ce petit être animal étonnant, attachant, ensorceleur devant un morceau de fromage présenté à son regard perçant, effronté, mais également plein de courage et de malice, de tactiques de combat lors de ses engagements de luttes à mort avec les vipères à cornes du désert . Elles semblent suivre des stratégies de combats préparées anticipées avant l'affrontement final et réaliser toute une série d'escarmouches en vue d'arriver à ses fins : décapiter la tête du reptile et partir enfin avec le reste du corps encore agité de soubresauts .

C'est en souvenir de ce petit être lucide qui, lors de ses " barouds " ( combats : baroudeur, personne qui aime partir à l'aventure et prendre des risques) pleins de courage et d'adversité, nous a sauvé la vie, à nous, les nombreux géologues pétroliers prospecteurs,souvent à pied, par dunes et regs ( par monts et par vaux, partout, de tous côtés ) qui parcoururent ce magnifique et redoutable désert que sont ces immenses espaces Sahariens .





Pourquoi, pour quelles raisons et quels intérêts, avoir fait figurer ces trois illustrations de Hetzel qui seront présentes dans la marge de chaque billet ?

Surtout pour honorer, mais par dessus tout, rappeler la place considérable prise par cet Éditeur et Écrivain méconnu qui publia de très nombreux ouvrages concernant les enfants, les adolescents et même des adultes passionnés .

Pierre-Jules HETZEL, 1814-1886, personnalité étonnamment riche et sympathique, éditeur par vocation, a fait du 19e siècle le grand siècle du livre .

Victor Hugo, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Georges Sand, Alexandre Dumas, Jules Verne, Alphonse Daudet, Stendhal, Nadar, ses auteurs et amis, lui doivent en partie leur succès .

[ Mais il ne faut pas oublier de citer également Louis Hachette, son rôle crucial dans l'édition des livres d'enfants et en particulier ceux de La Comtesse de Ségur née Sophie Rostopchine ] .

Des admirables volumes illustrés de Jules Verne au succès foudroyant de Sans Famille, Hetzel, découvreur, promoteur et défenseur de talents d'écrivains, a converti au culte de la lecture un vaste public .

La famille au grand complet était en effet le public de prédilection des œuvres qu'il publiait . Le libéralisme, la conception et la commercialisation dynamique qui animèrent pendant quarante ans :

"Le magasin d'éducation et de récréation"

furent résolument modernes avant de servir de modèle à l'actuelle presse destinée à la jeunesse .

Peut-être est-ce un trait de sa personnalité que d'être en retrait, bien qu'il ait été au cœur de l'événement . Il fut présent, mais dans l'ombre, lors des premiers mois de la IIe République . Sans ses bons services, les Contemplations [Victor Hugo,1855] n'auraient pas connu le succès considérable qui fut le leur .

Les contributions de Verne dans le "Magasin d'éducation et de récréation " ont fait injustement oublier la présence du directeur-gérant de la revue, tout aussi capitale . Il est vrai que cette contribution aime à se dissimuler sous un pseudonyme, ici " J.-P. Stahl " , là "Un papa " .

En se faisant le découvreur et le défenseur de talents, il a pu écrire, lui-même, romans, nouvelles, récits, adaptations, qui mériteraient mieux que l'oubli ou que la Bibliothèque verte .

La Bibliothèque verte est une collection de livres éditée par Hachette et destinée aux enfants et aux adolescents, se caractérisant par la couleur verte de sa couverture.

À sa création en 1924, elle est conçue pour rééditer les grands classiques de la littérature de jeunesse, en particulier les auteurs du fonds Hetzel racheté par Hachette et dont le plus connu est Jules Verne.

C'est à partir de 1948 que des nouveautés paraîtront en nombre significatif dans cette collection qui fut régulièrement rajeunie jusqu'à nos jours.

S'il n'a pas connu comme auteur la gloire de presque tous les écrivains qui sont devenus grâce à lui les représentant du XIXe siècle , il est resté un éditeur actif .

P.J. Stahl , alias ( autrement appelé) P.J. Hetzel , ne faisait pas de mystère de son goût pour la morale à destination de la jeunesse . Il se délectait (prendre un très grand plaisir à quelque chose) de son rôle . L'auteur Stahl s'adjoignit un conteur incomparable [Jules Verne] et un merveilleux pédagogue [Jean Macé] . A eux trois, ils se partagèrent le domaine de l'intelligence enfantine :

-A l'un, l'imagination ;

-A l'autre, la science et les expériences éducatrices ;

-Au troisième, c'est-à-dire au premier, la morale sous toutes ses formes , tantôt grave comme une leçon, tantôt amusante comme un conte, tantôt gaie comme une scène de comédie, tantôt vaillante comme un trait d'héroïsme .

" Là devra être l'unité de notre œuvre, qui pourra, si elle réussit, contribuer à augmenter la masse des connaissances et d'idées saines, la masse de bons sentiments, d'esprit, de raison et de goût qui forme ce qu'on pourrait appeler le capital moral de la jeunesse intellectuelle de France .

Ce faisant, Stahl soutient avec vigueur une conception renouvelée de l'éducation dont l'idée maîtresse peut se résumer ainsi : les enfants, au même titre que les adultes, ont droit au respect . Or respecter l'enfant, c'est d'abord exiger pour lui le meilleur, tant dans la présentation matérielle des ouvrages qu'on lui destine que dans la qualité de l'illustration, du texte et de l'écriture ; respecter l'enfant, c'est aussi, tout en tenant compte de son âge, lui parler un langage qui soit celui de l'intelligence et de la raison, qui touche la sensibilité et stimule la réflexion, qui nourrisse l'esprit et le cœur . Bref, donner à l'enfant, dès le plus jeune âge, de vrais livres, de vrais textes (qui font réfléchir, qui apportent à l'esprit de la cohérence, qui comme l'évidence, font apparaître clairement l'essentiel, et font admettre comme vrai, autant les arguments irréfutables que, comme faux, ceux qui ne le sont point ,donc réfutables [contredits victorieusement en prouvant qu'une proposition, un argument ne sont pas fondés) , critiquables ) , de beaux livres, de bons livres, des lectures qui excitent l'intérêt, éduquent le goût et élèvent l'âme, l'esprit de réflexion, d'observation ; telle a été, tout au long de sa carrière, l'ambition de l'éditeur Hetzel, et, c'est aussi l'objectif que s'est assigné l'écrivain moraliste P.J. Stahl .

Persuadé que la morale, [les différentes valeurs ] , comme la raison, est de tous les âges, Stahl considère qu'il n'y a pas à proprement parler de morale spécifique à la jeunesse : " ce qui est vrai pour l'enfant, le jeune homme et la jeune fille, écrit-il, est vrai pour tous " C'est donc seulement dans le choix des sujets que le moraliste ( auteur de réflexions sur la conduite, les principes de vie, sur la nature et la condition humaines ; personne qui par ses paroles, ses écrits, , son exemple, donne des leçons, des préceptes d'éthique) s'est soucié de son public : mais la morale[les enseignements, les leçons de savoir faire, de savoir être] qu'il propose à la réflexion de ses lecteurs exclut toute forme de puérilité (de futilité caractère de ce qui est dépourvu de sérieux, qui ne mérite pas qu'on s'y arrête, insignifiant) .

Plutôt que de multiplier prescriptions et interdits, Stahl [Hetzel] préfère solliciter la compréhension (faculté de comprendre, d'assimiler le sens des réalités en question , d'intégrer la signification des choix de toute nature ; mais également la possibilité d'être compris, qualité par laquelle on est capable de capter les messages d' autrui ; la largeur d'esprit qui permet de se mettre à la place de l'autre, de s'entendre avec lui ) de l'enfant . Ainsi, quand il choisit d'enseigner aux enfants le savoir vivre là où l'on s'en tient généralement aux rudiments de la politesse, il n'impose pas l'obéissance à un code édicté (établi, prescrit par une loi, par un règlement, décrété) par l'adulte, mais il recherche l'adhésion réfléchie à une conduite raisonnable . Sa morale, son éthique n'est pas un dressage : aussi n'abuse-t-il pas des préceptes, des sentences, préférant prendre appui sur l'expérience, les exemples vivants et la réflexion personnelle pour éveiller la conscience morale de son jeune public et aider chacun, selon ses forces, à avancer dans le chemin de la raison . Tel il conçoit son rôle de père auprès de ses enfants, tel son rôle de moraliste auprès de ses lecteurs .

Grandir et travailler, c'est-à-dire s'employer à fonder un avenir meilleur sur le progrès de la raison .

On découvre ici l'ambition majeure de Stahl et l'unique raison d'être de son action moraliste, sermonneur . S'il combat les chimères et les leurres de l'imagination, s'il fustige ( blâmer violemment , réprouver) la paresse et l'indolence, s'il encourage tous les écoliers et les collégiens à faire preuve d'application et de ténacité pour progresser sur le difficile chemin de la connaissance, ce n'est pas seulement parce qu'il est convaincu de la valeur morale, cette disposition de l'esprit, du bon sens et du travail : c'est l'avenir de la nation qui est en jeu, et l'objectif offert aux écoliers de France est moins celui du succès personnel que la participation active à une grande aventure collective dont l'École doit être l'instrument efficace .

Dans l' École telle qu'il la conçoit, Stahl reconnaît l'armée des temps nouveaux, engagée dans le grand combat de la connaissance et du progrès où se joue le salut de l'humanité :

" Une classe, écrit-il, c'est une sorte de régiment en marche contre un ennemi commun : l'ignorance ; à la conquête d'un bien commun : la science " .

En invitant tous les enfants de France,filles et garçons et , à prendre conscience de leur appartenance à la communauté nationale et à se pénétrer des responsabilités qui en découlent, en liant la formation individuelle à l'avenir collectif, en donnant en d'autres termes une dimension civique à l'instruction et à l'éducation, le moraliste met l'accent sur une notion essentielle, l'idée de solidarité, qui, d'une manière plus précise et plus large que l'idée chrétienne de fraternité, éclaire sa conception de la société . La solidarité est un fait : elle désigne les liens qui unissent matériellement les membres d'une même communauté .

Mais c'est aussi un devoir qui commande le respect d'autrui, de sa dignité et de son travail, quel que soit son rang social, quelle que soit aussi la couleur de sa peau .

On lira sur ce point, dans les Quatre peurs de notre général , le récit de l'amitié qui finit par lier, dans son collège parisien, le jeune Jacques à un condisciple singulier, un collégien noir, dont on murmure qu'il est peut-être fils d'un roi africain . C'est l'occasion pour Stahl d'inviter ses lecteurs à combattre un préjugé racial absurde et tenace, que les enfants, mieux que les adultes peut-être, sont en mesure de dépasser .

A l'enfant, cet adulte de demain, Stahl n'hésite donc pas à proposer, dans un langage toujours accessible, des sujets de réflexion d'une particulière gravité .

C'est dans ce contexte d'un grand projet éducatif que Pierre-Jules Hetzel lança le 20 Mars 1864, le Magasin d'Éducation et de Récréation qui, dès la troisième année, portait sur la page de titre " Journal de toute la famille " : il était ainsi souligné que l'éducation est affaire collective .

Le public visé était la famille : " Il s'agit pour nous " , écrivait Hetzel de " constituer un enseignement dans la maisonnée, dans le vrai sens du mot, un enseignement sérieux et attrayant à la fois, qui plaise aux parents et profite aux enfants " .

Hetzel voulait donc informer et divertir un double public - enfants et adultes," anciens " et "nouveaux lecteurs " . Afin de fournir une information scientifique solide, Hetzel s'entoura, comme il l'avait fait en 1843 pour les œuvres littéraires, de scientifiques reconnus : l'entomologiste Fabre, le géographe Elisée Reclus, l'astronome Camille Flammarion, l'architecte Viollet-le-Duc, le chimiste Henri Sainte-Claire Deville, l'économiste Maurice Block , etc .

" C'est la science qui est l'âme du livre ; on n'y prêche pas, on instruit " .

C'est la récupération ( l'adoption) de l'œuvre de Jules Verne par l'école laïque qui a aussi assuré le succès de cette entreprise monumentale . Le Magasin d'Éducation et de Récréation survécut à la mort d'Hetzel . Ce n'est que la Première Guerre Mondiale qui vit sa disparition en 1915 . Le fond fut racheté, avec bonheur, par les Éditions Hachette .

Cette œuvre, cette ouverture sur le monde, facilitait l'approche au texte d'enfants d'origine sociale variée ; par les valeurs proposées en exemple :

- curiosité, ténacité, travail, volonté de réussite -

elle satisfaisait les idéaux de l'école publique .



Cette deuxième image " Les Voyages Extraordinaires " met en valeur l'ensemble des personnages dans l'œuvre de Jules Verne magnifiée ( glorifiée , exalter les hautes qualités de ses ouvrages ) , mise en valeur, illustrée, portée à la connaissance du monde par Pierre-Jules Hetzel .




Cette troisième image conçue par Hetzel, illustre toutes les scènes représentant les activités de lecture des enfants dans différentes conditions . Elle est une apologie ( discours, écrit visant à défendre, à justifier une philosophie, ici éducative) mettant en valeur la principale activité de sa maison d'édition .


Cette présentation de la personnalité et de l'œuvre de Pierre-Jules Hetzel est un hommage à ce prestigieux éditeur et écrivain dont l'action éducative et culturelle fut une des premières dans le monde .

Cependant, il ne faut pas passer sous silence, deux personnages qui à la même époque créèrent leur Maison d'édition :

Louis Hachette,
1800-1864, [normalien] qui publiera les ouvrages de la Comtesse de Ségur , 1799-1874 , eut l'idée d'installer des points de vente dans les gares . Il créera son entreprise en 1828 .
Il fondera des Périodiques, par exemple : La Revue de l'instruction publique et le Manuel général de l'instruction primaire . Son génie du marketing est à l'origine de l'idée de proposer aux libraires de leur faire parvenir un exemplaire de toutes ses parutions, avec la possibilité de les lui renvoyer si elles n'étaient pas vendues au cours de la première année . Ce système est devenu l'Office : mode d'approvisionnement tel qu'on le connaît de nos jours .



Armand Colin,
1842-1900, crée en 1870 , lui aussi une Maison d'édition .

Éditeur des manuels scolaires ; sa première grammaire, parue en 1871, atteindra le million d'exemplaires en 1878 . Il s'attachera Paul Bert pour les Sciences naturelles et en collaboration avec le géographe Vidal de la Blache, éditera les premières cartes murales des salles de classe En 1880, il éditera surtout les 27 volumes de l'Histoire de France de Lavisse .

Il était difficile de créer notre blog " esiobreg " , dans lequel l' " éducation et la récréation " , les livres et la lecture et l'écrit, vont jouer un si grand rôle , sans mettre en valeur cet homme " Hetzel "éprit de sagesse et de créativité .

Nous avons éprouvé le besoin de vous le faire connaître le mieux possible car, il restera toujours présent dans notre esprit, lors de la construction de toutes les pages qui vont suivre.

Fidèlement votre, avec tout notre dévouement , Esiobreg , petite sœur de Gerboise .